Rester debout, malgré tout !

La situation sécuritaire au Burkina Faso ne laisse personne indifférent. A voir l’état préoccupant dans lequel se trouve actuellement notre chère patrie, de nombreuses questions nous assaillent, avec juste raison. La terre de nos ancêtres, jadis havre de paix, est devenue le théâtre de toutes sortes de violences. Depuis 2015, le Burkina Faso, qui repartait sur de nouvelles bases après l’insurrection populaire, est tombé dans le viseur des forces du mal. Le pays est en permanence victime d’attaques terroristes aux conséquences socioéconomiques non négligeables. Aucune partie du territoire national n’est épargnée par les terroristes, dont on a du mal à cerner les intentions réelles.

Les civils et les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont régulièrement pris pour cibles. Selon un rapport de l’Observatoire pour la démocratie et les droits de l’homme (ODDH), publié l’année dernière, 1 650 civils et militaires ont été tués, entre le 4 avril 2015 et le 31 mai 2020 au Burkina Faso. Vu la persistance de l’insécurité à l’échelle nationale, ces chiffres doivent être malheureusement revus, d’autres victimes ayant été enregistrées après cette période. Outre les morts et les blessés enregistrés, il faut regretter la fermeture de plusieurs centres de santé, écoles et services de l’administration publique, notamment dans les régions du Centre-Nord, de la Boucle du Mouhoun , du Sahel et de l’Est. Les attaques terroristes ont engendré et continuent d’occasionner des déplacés internes, dont le nombre était estimé à 1 423 378 au 31 août 2021, selon des données fournies par le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR).

Parler des déplacés internes suscite crainte et désespoir, tant leur vie a été chamboulée du jour au lendemain, à cause d’une violence inutile alimentée par de lugubres individus. Aux attaques terroristes, qui endeuillent le pays, s’ajoute la délinquance urbaine. Dans les grands centres urbains en plein essor, comme Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, la courbe du grand banditisme semble avoir pris de l’ascendance. Vols à main armée, vols avec effraction, assassinat, agressions physiques et autres actes répréhensibles rythment le quotidien des citadins. De jour, comme de nuit, des citoyens tombent sur des individus mal intentionnés. Les plus chanceux sont dépouillés de leurs biens et abandonnés à leur sort et les moins chanceux, agressés physiquement ou tués. On se rappelle, la gorge nouée, du cas de la jeune étudiante de 19 ans, Mounia Drabo, assassinée dans un braquage, la nuit du dimanche 26 septembre dernier à Rimkiéta, un quartier périphérique de la capitale. Une mort qui aurait pu être évitée, si les agresseurs de la victime s’étaient contentés de s’emparer de sa mobylette.

Ils ont plutôt fait montre d’une cruauté déconcertante ! Malgré les efforts colossaux consentis par les forces de sécurité pour mettre hors d’état de nuire les malfrats, de plus en plus dangereux, la tâche ne semble pas aisée pour elles. Des bandits sont régulièrement mis aux arrêts, mais d’autres courent toujours les rues et posent des actes dommageables. C’est manifestement un combat sans fin, mais il n’y pas de quoi baisser les bras. L’état de droit va toujours prévaloir… A la lumière de ces réalités, on est fondé à dire que le Burkina traverse des moments sans précédent. Pour autant, le pays reste debout et marche toujours sur les sentiers du développement. L’adversité ne saurait freiner ses ambitions. Aucunement. Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, qui a la destinée du pays en main, travaille à doter l’armée de moyens adéquats pour faire face à l’ennemi. Dans le cadre de la loi de programmation militaire 2018-2022, plus de 700 milliards F CFA vont être déboursés pour former et équiper les soldats. Parallèlement, le chef de l’Etat s’investit dans les autres secteurs prioritaires (santé, éducation, infrastructures…) pour changer le quotidien de ses compatriotes, conformément à ses engagements. Le Burkina mène une guerre imposée, certes, mais il ne saurait plier l’échine. Jamais ! Bien au contraire, le pays fait preuve d’une résilience à toute épreuve. Avec la détermination du peuple burkinabè, demain sera forcément meilleur…

Kader Patrick KARANTAO

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