Le ministère des Sports et des Loisirs et le Comité national olympique des sports burkinabè (CNOSB) ont rencontré, le jeudi 18 juin 2020 au stade du 4-Août de Ouagadougou, les 6 candidats à l’élection à la présidence de la Fédération burkinabè de football (FBF) pour leur livrer un message d’apaisement afin que le processus électoral enclenché se termine dans la quiétude. Le président sortant, le colonel Sita Sangaré, était également de la rencontre.

L’élection à la présidence de la Fédération burkinabè de football (FBF) avance à grand pas (22 août prochain) et une certaine tension est perceptible ces derniers jours entre certains états-majors de candidats.

Le ministère des Sports et des Loisirs, en observateur du scrutin à venir, a réuni hier 18 juin, les six candidats à la présidence pour prôner l’apaisement. Son secrétaire général, Zinguim Hermann Yabré, qui a présidé la rencontre, a été on ne peut plus clair : « Nous avons estimé qu’il était de bon ton d’inviter l’ensemble des prétendants à la candidature de la présidence de la FBF à se parler pour que nous puissions aboutir à des élections apaisées, acceptées de tous dans la transparence, la légalité et l’équité des chances ».

Car selon lui, ces élections interviennent dans un contexte particulier au Burkina Faso où les situations sécuritaire et sanitaire sont difficiles. En plus, a-t-il poursuivi, ces élections précèdent celles générales (présidentielle et législatives) à venir dans notre pays, il est important que les différents candidats jouent la carte de l’apaisement.

Zinguim Hermann Yabré, au sortir de la rencontre, s’est dit satisfait parce que « tous les candidats ont pris la parole et ont tous reconnu la nécessité de se parler, d’échanger à tout moment pour qu’à l’issue des élections, les protagonistes, ceux qui seront élus ou pas, puissent travailler ensemble pour le développement du football burkinabè ».
Il faut souligner que la rencontre a vu la participation du président sortant de la FBF, le colonel Sita Sangaré.

Il a salué l’initiative du département de tutelle. « Cela ne peut que rencontrer notre adhésion totale parce notre pays traverse une crise assez sévère et cela devrait recommander un peu de retenue de la part de tous ceux qui aspirent à diriger la Fédération burkinabè de football. Et c’est d’ailleurs dans ce sens que j’ai axé mon intervention lors de ma prise de parole», a-t-il indiqué.

Quant au candidat Bertrand Kaboré, il a reconnu qu’il existe « des dénigrements, des attaques entre candidats». « Ce n’est pas une bonne chose. C’est pour cela que nous avons salué l’initiative du ministère parce que beaucoup de candidats, pour ne pas dire tout le monde, ont pris l’engagement de faire en sorte qu’il n’y ait plus ces genres de problèmes entre nous avant les élections », a déclaré M. Kaboré.

Pour lui, il est nécessaire de ne montrer que du positif au lieu de se donner en spectacle aux yeux du monde du football burkinabè. « Si nous voulons être de bons dirigeants, nous devons nous mettre à la hauteur des responsabilités que nous devons assumer », a-t-il estimé, tout en indiquant que le climat n’est pas aussi délétère que les gens le pensent.

Le candidat Mory Sanou, lui, s’est dit également confiant de l’engagement pris par tous les prétendants à la présidence de la FBF. Il est soutenu par Lazare Banssé pour qui des élections apaisées sont nécessaires le 22 août prochain. « J’ai donné des instructions à tous mes soutiens pour qu’ils ne versent pas dans l’invective. Qu’on n’insulte aucun candidat, qu’on ne réponde à aucune accusation. Nous devons œuvrer pour que ces élections soient apaisées. Le sport c’est la cohésion, c’est la joie de vivre, c’est du rassemblement», a-t-il souhaité.

Amado Traoré souhaite un consensus

Face à la presse, le candidat Amado Traoré a soulevé un certain nombre de griefs qu’il aurait constatés sur le terrain du renouvellement en cours des ligues et districts. Il a alors proposé un regroupement des « candidats qui aiment le football » pour former un bureau de consensus. « C’est possible de le faire. On l’a toujours fait. En parlant ainsi, je pense à feu colonel Félix Tiemtarboum qui a toujours milité pour le consensus au sein du football burkinabè », a proposé Amado Traoré.

Il a affirmé avoir déjà pris langue avec les candidats Laurent Blaise Kaboré, Mory Sanou et Bertrand Kaboré. Mais, selon lui, « il y a des gens qui n’en veulent pas, qui n’entendent pas faire de consensus ». Appelé à se prononcer sur la proposition de Amado Traoré, le président sortant, Sita Sangaré, qui n’est pas candidat à sa propre succession, a dit n’avoir pas d’avis à donner à ce sujet. «A toute fin utile, je rappelle que c’était la volonté du département des sports de parvenir à un consensus.

A titre personnel, nous y avons adhéré, mais entre-temps les gens sont allés de leur côté… », a-t-il précisé. Cependant, il a souligné qu’il y a des textes qui règlementent le processus électoral qu‘il faudra respecter, maintenant que les dés sont jetés. Il a informé aussi que les textes prévoient d’abord le renouvellement des districts et des ligues qui éliront plus tard le président de la fédération. En plus, a poursuivi le colonel Sita Sangaré, il est connu de tous, du fait des nouveaux textes, que seul le président est élu et celui-ci forme par la suite son bureau.

« Lorsque vous disputez un match et qu’en cours de rencontre on veut changer les règles du jeu, bon… », a caricaturé Sita Sangaré. Avant de tempérer : « Je suis convaincu que quel que soit le candidat qui va être élu, il va composer avec les uns et les autres à la satisfaction des acteurs du football de notre pays ».

Adama SALAMBERE

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