Revenu d’une longue blessure avec la ferme volonté d’offrir une médaille d’or mondiale au Burkina Faso, Hugues Fabrice Zango s’est finalement contenté de la 2e place lors des Mondiaux d’athlétisme à Eugene aux Etats-Unis.
L’objectif médaille d’or n’a pas été atteint mais tout de même une fierté pour cette médaille d’argent ?
Non pas de médaille d’or pour moi cette fois, pas de raccourci, je dois gravir toutes les marches. Mais, je suis vraiment fier de pouvoir continuer à y croire et je travaille pour cela. La route vers les JO de Paris 2024 est encore longue et l’espoir est mon moteur.
Que te faut-il pour battre Pedro Pichardo qui t’empêche pour le moment d’occuper la plus haute marche du podium au triple saut ?
Que ce soit Pichardo ou Taylor ou tout autre champion du monde, le niveau pour gagner les JO ou les championnats du monde est de franchir les 18 mètres. Chose que j’ai déjà faite une fois (NDLR : lors des championnats du monde en salle en janvier 2021 à Aubière, en France, avec un bond à 18,07m). Cela me demandera un engagement complet et une rigueur militaire dans la gestion de mon quotidien. Je dois y arriver après la soutenance de ma thèse de doctorat cette année. J’aurai alors 100% de mon temps et de mon esprit pour battre quiconque, parce que, d’autres menaces se profilent pour la quête de l’or olympique à Paris.
Qu’est ce qui t’a taraudé l’esprit juste après ton dernier essai qui ne t’a pas permis de chiper la première place à Pichardo?
J’ai consenti énormément de sacrifices pour revenir rapidement sur le devant de la scène après ma blessure. J’ai repris la marche en fin mars et la course en début avril. Tous ces efforts pour finalement retomber là. Je me suis d’abord dit que ce n’est pas juste. C’était émotionnel. Mais, logiquement je ne devrais même pas être dans cette finale à chercher un podium. Je ne connais aucun triple sauteur dans l’histoire à part mon coach Teddy Tamgho, qui revient d’une blessure du genre et qui fait un podium dans la foulée. En réalité, c’est une bénédiction mais beaucoup de sueur a coulé pour retrouver ce niveau en 3 mois chrono.
Entretien réalisé par Yves OUEDRAOGO