Drissa Sanou (jambes croisées) passe beaucoup de temps avec ses amis en cette période de repos.

Que font les footballeurs burkinabè du championnat national de première division lors de leurs vacances ? C’est la question à laquelle nous avons voulu répondre en allant à la rencontre de certains d’entre eux lors de cette période morte.

A l’image de nombreux championnats à travers le monde, celui du Burkina Faso a pris fin il y a environ deux mois de cela. Cependant, les footballeurs de la Ligue 1 LONAB n’ont évidemment pas les moyens financiers de leurs homologues européens ou sud-américains comme Lionel Messi, Kilian Mbappé, Cristiano Ronaldo ou encore Neymar pour se payer des vacances à Ibiza (île des Baléares en Espagne) ou en Grèce.

Alors que font certains joueurs de leur journée pendant la période de repos ? Au Rail club du Kadiogo (RCK), équipe championne du Burkina, l’heure est à la récupération après une fin de saison haletante.

Au RCK, priorité à la récupération

Le grin de thé est principalement l’activité récréative des joueurs du Rail club du Kadiogo après le football. Pendant ou en intersaison, certains footballeurs du club se retrouvent le plus souvent pour prendre le thé et échanger.

Mais pendant les vacances, loin des terrains de football, pour meubler le temps mort, Dramane Kambou, l’une des pièces maitresses du RCK a d’abord effectué un déplacement pour rendre visite à sa famille à Bobo-Dioulasso. Dans la cité de Sya, il a profité pour se ressourcer auprès du coach Ousmane Cissé dit « Fol », son formateur.

Durant son séjour, il dit avoir livré quelques matchs d’exhibition et s’entrainer de temps à autre avec ses amis et frères du RCB. De retour à Ouagadougou après deux semaines, Dramane Kambou avoue s’évertuer à se mettre en forme par un entrainement individuel.

En effet, il affirme se rendre chaque soir dans une salle de gym pour travailler la musculation et maintenir sa forme en attendant la reprise des entrainements avec son club.

Les deux amis sont satisfaits de leurs vacances et espèrent reprendre le championnat avec beaucoup de fraîcheur.

Pour son coéquipier Assamy Compaoré, milieu offensif, la priorité a été d’abord pour lui de se rétablir vite des petits bobos contractés pendant le championnat. Pour ce faire, il s’est reposé convenablement trois semaines en pansant ses plaies et autres maux.

Après s’être rétabli, le milieu de terrain des Faucons dit avoir renoué avec le football, mais juste de petites séances pour garder la forme. Et c’est au maracana qu’il joue avec ses camarades du quartier pendant les après-midis après un tour au QG pour le thé.

Le temps libre est aussi l’occasion, dit-il, pour rendre visite à ses parents et amis. Comme Assami Compaoré, la récupération est aussi l’option de Ferdinand Ouédraogo. Le milieu de terrain des « Orange et noir « passe plus de temps chez lui où il se distrait en regardant la télévision. Toutefois, Assami Compaoré profite des vacances pour faire de la promenade avec ses camarades.

Comme ses coéquipiers, lui aussi joue au football « petits poteaux » dans son quartier pour maintenir la forme. Cela y va de son intérêt et celui du club parce que la saison à venir sera rude pour le RCK qui disputera les préliminaires de la Ligue des champions africaine dans quelques semaines.

Pour Walid Guira, il faut maintenir la forme

L’AS SONABEL ne disputera pas de coupes interclubs cette saison mais ne souhaite certainement pas revivre sa saison cauchemardesque de l’an passé où elle a flirté jusqu’au bout avec la zone des relégations.

Walid Guira a abandonné le célibat pour la confrérie des hommes.

Son joueur Walid Guira passe ses vacances en veillant à ne pas perdre la forme. Il a abandonné le célibat pour la confrérie des hommes mariés le 5 mars dernier. Il vit ainsi ses premières vacances prénuptiales. Mais, rien d’exceptionnel à part un tour au village pour se ressourcer et une virée à Bobo « pour changer un peu d’air ».

« A part cela, c’est la routine chez moi. Les matins, je pars en salle de gymnastique ou je fais du footing. Dans l’après-midi, je suis à la maison devant le petit écran jusqu’à une certaine heure avant de rejoindre des amis pour un jeu de football de petits poteaux », raconte-t-il.

C’est la nuit tombée que celui qui est l’auteur de l’une des belles réalisations de la saison passée rejoint son « grin » de thé situé sur l’avenue du Conseil de l’Entente à Gounghin. Un groupe choc composé de commerçants, de supporters de l’EFO et de l’ASFA-Y mais surtout de joueurs comme Souleymane Kouanda de Salitas, Nourou Kouanda de l’AS Police, Ousmane Konvolbo de l’ASFA-Y.

« Au grin, nous discutons surtout autour du football national et de la religion », informe Walid. D’autres joueurs, malgré les vacances, n’ont pas de loisirs particuliers. C’est le cas de Moustapha Ouédraogo qui, tout en maintenant sa forme Aphysique, aide ses parents commerçants dans leurs boutiques.

