Santé sexuelle et reproductive : Des associations féminines défendent leurs droits

Des actions de promotion des droits en santé sexuelle et reproductive vont bon train dans la Boucle du Mouhoun. Constat auprès de quelques associations accompagnées par la Communauté d’action pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso (CAPSSR-BF),  qui en font leur bataille quotidien !

Parler de droits en santé sexuelle et reproductive (DSSR) semble ne plus être un tabou dans certaines localités de la région de la Boucle de Mouhoun. De plus en plus, des associations et même des particuliers mènent des actions de sensibilisation et des plaidoyers pour sa promotion. Ce lundi 4 décembre 2023, au siège de l’Association Heere Kadi, Mme Aimé Gertrude Kondé, coordonnatrice de la nouvelle structure crée en 2021 se veut rassurante. Elle intervient dans le domaine de la santé en générale mais aussi de la SSR. Dans la commune de Ouri dans les Balé, Heere Kadi intervient dans cinq villages. Pour impliquer l’homme dans la défense des droits de la femme, elle a  mis en place « l’école des maris », qui senbilise les hommes au même titre que les conjoints. Avec la Communauté d’action pour la promotion de la santé sexuelle et reproductive au Burkina Faso (CAPSSR-BF), les membres de son association, ont mené des plaidoyers auprès des responsables administratifs et des leaders coutumiers et religieux. A l’issue, ces derniers se sont engagés  à œuvrer pour la bonne cause, laisse-t-elle entendre.

Mamina Sanfo préside également l’Association pour un développement intégré et inclusif (ADII) reconnu officiellement en 2021. Avec les membres de sa structure, elle organise des causeries-débats sur les droits en SSR au profit des élèves. Egalement avec d’autres associations, elle mène des plaidoyers auprès des décideurs et leaders d’opinion. Un autre acteur sur la scène, c’est le Centre d’écoute et de dialogue pour jeunes de Dédougou qui fait le combat dans les écoles pour le développement d’une sexualité responsable au profit des élèves et les filles déplacées internes qui vivent une situation particulière. L’objectif pour les initiateurs et de zéro grossesse en milieu scolaire.

Quid de l’interruption sécurisée de la grossesse ?  

Mme Aimé Gertrude Kondé, coordonatrice de Heere Kadi

Au fur et à mesure, Mme Kondé de Heere Kadi, pense que les comportements évoluent en faveur de la promotion des DSSR. « Dans notre zone d’intervention, les femmes et les hommes appliquent les conseils qui sont donnés », dit-elle, tout en relevant des difficultés qui se résument au manque de moyens pour mettre en œuvre des actions dans ce sens. Même si dans certaines religions, l’interruption volontaire de la grossesse passe difficilement, nous essayer d’en parler, relève-t-elle. « Nous essayons d’expliquer à la population, les conditions à réunir pour la pratiquer. Dans certains cas comme les viols, l’inceste, la loi autorise la femme a bénéficié d’une interruption sécurisée », énumère-t-elle.

Tout comme elle, Mamina Sanfo pense que les gens comprennent de mieux en mieux l’importance de défendre les droits en SSR. « Surtout, les femmes elles-mêmes, ont compris la nécessité et en retour discutent maintenant du sujet avec leurs jeunes filles sans tabou », rapporte-t-elle. La résistance se trouve au niveau de l’avortement sécurisé, mais se convainc-t-elle, comme la loi l’autorise, il faut défendre ce droit, si on veut éviter les avortements clandestins.

Mamina Sanfo est la présidente de ADII

La plupart des associations bénéficient d’un accompagnement de la CAPSSR-BF. Et ce dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet en partenariat avec Pathfinder international. Jean Pascal Coulibaly, point focal, rappelle que des agents communautaires, des associations et même des personnes déplacées internes ont vu leurs capacités se renforcer. Toute chose qui permet à ces derniers de travailler sur le terrain pour que les droits en santé sexuelle et reproductive soient respectés. Et de regretter certaines résistances notamment au sein de certains religieux et même au sein de certains agents de santé. Avec les actions de sensibilisation menées, rassure-t-il, beaucoup commencent à adhérer, d’où un motif de satisfaction. Pour mieux défendre le droit à l’interruption sécurisée de la grossesse comme prévu par la loi, il est nécessaire, selon lui, d’équiper les centres de santé en matériel adéquat.

Adama SEDGO

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