La Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB), en partenariat avec la Fédération Internationale de la Gynécologie Obstétrique (FIGO) a organisé, du 29 au 31 juillet 2024 à Ziniaré, Région du Plateau Central, un atelier de formation sur la clarification des valeurs et conditions d’accès à l’interruption sécurisée de grossesse (ISG) dans le cadre légal au Burkina Faso. L’objectif est d’échanger avec les leaders d’opinions (religieux, coutumiers, journalistes, influenceurs) sur les Droits en santé sexuels et reproductifs (DSSR) au Burkina Faso.
En vue d’atteindre ses objectifs contenus dans sa vision « Un Burkina Faso où les soins de qualité dans le domaine de la santé de la reproduction sont accessibles pour tous », la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina (SOGOB), en partenariat avec la Fédération Internationale de la Gynécologie Obstétrique (FIGO) a réuni à Ziniaré pendant 72 heures, 40 leaders d’opinions (religieux, coutumiers, journalistes, influenceurs) pour discuter des questions de Droits en santé sexuels et reproductifs (DSSR) au Burkina Faso.
Selon le président de la SOGOB, Pr Charlemagne Ouédraogo, les avortements clandestins sont à l’origine de 30% de décès de jeunes femmes au Burkina Faso. C’est pourquoi le pays s’est doté d’un cadre légal pour sauver la vie des victimes des avortements clandestins. Ainsi, le gouvernement a élaboré la loi 049 qui a été adoptée à l’Assemblée Nationale depuis 2005 en faveur de la santé sexuelle et reproductive. De l’avis du président du SOGOB, ce corpus juridique autorise la jeune à recourir à l’Interruption sécurisée de grossesse (ISG) sous condition.
« Lorsque la grossesse est issue d’un inceste, d’un viol, ou lorsque l’évolution de la grossesse va compromettre la vie de la mère, ou encore, lorsque l’enfant qui va naitre porte une malformation incurable au moment du diagnostic, il est prévu dans ces situations que la femme à sa demande peut accéder à l’ISG » a assuré le Professeur. Selon Dr Sabine Liliou, gynécologue obstétricienne, l’ISG est dite sécurisée lorsqu’elle est pratiquée dans un environnement adéquat respectant les normes médicales par une personne qualifiée qui a les compétences et informations nécessaires. Concernant le processus d’accès à l’ISG au Burkina Faso, la magistrate, Hassana Traoré a expliqué que la procédure doit être effective au plus tard 14 semaines ultérieures au début de la grossesse.
La planification familiale
Le Coordonnateur régional de l’union des religieux et coutumiers pour le développement des Hauts Bassins, Sakia Sanou, professeur d’arabe et Imam est un des participants de l’atelier. Il a confié qu’il n’y a pas d’âge de mariage en l’islam. Mais comme les professionnels de la santé disent que c’est partir de 18 ans, a-t-il poursuivi, que le physique de la femme peut supporter une grossesse, l’islam peut tenir compte également de cette donne pour le mariage.
Il a par ailleurs soutenu que l’islam encourage la planification familiale aux fins d’espacement des naissances mais s’oppose lorsqu’elle a pour finalité la limitation des naissances. L’islam est également contre les avortements, a-t-il précisé. A ce propos, le Baloum Naaba de Tampouy a relevé que les discussions sur la planification familiale et sur la clarification des valeurs notamment l’avortement (avortement naturel, avortement provoqué ou volontaire et l’avortement sécurisé de grossesse). « Concernant l’interruption volontaire de grossesse, nous ne sommes pas d’accord.
Mais en cas maladies graves, de malformation en lien avec la grossesse, les coutumiers ne peuvent pas empêcher la femme de prendre une décision par ce qu’il y va de sa vie », a-t-il précisé.
Hubert Bado