La boxe, autrefois parmi les disciplines ayant une notoriété au Burkina Faso, rencontre de nos jours des difficultés. Le manque de sponsors, de matériel, de ressources financières sont entre autres les difficultés qui enlisent la floraison de la discipline.
Le noble art burkinabè est actuellement en hibernation depuis la disparition sous les feux des projecteurs de grandes figures, comme Alexis Kaboré dit « Yoyo », Patrice Toké Sou, Patrice dit le « Bombardier » ou encore, Boniface Kabore dit le « Python », tous des anciens champions d’Afrique dans leur catégorie respective.
L’espoir est en renaissance avec le jeune Mathias Napaongo dit « Figther » qui est en train de s’illustrer.
Le jeune burkinabè de 23 ans a décroché au Nigéria, le 29 décembre 2021, la ceinture de champion d’Afrique d’Héritage Boxing Entraînement (HBE) et s’est fait encore parler de lui au gala France-Afrique 2022 d’Aflao au Ghana.
Seulement, sur le plan national, la perte de notoriété du noble art lui pose d’énormes handicapes pour s’élever au niveau de ses prédécesseurs, notamment sur le plan infrastructurel et matériel.
Selon le boxeur, c’est par ses propres moyens qu’il s’entraine. Le manque criant de matériel pour les entrainements lui amène à s’inscrire dans une salle de gymnastique privée afin d’avoir le minimum de condition.
Il déplore également le manque de combat. « Il n’y a pas assez de combats pour nous permettre d’aller conquérir à l’extérieur. C’est le courage et la rage de vaincre qui m’a permis de m’illustrer au Nigéria et au Ghana », avoue-t-il.
Absences de partenaires et de mécènes
Pour le secrétaire général de la Fédération burkinabè de boxe, Abdoulaye Ouédraogo, la principale difficulté que la Fédération rencontre est le manque de ressources financières.
Selon lui, dans le passé, le ministère en charge des sports était le principal pourvoyeur de fonds dans l’organisation des combats professionnels.
« Le département des sports accompagnait à hauteur de 90% nos galas de boxe professionnels, mais depuis un certain temps nous ne bénéficions plus cet accompagnement », déplore-t-il.
Le noble art a également des difficultés pour se faire des partenaires. Pour ce qui est des sponsors et ou des mécènes, Abdoulaye Ouédraogo a laissé entendre que la Fédération multiplie les démarches auprès des sociétés et des personnes ressources de la place « en vain ».
« La situation actuelle du pays n’arrange pas les choses. Nous allons toujours poursuivre les contacts auprès des sociétés et des personnes ressources », a-t-il informé.
Le champion d’Afrique d’HBE, qui doit défendre sa ceinture, le 24 septembre prochain, garde l’espoir de pouvoir conserver son titre. « Je devrais me rendre aux Etats-Unis pour un stage suivi d’un combat de préparation.
Mais, jusqu’à présent, je n’ai pas encore obtenu mon visa », se désole « Fighter ». « J’ai envie de faire revivre la boxe au Burkina comme mes prédécesseurs. J’invite les bonnes volontés à me soutenir.
Je promets qu’ils ne vont pas regretter », lance, comme un cri du cœur, Mathias Napaongo dit « Figther ».
Pengdwendé Achille OUEDRAOGO