Réveillon du nouvel an : les Ouagalais fêtent dans la sobriété

A minuit, l’ambiance était féerique à Royaume des stars de Pissy.

Les populations de Ouagadougou ont fêté le réveillon de la Saint-sylvestre dans la sobriété, dimanche 31 décembre 2023. Dans les bars et buvettes de la capitale, les ‘’maquisards’’ étaient peu nombreux à prendre d’assaut ces lieux.

La nuit du dimanche 31 décembre 2023 au 1er lundi 2024 est peu remuante dans la ville de Ouagadougou contrairement aux années précédentes. Cette soirée marquant le passage de 2023 à 2024 a mobilisé peu d’habitants de la capitale qui ont accueilli la nouvelle année dans la joie et la sobriété. Les grandes artères et certains édifices étaient parés de guirlandes aux mille couleurs tandis que l’engouement dans les bars et buvettes n’était pas celui des grands jours.

Les Ouagalais ne semblaient pas avoir la tête au réveillon. Certains ont préféré consacrer leur temps au recueillement et à la prière. L’on pensait même à un jour ordinaire car situation sécuritaire oblige. A Sport bar, un lieu de détente situé à Gounghin, l’ambiance était peu électrique aux environs de 22h 30 mn. L’intensité musicale perce le tympan des clients assis sur des tables garnies de bouteilles de bières et de sucreries, attendant minuit pour manifester leur joie. Selon le gérant de Sport bar, Florent Nikièma, l’affluence n’est pas celle des années antérieures, mais espère que les clients viendront à minuit pour ‘’s’éclater’’. M. Nikièma précise que cette morosité du marché est due au contexte sécuritaire et souhaite que la paix revienne au Faso pour son développement social et économique.

Un expatrié européen rencontré sur ce même lieu qui requiert l’anonymat note que malgré les difficultés du pays certains habitants de la ville ont besoin de se divertir. En séjour ici depuis 20 ans, il espère que le pays retrouvera sa quiétude d’antan. Pendant ce temps, la cave à vin « Etalon », située à proximité de ce lieu de réjouissance, reçoit 4 ou 5 clients. « Cette année, il n’y pas d’affluence et cela est lié aux attaques terroristes dans le pays », a fait remarquer le gérant de la cave à vin, Vincent Zoundi. Même son de cloche pour la vendeuse de frites, Rasmata Tapsoba, assise à quelques mètres des lieux.

D’après Mme Tapsoba, les clients attendent peut-être minuit pour sortir détendre l’atmosphère. Minuit nous trouve à Royaume des stars à Pissy, la fête atteint son paroxysme. Elle est marquée par quelques feux d’artifice, mêlés de cris de joie des uns et des autres. Clients, serveuses et responsables du bar se retrouvent pour esquisser des pas de danse au son de la musique de l’artiste Lokassa ya M’bongo, la fameuse chanson « Bonne année ! bonne année ! ». Pour le manager de Royaume des stars de Pissy, Séri Yvans, l’ambiance est timide cette année.

La situation sécuritaire impacte la célébration…

Selon la vendeuse de la bière à pression à Boulgou bar, Apeoué Abouébou, l’ambiance n’était pas au rendez-vous comme les années antérieures.

A l’écouter, cette situation est à l’image de ce que vit le pays depuis quelques années. « Il ne faut pas trop s’alarmer, car, il existe un processus de libération du territoire national avec le capitaine Ibrahim Traoré. Le citoyen que nous sommes, doit mettre sur la même ligne pour que les choses puissent se faire », dit-il. De son avis, si le pays est libéré, les populations vont fréquenter les lieux de réjouissance.

La serveuse Deborah Charlen Bayéré, quant à elle, pense que l’ambiance est féerique. Elle souhaite également que 2024 soit une année de sécurité, de santé et de longévité pour tous. De Pissy, nous mettons le cap sur Koulouba, un autre quartier choc de la ville de Ouagadougou. A Boulgou bar, il est une heure du matin, l’ambiance semble être électrique pour ce nouvel an. La musique distillait des quatre coins de ce lieu de réjouissance. Sur la piste ‘’Papys’’ et ‘’mamys’’ à l’image des lieux fréquentés par des personnes d’un certain âge, esquissaient des pas de danse au son d’un orchestre.

Cependant les places assises n’étaient pas totalement occupées. Toute chose qui dénote que l’affluence n’est pas au rendez-vous pour les habitués. Ainsi, l’orchestre de Boulgou bar tient en haleine les quelques clients qui s’y trouvaient à travers ses variétés musicales. Pour l’occasion, le comédien Eugène Bayala alias agent Oyou, présente ses vœux de prospérité, de santé, de longévité et de sécurité pour la nouvelle année 2024. L’agent Oyou appelle les Burkinabè à la sérénité et à la vigilance pour lutter contre le terrorisme au Burkina. Il indique que les filles et fils du pays doivent s’unir et être résilient pour son développement.

Le chef d’orchestre de Boulgou bar, Traoré alias Pat dit être là tous les samedi et dimanche pour servir de la musique rétrospective au public. L’artiste Pat dit que pour cette fête du nouvel an, beaucoup de variétés sont au menu dont les musiques burkinabè, ivoiriennes, congolaises… « Le public qui vient ici est varié car toutes les nationalités y trouvent leur compte dans notre bar », ajoute-t-il.

La vendeuse de la bière à pression, Apeoué Abouébou, souligne que les Ouagalais n’ont pas d’argent pour fêter le nouvel an. « C’est dur, mais les Burkinabè font confiance à leur président, le capitaine Ibrahim Traoré, engagé dans la reconquête du territoire national. Toute chose qui va nous permettre les années à venir de pouvoir célébrer les prochaines fêtes », indique-t-elle. C’est sur cette note d’espoir que notre équipe regagne la base.

Nida OUEDRAOGO

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