Etat colonial arriéré, soumis à la domination du grand capital financier et marchand, avec une administration « rentière » et une paysannerie laissée à elle-même. Le Burkina Faso ne peut s’en sortir que par le biais d’une révolution progressiste et populaire ainsi que l’a laissé entendre le capitaine Ibrahim Traoré dans sa dernière adresse à ses compatriotes, mardi 1er avril dernier.
Une option choisie du reste dès l’entame du processus en octobre 2022, avec l’appel à contribution pour soutenir l’effort de guerre qui avait subi l’ire de certains Burkinabè.
Déjà donc, les intérêts de classes s’affichaient et n’ont, depuis, cessé de s’exacerber avec des sorties au vitriol de certaines obédiences « philosophiques ». Le Président Traoré ayant désormais mis les pieds dans le plat, il faut dire que cette lutte ne saurait se faire de façon désordonnée, ce qui suppose la création d’un parti d’avant-garde, fer de lance et concepteur de la stratégie de travail contre l’ennemi.
Si la révolution est un bouleversement qualitatif des statistiques, elle implique aussi un bouleversement des mœurs politiques et sociales. Le démocratisme bourgeois sur fond de social-démocratie ne doit plus être de mise, car celui qui met du vin neuf dans de vieilles outres court à la perte du vin et des outres.
A l’international, il faut passer à la coopération active et, dans cette perspective, si l’axe Ouagadougou-Bamako-Niamey arrive à se consolider malgré les menaces multiformes qui pèsent sur ces trois pays, cela sonnera le glas de la France-Afrique. En poussant plus loin, si le terrorisme était vaincu, on assistera à la fin du démocratisme qui se décline sous nos tropiques avec de forts relents ploutocrates.
Autant de menaces pour le vieil ordre néocolonial et ses valets qui exigent une mobilisation et une vigilance de tous les instants autour des tenants du pouvoir pour vaincre cette férule humiliante venue de loin. L’émancipation sociale et politique a un coût et, le Burkina Faso a besoin d’une révolution anti-impérialiste progressiste, ce qui suppose la dénonciation des accords néocoloniaux concomitamment avec l’émancipation des masses populaires.
Le président du Faso se trouve face à ces deux chantiers rendus plus ardus avec la problématique terroriste. Le peuple étant le moteur de l’histoire, c’est dans sa détermination et sa volonté que se trouve la victoire. Toutes les forces doivent donc converger vers cet idéal, car, nous sommes sur la même branche et si elle se casse nous irons tous dans l’abîme.
Le pays a besoin d’un gouvernement fort et non empêtré dans les conflits d’intérêts et le rôle des médias c’est d’entraîner un mouvement de mobilisation générale, de fouetter le patriotisme en étant des hérauts de cette lutte. En définitive, l’heure n’est plus aux vaines conjectures et l’histoire reconnaîtra les siens.
Boubakar SY