
La rencontre annuelle entre le gouvernement et les organisations syndicales, initiée en vue d’examiner les préoccupations des travailleurs, a pris fin le vendredi 7 février 2025, à Ouagadougou.
La rencontre entre le gouvernement et les partenaires sociaux, tenue les 6 et 7 février 2025, a été consacrée à l’examen des engagements pris en 2015, 2016 et 2021 ainsi qu’aux points inscrits dans la plateforme revendicative de 2022. Selon le communiqué final livré (voir P5), le vendredi 7 février 2025, à l’issue des discussions, il ressort que sur les 31 points de la plateforme revendicative, une dizaine a reçu l’accord du gouvernement.
Parmi ces engagements pris par le gouvernement, sur lesquels les partenaires sociaux ont sollicité des échéances, figurent l’adoption du projet de loi portant Code du travail, la convocation de la Commission mixte paritaire des négociations salariales dans le secteur privé (CMPNSSP) pour discuter des augmentations salariales dans le privé, ainsi que l’examen de la question du reversement des chauffeurs en catégorie D lors de la relecture du répertoire interministériel des métiers de l’Etat et des statuts particuliers.
L’Exécutif a également donné son quitus pour la poursuite du processus de ratification des conventions 181 et 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT), respectivement sur les agences d’emploi privées et le travail domestique, la poursuite du processus d’adoption de la loi n°033-2008/AN du 22 mai 2008 portant régime juridique applicable aux emplois et aux agents des Etablissements publics de l’Etat (EPE), ainsi que la transmission du formulaire type de demande de cession volontaire de salaire aux organisations syndicales en ce qui concerne la mise en œuvre du check-off.
Le gouvernement s’est engagé, en outre, à faire adopter le projet de loi n°064-2015/CNT du 20 octobre 2015 portant liberté d’association. S’agissant de l’état de mise en œuvre des engagements de 2015, 2016 et 2021, les organisations syndicales de travailleurs ont fait des observations et posé des questions sur certains points. Il s’agit, entre autres, de la non-mise en œuvre de la recommandation du comité technique de suivi relative à la prise d’une circulaire sur la représentation des organisations syndicales devant la Cour de cassation, ainsi que des problèmes liés au reversement de certains agents de la Fonction publique dans le
statut général.
Maintenir un contact permanent dans le dialogue

Il y a aussi la non-implication de l’Unité d’action syndicale (UAS) dans l’examen de la structure des prix des hydrocarbures, la suite donnée à la relecture du KITI n°AN IV-023/CNR/BUD du 23 août 1986 portant fixation des modalités et tarifs des transports définitifs par voie terrestre, ainsi que le projet de réglementation et de contrôle des loyers. La partie gouvernementale a dit prendre acte de ces observations soulevées par les partenaires sociaux, tout en rassurant qu’elles seront transmises au comité technique de suivi des engagements pour examen.
Au titre des divers, les partenaires sociaux ont évoqué les insuffisances du dialogue social, marquées notamment par « de nombreuses correspondances de l’UAS restées sans suite », la situation du secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), ainsi que les conditions de retour des travailleurs dans les zones à fort défi sécuritaire. La suspension inexpliquée de la délivrance des récépissés des syndicats, l’opérationnalisation de l’assurance maladie universelle sans prise en compte des observations de l’UAS, ainsi que la vie chère, ont également été soulevées au cours de ces discussions. Le représentant du président du mois des centrales syndicales, El Hadj Inoussa Nana, a remercié le chef du gouvernement pour la tenue de cette rencontre, qui avait été suspendue depuis juillet 2021.
« Nous avons foi au dialogue parce que le manque de discussions fait que beaucoup de questions restent en suspens. Le fait déjà de se retrouver et d’échanger est un bon début », a fait savoir M. Nana. Il a invité le gouvernement à maintenir un contact permanent dans le dialogue, car les deux parties sont partenaires dans la recherche de solutions pour l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs et de l’ensemble de
la population. « Nous ne sommes pas des opposants. Nous sommes des partenaires sociaux. Nous menons une veille citoyenne.
S’il y a des points où nous devons critiquer, que le gouvernement accepte. Parce que les critiques doivent construire et non détruire », a-t-il expliqué. Pour le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Mathias Traoré, cette rencontre est un motif de satisfaction, car elle a permis d’examiner les préoccupations des organisations syndicales. Il a rassuré que le gouvernement prendra les mesures nécessaires pour appliquer les décisions prises. Le ministre Traoré a confié que les questions subsidiaires qui se sont invitées sur la table des discussions ont fait l’objet d’une attention particulière. Il a par ailleurs informé que, conformément à la vision du gouvernement inscrite dans le Plan d’action pour la stabilisation et le développement, il sera poursuivi et mis en œuvre des actions du pilier consacré à la refondation de l’Etat et à l’amélioration de la gouvernance.
Aly SAWADOGO