« Il faut chercher l’argent sans quoi c’est difficile »

A l’ASFA-Yennenga où on a fait un tour, il n’y a pas une organisation particulière qui regroupe les joueurs pour passer les vacances. Chacun y va à sa manière. Le capitaine et défenseur des « Jaune et vert », Moustapha Ouédraogo et l’attaquant Yannick Pognongo que nous avons rencontrés ont expliqué comment ils passent leurs vacances.

Pour le premier cité, « les vacances se passent bien. Chaque joueur a ses principes. Je suis fils de commerçants et pendant les vacances, j’aide mes parents à faire le commerce. Mon grand frère a une alimentation et pendant les vacances, je suis là-bas.

Mais cela ne veut pas dire que je ne m’entraine pas. A partir de 16 h, je vais faire mes entrainements et après la douche, j’y retourne. Mes entrainements se passent dans le quartier (Patte d’Oie) avec des amis et souvent, on joue dans les compétitions maracana ».

Il n’y a pas tellement de moments de loisirs (parties de thé ou de jeux de société) car, pour lui, « il faut chercher l’argent, sans quoi c’est difficile », en espérant débuter la saison avec sérénité.

Mais à la question de savoir si le capitaine sera toujours asfasien la saison prochaine, il adresse un sourire et souffle que « la question reste posée ».
 Quant à l’attaquant Yannick Pognongo, il avoue que « les vacances se passent doucement. ». Il passe plus de temps avec ses amis sur les terrains et au grin.

« Avec les amis, on se retrouve au grin, on prend du thé, on joue (jeux de société), on cause. Le soir, on sort pour les entrainements. Soit on va en salle, soit on joue sur un terrain réduit avec de petits poteaux. Ou encore on participe aux compétitions maracana pour se mettre en jambe », explique-t-il.

Il dit n’avoir pas autre activité que le foot. « A part le foot, je ne fais rien. Souvent avec mes amis de l’ASFA-Y ou des autres joueurs des autres clubs de D1 ou de D2 de Ouagadougou ou des provinces, on se retrouve à Larlé (quartier de Ouagadougou) au grin pour échanger et se donner des idées.

Je suis bien heureux de passer les vacances avec mes amis », avoue-t-il. Pour la saison qui va bientôt démarrer, le sérial buteur de Zempasgo n’est pas sûr de poursuivre l’aventure dans la même famille.
Dans la ville de Sya, vivier du football burkinabè,les footballeurs s’occupent comme ils peuvent.

Entre séances de thé et maracaña à Bobo

A Bobo-Dioulasso, le temps des vacances est mis à profit pour raffermir les liens sociaux en profitant au maximum de la famille et des amis. Même si le ballon n’est jamais loin. Drissa Sanou, défenseur de l’Association sportive des fonctionnaires de Bobo (ASFB), continue en effet de s’adonner à des exercices individuels de plein gré.

Au moins, trois fois par semaine, celui que l’on surnomme « 2-14 » se rend au stade Wobi dans la matinée à partir de 7h30 pour des séances qui peuvent lui prendre entre 1h et 1h30 de travail. Après ce temps en solo, il retrouve généralement dans les après-midis des amis parmi lesquels des joueurs de la Ligue1 pour disputer des tournois maracaña.

Mais avant ces retrouvailles pour replonger dans la compétition, c’est à son grin devant chez lui au quartier Farakan que Drissa Sanou s’offre un bol d’air en passant du bon temps en compagnie d’autres amis autour du thé entre 11h et 17h.

« C’est seulement les samedis et les dimanches que je ne fais rien pour ce qui est du football car même si ce sont les vacances, il ne faut pas oublier qu’on doit se maintenir, d’où cette initiative personnelle », explique-t-il.

Yacouba Konaté (Gosso) profite de ses vacances pour parfois s’improviser en fakir.

Tout comme lui, Yacouba Konaté dit « Gosso », attaquant du Racing club de Bobo (RCB) partage son temps d’intersaison entre activités sociales et sportives au secteur 2 de Diarradougou. Et parmi ces activités, celles concernant le football tiennent une place de choix dans le quotidien du jeune homme.

C’est dans la cour de l’école Diarradougou qu’il effectue ses séances individuelles. Et s’il n’est pas à cet endroit, l’attaquant des Tigres s’entraine avec les juniors de son club pour, dit-il, garder ses réflexes. Mais il est conscient que ce temps de repos doit aussi servir à se relaxer et faire le plein d’énergie.

« Après cela, si je n’ai pas autre chose à faire, je prends le thé avec des amis dans le quartier. Il y a aussi une compétition dénommée tournoi de RAHIMO à laquelle je prends part de temps à autre », confie-t-il.

Les vacances sont terminées et certains clubs ont déjà repris le chemin des entrainements. Période redoutée par les entraineurs qui ont peur de retrouver des éléments totalement en méforme. La saison reprend en principe le 2 septembre prochain.

Yves OUEDRAOGO
Pengdwendé Achille OUEDRAOGO
Voro KORAHIRE
Adama SALEMBERE

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