Un troisième candidat à la présidence de la FBF s’est déclaré, le jeudi 14 mai dernier. Il s’agit de Mori Sanou, ancien entraîneur et ex-directeur technique national, un technicien bien connu du milieu du football. Dans sa déclaration de candidature, il décline ses ambitions pour le football burkinabè.

Dans le cadre du renouvellement des structures dirigeantes du sport au terme de leur mandat d’une olympiade, la course aux postes à pourvoir est ouverte au niveau des différentes fédérations conformément à leurs textes statutaires. Interpellé par ma conscience, il m’a paru bon de proposer ma candidature au poste de président de la Fédération burkinabè de football (FBF). Il faut noter que cette décision fait suite à deux tentatives précédentes (2012 et 2016) qui n’ont pas été poursuivies jusqu’à terme pour des raisons de conciliation en vue de fédérer tous les acteurs autour du développement de notre football. Ces deux expériences m’ont convaincu que le développement de notre football n’est réalisable qu’avec un consensus autour d’une vision claire et transparente, plutôt qu’autour des hommes, même s’ils sont animés de bonnes volontés et intentions. Fort de mon expérience de près de trois décennies en tant que joueur, entraîneur, instructeur d’entraînement, dirigeant et administrateur de sport ; il serait coupable de garder silence sur la vision que j’ai soumis aux différents dirigeants et qui a fait des acquis mais sans pour autant atteindre sa pleine mesure, car elle prévoyait le football professionnel à partir de 2010 au Burkina Faso.

Parmi les acquis, nous pouvons citer entre autres:
⚫ La bonne collaboration avec plusieurs ministres chargés des sports et des présidents de la FBF. Malgré des incompréhensions (il n’en manque pas dans toute collaboration), tous ont reconnu mes compétences, mon honnêteté et ma probité. Jusqu’à ce jour, j’ai de bons rapports avec tous; il en est de même avec le Président sortant et mes concurrents du moment;

⚫ Le partenariat avec la Fédération hollandaise de football qui a eu un impact très positif sur le nombre, la qualité et l’étendue de la formation technique de nos entraîneurs et joueurs, l’objectif à terme était la concrétisation d’un partenariat entre les structures décentralisées des deux fédérations que sont les ligues régionales et les clubs d’élite;

⚫ Une bonne prise en compte des anciens footballeurs dans l’équipe des instructeurs de la FBF pour la formation des entraîneurs de football au plan national;

⚫ La naissance de la ligue nationale appelée «professionnelle» aujourd’hui, l’objectif à terme était de libérer la FBF pour lui permettre d’initier d’autres niveaux de compétitions et jouer pleinement sa mission de développement du Football national;

⚫ L’organisation de la coupe inter-provinces dont l’objectif à terme était la responsabilisation et l’autonomisation des structures décentralisées de la FBF que sont les clubs, les districts et les ligues régionales de football.
Aussi, à l’occasion de cette déclaration de candidature, je voudrais m’adresser aux différents acteurs de notre football:

Premièrement: Aux dirigeants des ligues, districts et clubs de football: Je sais que les principales difficultés que vous connaissez sont entre autres :
– L’insuffisance de moyens (financiers, matériel, humains…);
– L’insuffisance d’organisation et le faible niveau des compétitions;
– L’insuffisance de formations;
– La faiblesse de vison à moyen et long terme;
– Les ingérences extérieures diverses;
– Etc.

C’est donc en connaissance de cause que j’ai décidé de soumettre ma candidature au poste de Président de la Fédération Burkinabè de Football pour apporter de nouvelles idées, de nouvelles propositions, prenant en compte vos préoccupations. Messieurs les dirigeants, vous déciderez bientôt de qui va présider pour les quatre prochaines années notre football, et je sais que vous le ferez en toute responsabilité, sans pression aucune, sans clientélisme, sans népotisme.

Ma candidature, assortie d’un programme explicite vous est proposée, comme celles d’autres de mes camarades et amis sportifs. Je me réjouis de cette pluralité de candidatures, en conformité avec la démocratie et, j’espère que cela offrira un cadre serein d’échange, de débats et de propositions au bénéfice de notre football national. L’avenir de notre football est entre vos mains, et les générations futures vous seront reconnaissantes pour le réalisme et l’objectivité de votre choix.

