Le Burkina Faso et le Togo se sont affrontés le 24 et 28 mars dernier respectivement à Marrakech et à Lomé, en match comptant pour la 4e et 5e journées des éliminatoires de la CAN 2023. Les Etalons ont livré une copie terne mais ont rempli leur objectif en obtenant le billet qualificatif pour Côte d’Ivoire 2023 à deux journées de la fin. Une qualification, certes, mais les observateurs avisés du footballeur Burkinabè et les supporters s’attendaient à mieux surtout dans la production d’ensemble.
Mission accomplie pour le sélectionneur Hubert Velud et ses poulains. Au sortir de la double confrontation face au Togo, les Etalons se sont qualifiés pour la CAN 2023 à deux journées de la fin des éliminatoires. Le moins que l’on puisse dire est que le capitaine Bertrand Traoré et ses camarades ont livré une copie terne lors de cette double confrontation.
Ils ont débuté la 3e journée par une victoire (1-0) difficile à Marrakech. Or ,jamais le sélectionneur Hubert Velud n’avait bénéficié d’un effectif aussi complet depuis sa prise de fonction. Longtemps absent de la sélection pour raison de blessures, Franck Lassina Traoré a signé son retour. Tout comme lui, Adama Guira est de nouveau de retour dans le groupe des Etalons. Avec un tel effectif, le technicien français avait l’embarras de choix. Face au dernier de la poule B, les Etalons confiants, s’attendaient à imposer leur jeu aux Eperviers.
Mais hélas ! Ils avaient en face d’eux, un certain Paulo Duarte. Après avoir passé huit ans à la tête des Etalons, le technicien portugais a réussi à déjouer le jeu burkinabè. Avec un bloc haut très efficace, les Etalons ont perdu la bataille du milieu de terrain. Les milieux de terrains (Blati Touré, Adama Guira et Gustavo Sangaré) ont été battus dans les duels. Conséquences, le trio d’attaque (Bertrand Traoré, Dango Ouattara et Franck Lassina Traoré) est privé de ballons.
La preuve, le zéro tir cadré pour les poulains de Hubert Velud en première période. Le seul en seconde période a été le coup de tête victorieux de Fessal Tapsoba pour l’unique but de la rencontre. Lors de la manche retour, le Burkina Faso a négocié un nul au stade Kégué après avoir ouvert le score. Au bilan de cette double confrontation, Hubert Velud n’a utilisé que 15 joueurs de son effectif. Avait-il des doutes sur certains joueurs ? C’est l’impression que le technicien français a laissé entrevoir. A Marrakech, le milieu de terrain a été inexistant.
Le milieu de terrain, le chantier urgent
Gustavo Sangaré, jusqu’à son remplacement par Trova Boni, a été l’ombre de lui-même. Physiquement diminué, le sociétaire de l’US Quevilly-Rouen a perdu la quasi-totalité de ses duels. Alors qu’un garçon comme Aziz Ky pouvait être un remplaçant de taille en lieu et place de Trova Boni. Blati Touré, dans son rôle de relayeur, n’a pas été d’un grand apport à l’équipe.
Tout comme Gustavo Sangaré, le sociétaire de Pyramids FC était en manque de fraicheur physique et a surtout perdu beaucoup de ballons dans l’entrejeu. Conséquence, nous n’avons pas retrouvé le Blati Touré que nous avons connu lors des journées précédentes, même s’il a disputé la totalité des deux rencontres. Dans le registre du milieu défensif, Adama Guira a été peu rassurant et imprécis dans les passes.
Dans le bastion offensif, Bertrand Traoré et Franck Lassina Traoré ont de belles excuses aux vues de leurs prestations. Tous deux revenus de blessures, aucun d’eux n’avait 90e de jeu dans les jambes. En les titularisant avec Dango Ouattara dans le couloir gauche, ils devraient contraindre la défense togolaise à ne pas monter. Mais ce ne fut pas le cas. Le manque d’inspiration du secteur médian burkinabè a privé le trio offensif des Etalons de ballons.
Pourtant à Lomé, Hubert Velud a fait de nouveau confiance à ses milieux de terrain malgré la prestation peu convaincante à Marrakech. Ils ont subi de nouveau la domination togolaise. Si le milieu de terrain et l’attaque n’ont pas répondu lors de la double confrontation, par contre la défense a pleinement jouer sa partition. La paire Issoufou Dayo, Edmond Tapsoba et les latéraux Issa Koboré et Abdoul Guiébré ont été très rassurants. Ils ont su résister aux assauts togolais.
A Lomé, avec l’absence de Issoufou Dayo, remplacé par Adamo Nagalo et Steeve Yago en lieu et place de Abdoul Guiébré, la défense burkinabè a été irréprochable. Derrière cette défense, il y avait un gardien aux gants fermes. Hervé Koffi a pleinement joué son rôle de dernier rempart avec ses multiples arrêts. Avec 10 points, le Burkina Faso est qualifié pour Côte d’Ivoire 2023. Une qualification acquise au sortir d’une double confrontation pas convaincante.
Les Etalons, depuis la CAN 2013, a su séduire le public avec le jeu produit. Cette équipe a toujours fait trembler les grandes nations du football continental. Il va falloir très vite se ressaisir en revoyant le choix des hommes parce que ce n’est pas le talent qui manque dans cette équipe. Hubert doit donner la chance à tout le monde afin de retrouver une équipe solide pour les échéances futures.
Ollo Aimé Césaire HIEN
