En regroupement au Centre omnisports des Etalons, Brahima Traoré et ses poulains ont entamé leur préparation devant les conduire jusqu’à la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de la catégorie prévue en Algérie, du 8 au 30 avril prochain. Cela, avec quelques incertitudes et notamment le test IRM, même si les objectifs, selon coach Traoré, sont de se qualifier d’abord pour la Coupe du monde et ensuite de remporter le trophée.

Comment se prépare les Etalons U17 pour la CAN ?

Nous avons commencé la préparation depuis longtemps. J’allais dire que nous l’avions entamé depuis notre retour du tournoi de l’UFOA-B au Ghana. Dès lors, pratiquement chaque mois, nous avons un regroupement de 10 jours. Ce qui me permet d’une part de revoir ceux qui étaient au Ghana et d’autre part de voir les nouveaux qui ont intégré le groupe.

Car, je le répète, depuis notre retour du Ghana, la sélection n’est pas fermée. Elle est toujours ouverte. Nous continuons d’ailleurs de jeter un coup d’œil dans tous les sens pour voir si réellement, il y a des éléments qui peuvent intégrer le groupe. Vous connaissez la spécificité des cadets qui est le problème de l’Imagerie par résonance magnétique (IRM). Cela fait que je n’ai pas du tout arrêté la préparation jusque-là.

Jeter un coup d’œil dans tous les sens, est-ce à dire que vous avez déjà ciblé quelques oiseaux rares susceptibles d’intégrer l’équipe ?

Oui, j’en ai vu beaucoup. Mais, nous avons quand même une ossature qui était au Ghana. Cette équipe a fait une bonne impression. Nous ne pouvons pas nous baser seulement sur elle. Raison pour laquelle, lors de notre dernier regroupement, quand nous avons eu à faire l’IRM avec 40 joueurs, elle a déjà éliminé 18. Parmi les 18, il y a 9 titulaires qui étaient déjà au Ghana. Parmi les nouveaux également, il y a d’autres qui ont été éliminés par l’IRM. Ce qui fait qu’il y avait un total de 18 sur les 40. Nous avons entamé le présent regroupement aujourd’hui (Ndlr : le 16 janvier dernier) avec 22 joueurs qui ont échappé à l’IRM. Il y a les 2 Camara (Ousmane et Aboubacar) qui n’ont pas pu faire le test IRM parce qu’ils étaient hors du pays pour un test. Ils sont néanmoins présents à ce regroupement. Nous espérons bien que le ministère des Sports va accepter que nous puissions faire à la fin de ce stage, l’IRM de 10 joueurs et voir combien pourront compléter la liste des 22.

A vous suivre, le premier adversaire des Etalons cadets semble être l’IRM ?

Tout à fait, notre premier adversaire est l’IRM, parce que, jusque-là, nous ne pouvons pas dire avec exactitude quel groupe ira en Algérie. Jusqu’au dernier jour, l’IRM peut toujours éliminer des joueurs. Vous avez senti que pour le Ghana, nous n’avons même pas eu à faire de liste. C’est l’IRM qui l’a fait à notre place. Je me rappelle que sur 30 joueurs au départ, l’IRM avait retenu 20 pour nous. Cela n’a pas été du tout facile, parce que cela retarde souvent notre travail. Vous mettez un système en place et vous travaillez avec des enfants pendant 2 mois. A 7 jours de la compétition, l’IRM élimine plus de la moitié.

Quel peut être le programme de préparation de cette formation des U17 burkinabè ?

Le Directeur technique national, Pascal Yougbaré et moi avions déjà fait un programme. Il faut reconnaitre qu’avec la bonne prestation des Etalons U17 au Ghana, il y a beaucoup de pays qui nous sollicitent, soit, pour des matchs amicaux, ou pour participer à des tournois. Il y a eu des sollicitations venant de la Turquie, du Maroc et même de l’Algérie.

Par exemple, l’Algérie nous demande deux matchs amicaux, en confrontation directe aller-retour. En plus de cette confrontation, elle organise un tournoi à quatre et souhaite que nous y prenions part. Idem pour le Maroc qui a un tournoi et souhaite notre participation. C’est par rapport à notre programme que nous avons mis en place que nous verrons quelle solution faudra-t-il prendre.

Il ne suffit pas d’aller participer à des tournois et oublier la préparation. Avec la direction technique nationale, nous sommes en train d’étudier pour voir la faisabilité. A notre retour du Ghana, le ministre des Sports de l’époque et le Directeur général des sports avaient promis de nous aider à avoir une bonne préparation parce que notre objectif est d’aller remporter la CAN en Algérie.

Y aura-t-il des renforts qui viendront de l’extérieur ?

L’équipe nationale est ouverte à tout joueur qui est à l’extérieur. Raison pour laquelle aujourd’hui, il y a un joueur du Red star de Paris qui est là pour ce regroupement. Il s’agit notamment d’Erwin Nikièma. Il est arrivé hier (ndlr : le 15 janvier 2023) de Paris. Il y a aussi un gardien qui joue à l’académie Cheeta du Ghana et un autre à l’académie d’Accra. Nous sommes également en contact avec Elohim Kaboré qui est à l’ASEC d’Abidjan avec l’équipe première. Lui, a déjà effectué avec succès son IRM. Nous rentrons en contact un peu partout avec les éléments qui peuvent renforcer l’équipe.

Quel est votre objectif à cette CAN ?

Nous avons deux objectifs. Le premier est d’arriver en demi-finale synonyme de qualification à la Coupe du monde. Le second est de remporter cette CAN que nous n’avons plus eu depuis 2011.

Pensez-vous avoir les éléments pouvant vous permettre d’atteindre ce double objectif ?

Pour l’instant, nous ne pouvons rien avancer. Comme je le disais tantôt, vous pouvez avoir les meilleurs et après l’IRM va les éliminer. Il faut reconnaitre aussi que l’IRM n’est pas fiable. L’IRM peut être fatale à quelqu’un âgé de 16 ans au détriment d’un autre de 25 ans. Il a même été révélé que dans les sélections passées, il y avait des jumeaux dont l’un a échoué au test IRM et l’autre est passé avec succès.

Comment peut-on comprendre cela si l’on sait qu’ils ont le même âge ?

Nous essayons de ratisser large pour éviter toute surprise désagréable. Je voulais profiter de cette tribune qui m’est offerte pour demander un soutien populaire à cette formation nationale U17, du moment que c’est la seule catégorie qui est qualifiée à une phase finale de CAN. Nous n’avions pas eu la chance avec les locaux et les U 20. Je vais surtout demander à l’autorité de nous aider à faire une très bonne préparation.

Nous savons que le pays traverse une période difficile, mais, nous sommes déjà engagés et je demande aux autorités de faire encore plus d’efforts pour nous trouver des stages. De nous permettre de participer à ces tournois que je vous ai cités plus haut. Parce qu’ils permettront aux enfants d’avoir déjà une vision de l’extérieur et avoir encore plus d’expérience parce qu’il y aura une dizaine de nouveaux joueurs qui n’étaient pas au Ghana. Par exemple, le présent stage était prévu pour se dérouler à Bobo-Dioulasso.

Par manque de moyens, nous nous sommes rabattus sur Ouagadougou. Nous avons néanmoins reçu la promesse que nous pourrons profiter d’un autre stage à Bobo-Dioulasso. Je remercie le directeur général des Sports et le régisseur du ministère des Sports qui se battent pour que nous soyons dans les conditions. Je leur demande de continuer à nous aider pour que nous puissions remplir nos objectifs.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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