Deuxièmement: Aux joueurs, entraîneurs et arbitres; acteurs clés sans lesquels il n’y a pas de football. Il me paraît très important de m’adresser à vous, personnes-ressources de notre football national, parce que les enjeux de notre football dépassent le cadre des seuls acteurs actuels ou de ceux résidant au pays. Certains d’entre vous sont encore sur le terrain, d’autres ont particulièrement consacré des années de leur vie à ce sport, à un de ses clubs, une de ses équipes nationales ou une de ses associations… La plupart en retour se sentent aujourd’hui exclus, rejetés ou marginalisés, en tout cas pas suffisamment pris en compte dans l’organisation et les structures actuelles. Je voudrais vous assurer qu’une place importante vous sera consacrée dans le programme que j’ai élaboré et vous permettra statutairement de jouer pleinement le rôle qui vous revient. Ce n’est pas simplement une promesse électorale ni un effet d’annonce, car je pense comme ce proverbe : « C’est au bout de la précédente corde qu’on tisse la nouvelle ».

Je trouve entre autre chose, que la reconnaissance de vos actions passées, n’est pas suffisamment rappelée et célébrée, c’est pourquoi dans le courant de mon mandat, je m’engage à initier:

1. Une activité sportive périodique au Burkina Faso, spécialement dédiée à vous et vos collègues d’autres nations ;

2. La publication d’un livre phare sur l’histoire du football au Burkina Faso ;

3. La conception et la réalisation d’une série de 26 épisodes documentaires retraçant l’évolution de notre football, ses grandes figures, ses joueurs et ses dirigeants de 1960 à nos jours ;

4. La construction de la maison du football qui sera un lieu où toutes les composantes du football pourront régulièrement se rencontrer dans un cadre social et y avoir un pied-à-terre ;

5. L’élaboration d’une étude pour souligner, chiffres à l’appui, la contribution des professionnels Burkinabè à la création de richesses, d’emplois et au développement du football national, ainsi que celui de la communauté entière.

Troisièmement: Aux supporteurs, j’assure ma disponibilité à accompagner leur meilleure organisation pour atteindre une autonomie qui leur permettra d’être de véritables catalyseurs depuis les quartiers jusqu’au niveau national.

Quatrièmement: Aux partenaires, je donne l’assurance de faire un usage transparent et à bon escient de leurs contributions et soutiens, ainsi que le respect des engagements lors de nos activités. Les agents d’activités liées au football trouveront une oreille attentive et des accords pourront être conclus. La mise en place d’une organisation faîtière nationale sera encouragée, toute chose que nous veillerons à favoriser pour l’intérêt général.

Cinquièmement: A la presse sportive, j’assure une oreille attentive et une accessibilité à tout moment, ainsi qu’un approfondissement des acquis de collaboration en cours. A l’autorité de tutelle : Je voudrais rassurer que mon programme s’inscrit dans l’objectif général de la Politique nationale des sports et des loisirs à savoir: «Transformer qualitativement la gestion du sport et des loisirs pour le bien-être social, la cohésion nationale, la création de richesses et d’emplois et le rayonnement international». Aussi je saurai compter sur l’accompagnement diligent de chaque groupe d’acteurs pour la mise en œuvre du programme dès mon accession à la Présidence de la FBF suite à l’adhésion des acteurs par un vote objectif de leurs représentants à l’occasion des prochaines élections.

Le désir profond de mon cœur est que mes concitoyens et particulièrement les acteurs du mouvement sportif national, cessent de penser que c’est l’argent et la force qui doivent diriger, mais que chacun sache avec certitude que c’est la connaissance qui doit diriger. Car l’argent et la force se cachent pour chercher la connaissance dans les ténèbres et les lieux les plus inimaginables.

Cherchons la bonne connaissance. Dieu qui est la connaissance suprême déclare: Jérémie 9:24 «Mais que celui qui veut se glorifier se glorifie d’avoir de l’intelligence et de me connaître, de savoir que je suis l’Eternel, Qui exerce la bonté, le droit et la justice sur la terre ; car c’est à cela que je prends plaisir, dit l’Eternel». Faisons donc toute chose avec la véritable crainte de Dieu.

Vive le football, vive la Fédération Burkinabè de Football.

Que Dieu bénisse le Burkina Faso!

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