Ouf ! L’élection à la présidence de la FBF a eu lieu et le successeur de Sita Sangaré est connu. Ce soulagement se justifie par le fait que la précampagne ainsi que la campagne pour le renouvellement du président du comité exécutif de notre sport-roi se sont déroulées sous haute tension. Sur les réseaux sociaux et dans les médias, les partisans des deux favoris que sont Amado Traoré et Lazare Banssé ne se sont pas fait de cadeaux avec par moments des propos au vitriol. L’un des candidats, Amado Traoré, avait même entamé une bataille judiciaire pour récuser la commission électorale dirigée par l’ancien président de la FBF, Zambendé Théodore Sawadogo.

L’on a entre-temps craint le pire comme cela s’est vu ou se voit encore aujourd’hui dans certains pays africains. Nos inquiétudes sont aujourd’hui en partie levées au vu du déroulement de l’élection le week-end écoulé. L’assemblée générale élective s’est passée sans incidents et qui plus est, le public de la maison de la culture de Bobo-Dioulasso a assisté à la poignée de main entre les deux protagonistes après le verdict des urnes. Le candidat malheureux, Amado Traoré, a reconnu sa défaite et félicité le vainqueur. Lazare Banssé, lui, a, en retour, rendu hommage et a promis rassembler tout le monde autour de lui pour développer ce sport-roi, passion de millions de Burkinabè. Est-ce de bon augure pour la suite ou s’agit-il juste de gestes ou de propos bons pour les caméras et les objectifs des chasseurs d’images ? Difficile de répondre à cette double interrogation.

Nous ne pouvons que compter sur la tolérance et la sincérité des deux camps qui se sont envoyé des flèches ces derniers mois. Ces valeurs sont cardinales au regard des résultats que nous ont dévoilés les urnes le samedi dernier et dans la situation actuelle du football burkinabè. Penchons-nous d’abord sur le verdict. L’écrasante victoire de Lazare Banssé, qui au final est tout sauf une surprise, n’a pas réussi à camoufler un détail important : 15 clubs de l’élite (D1), en hommes comme en dames, ont accordé leur confiance en Amado Traoré le candidat contre seulement 8 pour l’ex-PCA de l’EFO. En clair, Lazare Banssé a été porté à la tête de la fédération par les ligues et les clubs de deuxième et troisième division. Quand l’on sait que les championnats nationaux sont les baromètres du football dans nos différents pays, le nouveau président de la FBF n’aura d’autres choix que tendre la main à ses adversaires. Car, en effet, les grands soutiens de Amado Traoré se trouvent être les centres de formation transformés en clubs que sont Rahimo FC, KOZAF, Salitas FC, SC Majestic…

En plus, ces formations de l’élite se trouvent être les grands animateurs du Faso foot ces dernières années. Aussi, le football burkinabè actuel ne se relèvera pas d’une profonde division de ses dirigeants. Le championnat de D1 n’attire plus grand monde dans les stades. Le spectacle n’est pas au rendez-vous. Certains clubs ont toutes les peines du monde à joindre les deux bouts avec des cumuls d’arriérés de salaires. Ceux qui s’en sortent plus ou moins au niveau local ne font que de la figuration dans les compétitions continentales. La question de la relève est un véritable serpent de mer…C’est peu de le dire, le football burkinabè est à la croisée des chemins. Il a besoin d’un aggiornamento pour se remettre sur les rails. Pour cela, il faut de l’unité dans les rangs.

 

Sié Simplice HIEN

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