Santé sexuelle et reproductive des jeunes

Le Réseau africain jeunesse santé et développement (RAJS) et l’ONG américaine PPGlobal ont organisé, le vendredi 10 janvier 2020 à Ouagadougou, un atelier de dissémination du rapport de l’analyse de l’état d’avancement de la mise en œuvre des lois, plans et politiques nationales de services adaptés à la santé sexuelle et reproductive des jeunes.

Au Burkina Faso, il existe un « fort engagement politique », une amélioration des indicateurs d’offre de services, un plan d’actions national budgétisé mis en œuvre (mais dont le suivi est à améliorer), de même que des visions, des orientations programmatiques et financières pour les interventions de la Planification familiale (PF). C’est ce qui est ressorti d’un rapport d’analyse de l’état d’avancement de la mise en œuvre des lois, plans et politiques nationales de services adaptés aux jeunes, surtout le Plan national d’accélération de la planification familiale du Burkina Faso (PANPF) 2017-2020. Financé par l’ONG américaine PPGlobal, ledit rapport a été présenté aux Organisations de la société civile (OSC) et les institutions publiques œuvrant dans le domaine de la santé sexuelle et de la reproduction, le vendredi 10 janvier 2020 à Ouagadougou. Selon ce rapport présenté par Paul André Somé du cabinet Nanebor-consult, l’étude a été faite d’octobre 2018 à octobre 2019, avec un échantillon de 211 personnes. A l’entendre, les principales faiblesses de la mise en œuvre des politiques, programmes, textes et lois, ont trait à la persistance des barrières socioculturelles, la faiblesse de l’offre de services adaptés aux besoins des jeunes, l’insuffisance de la qualité des services, la faible coordination et visibilité des interventions en Santé sexuelle et reproductive des jeunes (SSRJ) et la faiblesse du suivi/évaluation. Les défis à relever, selon M. Somé, vont de la mobilisation des ressources impliquant les collectivités territoriales, le passage à l’échelle de la politique de la délégation des tâches en passant par l’intégration systématique de l’éducation complète à la sexualité en milieu scolaire, l’extension de l’offre de services adaptés aux jeunes aux formations sanitaires, infirmeries scolaires et universitaires et l’application rigoureuse des textes et lois en faveur de la SSRJ. Pour sa part, la secrétaire technique chargée de l’accélération de la transition démographique, Ida Sanou, représentant le ministre de la Santé, a appelé les différents acteurs à s’approprier les conclusions de cette étude. Elle a félicité PPGlobal et ses partenaires pour l’aboutissement de ce processus, surtout que le PNAPF 2017-2020 arrive à échéance. « Nous sommes obligés de penser un autre plan pour orienter nos actions et défis, si l’on sait que la situation de la SSRJ est caractérisée par des grossesses précoces, multiples souvent à l’origine de la mortalité maternelle et infantile, du taux de morbidité toujours élevé avec 6,7% pour les 15 à 24 ans et 9,6 pour les 24 à 29 ans. Par ailleurs, 0,2% des 15 à 24 ans ont déjà eu des rapports sexuels avec plus d’un partenaire au cours des 12 derniers mois, le taux de fécondité des 15 à 19 ans se situe à 117 pour 1000 et pour l’année scolaire 2017/2018, on a dénombré près de 7 565 grossesses chez les 11 à 22 ans », a-t-elle noté. L’Etat burkinabè, à travers ses engagements nationaux, régionaux et internationaux, a pris la mesure de la situation, a ajouté Mme Sanou, qui a reconnu que cette halte faite par PPGlobal démontre toutefois que le chemin qui reste à faire est assez long. A l’ouverture des travaux, la cheffe d’équipe- pays de PPGlobal, Aminata Rabo, a rappelé que son ONG qui intervient au Burkina Faso depuis 2015 a commandité cette étude pour faire le point de l’état de leur mise en œuvre effective des lois, politiques et engagements en faveur de la SSRJ, afin de mieux orienter ses actions. Pour le secrétaire exécutif national du RAJS, Joseph Ido, ce rapport servira désormais de boussole à l’ensemble des acteurs intervenant dans le domaine pour mieux orienter leurs actions pour atteindre leurs résultats.

Jean-Marie TOE

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