Le Burkina a participé, les 14 et 15 avril 2023 à Tamalé au Ghana, à la 1re édition du meeting de l’Espoir réservée aux U-18 et U-20. Une compétition qu’Awa Zongo et ses camarades ont survolé avec 59 médailles dont 35 d’or. Une grande satisfaction pour le directeur technique de la Fédération burkinabè d’athlétisme, Missiri Sawadogo.

Quelle est la nature de la compétition à laquelle le Burkina Faso a survolé à Tamalé ?Au départ, cette compétition était dénommée meeting de l’Espoir des 3 nations parce que les initiateurs sont le Burkina Faso, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Dans la sous-région, il manque beaucoup de compétitions pour cette tranche d’âge. C’est-à-dire les moins de 20 ans et en dessous.

En tant que directeur technique de la région 2, j’ai contacté ces pays pour que nous voyons dans quelle mesure nous allons trouver une compétition tournante qui concerne cette catégorie d’athlètes pour que chaque année, ils puissent avoir des compétitions. C’est ainsi qu’ils m’ont chargé de rédiger les textes relatifs à cette compétition qu’on a dénommée meeting de l’Espoir des 3 nations.

Mais, comme nous sommes dans la sous-région et que nous sommes aussi des responsables de la région 2 au niveau de l’athlétisme, certains Etats comme le Bénin, le Togo et même le Niger ont appris la nouvelle. Ils nous ont approchés pour voir s’ils peuvent y participer. C’est ainsi que nous avons accepté le Bénin et le Togo. Chaque année, chaque nation paie 2000 dollars (environ 1 million 200 000 FCFA) pour aider le pays d’accueil dans l’organisation. Les 5 nations étaient d’accord pour payer chacun ce montant.

Le Ghana a accepté d’organiser cette première compétition sous régionale pour préparer les Jeux d’Algérie. C’est ce qui a justifié la tenue de notre premier congrès au Ghana et le ministre des Sports de ce pays a confirmé qu’ils vont profiter de cette compétition pour préparer les Jeux africains, même si ça a été reporté en 2024.

En termes de bilan, que peut-on retenir de la participation du Burkina ?

La compétition devait se tenir depuis l’année passée. Compte tenu du fait que les textes n’étaient pas prêts, elle a été ajournée. Ayant la certitude qu’elle allait avoir lieu cette année, nous nous sommes préparés. Nous avons préparé 30 athlètes. Sur l’ordre de mission, il y avait 30 athlètes. Nous avons fait nos championnats nationaux U-18 la semaine avant la compétition.

Ce qui nous a permis d’arrêter une sélection définitive. Sans oublier que les championnats nationaux qui ont été organisés nous ont permis de cibler des jeunes compétitifs de cette catégorie. Dans l’équipe, il y a également un projet porté par le Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs. La plupart des athlètes médaillés sont issus de ce projet qui fonctionne depuis 2019. Ce qui fait qu’ils sont très performants. Voilà pourquoi nous avons pu survoler la compétition malgré la présence de ces 4 autres nations.

En termes de bilan proprement dit, nous avons totalisé 35 médailles d’or, 22 d’argent et 12 médailles de bronze devant le Ghana.

Quelles ont été les grandes satisfactions ?

Nous ne savions pas que les athlètes allaient pouvoir faire ces performances. Pour nous, c’est la qualité de la performance d’abord et ensuite la médaille. On peut faire une très bonne performance et ne pas avoir la médaille. Mais ici, il y a eu les 2 à la fois : la qualité et la quantité. Cela a permis de répondre à nos attentes. Autre fait que j’ai omis de signaler est que la sélection a concerné aussi des athlètes de l’intérieur comme Ouahigouya, Kaya, Bobo-Dioulasso.

Ce qui nous a beaucoup marqué est la forte médiatisation de la compétition. Aussi, la diaspora burkinabè au Ghana s’est mobilisée pour venir nous supporter avec le consul du Burkina au Ghana et son attaché d’ambassade. Ils ont même eu à remettre des prix. Cela a vraiment été une grande satisfaction pour nous tous. Toute chose qui nous a permis d’engranger au total 59 médailles.

Y a-t-il eu des records battus ?

Affirmatif, il y a eu des records battus. Soumaila Sabo a battu par exemple 2 records, notamment au triple saut avec 15,06 m et au saut en longueur. Awa Zongo a battu le record en triple saut avec 12,33, le record des 200 mètres avec 25s,14 et celui du saut en longueur avec 5,68m. Pour une cadette, c’est vraiment extraordinaire. C’était une très bonne compétition à laquelle nous avons participé après un travail assez bien fourni. C’est une équipe nationale bien compétitive.

Maintenant qu’il y a une bonne relève, qu’est- ce qui est fait en termes de suivi ?

Effectivement, nous avons un projet qui est sur la table du ministère des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi. L’actuel ministre des Sports semble être intéressé par ce projet que nous avons dénommé « projet horizon Los Angeles 2028 en passant par Paris 2024 ».

Dans ce projet, nous avons ciblé depuis 2019, huit athlètes parmi lesquels 3 sont toujours de cette tranche d’âge. Il s’agit de Soumaila Sabo, Awa Zongo et Sita Sidibé. Si l’Etat nous donne suffisamment de moyens pour que nous puissions les suivre, on pense que d’ici 2028 après la retraite de Fabrice Zango et autre Marthe Koala, ce sont eux qui vont aller chercher les médailles au niveau olympique. Quand nous avons rencontré l’actuel ministre des Sports, il a été vraiment touché par le projet.

C’est même pour cette raison que nous sommes en train d’effectuer des stages pour permettre à ces enfants d’avoir 3 stages par an, en décembre, mars et en mai-juin. Pour qu’ils puissent avoir un travail intensif afin de se préparer à des compétitions. Au mois passé, il y a 3 qui étaient au Cameroun. Ils ont participé au continental où ils ont eu 3 médailles d’argent. Ils font tous partie de ce projet.

Entretien réalisé par Yves OUEDRAOGO

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