Hadalou Sagné : « Il faut garder une hygiène de vie correcte pendant les l’intersaison »

Un footballeur peu importe le poste qu’il occupe dans une équipe fournit des efforts intenses lors des matchs. Des rencontres durant lesquelles son organisme est mis à rude épreuve et ce, durant les mois que durent la saison sportive. Après cette période de fatigue tout joueur, avant tout, a besoin d’une bonne récupération. Cependant il ne doit pas confondre récupération et inactivité.

Ce début du mois de juin constitue, en principe, la fin de saison pour les footballeurs évoluant sur le continent européen et africain. Au Burkina Faso, la saison 2022-2023 a pris fin avec le sacre de l’Etoile filante de Ouagadougou (EFO), le 28 mai dernier, en Coupe du Faso. Les footballeurs observent ainsi une trêve d’environ deux mois pour se ressourcer, recharger les batteries après plusieurs mois d’intenses efforts et surtout, recouvrer le maximum d’énergie pour aller à la conquête de nouveaux trophées lors de la nouvelle saison qui débute en aout.

Le moins que l’on puisse dire est que la hantise de tout entraineurs, en cette période de trêve, restent la forme dans laquelle ils retrouveront leurs joueurs à la reprise en début juillet. Les kilos en plus constituent leur principale crainte. Quelle attitude doit avoir un footballeur de haut niveau pendant ses vacances ? Il n’y a vraiment pas de vacances pour le footballeur moderne, selon Boureima Drabo, préparateur physique des Etalons U17.

En effet pour le technicien, lorsque les joueurs partent en vacances, il leur est établi un programme de travail individuel. « C’est un plan pour leur permettre de revenir à plus ou moins 60 à 70 pour 100 de leur forme », explique-t-il. Il faut cependant distinguer deux catégories de footballeurs, selon Eric Zié, préparateur physique, de l’AS Douanes. Premièrement, a-t-il mentionné, il y a ceux qui ont beaucoup joué pendant la saison. C’est-à-dire, les titulaires qui ont eu à disputer un nombre soutenu de matchs.

Et deuxièmement, ceux qui ont peu joué ou pas du tout. Un programme, soutient-il, est établi alors pour chacun de ces deux types de joueurs pour les orienter en avance sur la préparation de la prochaine saison. « Pour la première catégorie, il est important de les laisser souffler 5 à 10 jours.

Après cela, ils reprennent doucement avec des footings avec pour objectif le développement de la capacité aérobic, beaucoup de renforcement musculaire. Il faut aussi les orienter vers les courses ou la pratique du sport autre que le football, (vélo, natation basket volley…) environ 10 jours. La deuxième catégorie, quant à elle, dispose d’un programme beaucoup plus poussé. Ils peuvent, eux continuer la pratique du football », expose le préparateur physique de l’équipe championne du Burkina.

Difficile respect du programme de récupération

Hillel Konaté et …

Au Burkina Faso, selon Boureima Drabo, les joueurs n’appliquent toujours pas à la lettre les instructions qui leur sont données pour une bonne récupération pendant leurs vacances. Beaucoup d’entre eux, poursuit-t-il, s’adonnent durant cette période à des compétitions de quartiers telles que les Maracana où les contacts sont encore plus nombreux.

Conséquence, ils reprennent avec des blessures donc inaptes pour la préparation de la saison. Autres difficultés selon Eric Zié, reste l’instabilité des joueurs dans les équipes. Il est difficile de savoir, souligne-t-il, qui reste ou quitte l’effectif en fin de saison, ce qui complique souvent le travail du préparateur physique. Ainsi, pour Boureima Drabo, un joueur qui se veut professionnel doit mettre à profit cette période de la saison pour d’abord se reposer maximum 10 jours sans activité physique régulière, ensuite effectuer progressivement une activité physique en dehors du football pour enfin se préparer pour aborder la nouvelle saison.

Chaque joueur connait son poids de compétition et il doit faire en sorte de revenir avec ce poids en début de saison pour pouvoir entamer très vite le travail, renchérit Eric Zié. L’Etoile filante de Ouagadougou, vainqueur de la Coupe du Faso compte encore minimiser ce temps de vacance, selon la tête pensante de l’équipe, Cheick Ouattara. « Nous allons juste permettre aux joueurs de prendre quelques jours de repos auprès de leur famille et reprendre vite à court terme les entrainements pour préparer la Super coupe AJSB programmée pour le 5 aout prochain », dit-il.

Toutefois, indique, l’entraineur des Bleu et Banc, un programme individuel à suivre fonction de l’état physique de chacun et la date de reprise seront communiqués aux acteurs. Quant au défenseur central de la Reine des stades, Yacouba Ouédraogo, il est primordial de se reposer pour évacuer la fatigue de la saison. Pour lui, la règle d’or, c’est de bien dormir et de bien s’alimenter.

« Même loin des terrains de football, il faut éviter de tout manger et de tout boire pour ne pas revenir avec zéro forme. Il faut toujours garder l’hygiène alimentaire qu’un sportif doit avoir », conseille le vice-capitaine de l’EFO. Le capitaine de l’AS Douanes, Hadalou Sagné, embouche la même trompette en conseillant ses coéquipiers à garder une hygiène de vie correcte, sans excès, pendant ces vacances. Quid des footballeurs burkinabè évoluant en Europe ?

Chez les « pros », vacances ne riment pas avec le tout repos

…Ibrahim Blati Touré confirment être muni de programme d’entrainement
du club.

Certes, la période de vacances est un moment privilégié pour les joueurs, surtout les professionnels de se faire un vide dans la tête, mais, elle n’est pas de tout repos, comme le rappelle l’ancien international burkinabè Habib Bamogo. « Chacun avant de rejoindre les siens, est muni d’un programme soumis par le club. Après, chacun a son préparateur physique pour rester en forme », mentionne l’actuel recruteur d’Everton en France. Ce que soutient le sociétaire du Racing Rioja d’Espagne, Adama Guira.

Il a laissé entendre qu’en partant en vacances, il y’a un programme d’entraînement de maintien que le préparateur physique du club remet au joueur et cela en fonction de la date de reprise du championnat. « Le plus souvent, ce sont des Global Positioning System (GPS) qui sont traçables. Cela permet au club de te suivre même à distance.

Ils voient si tu fais effectivement le travail », informe-t-il. Tout comme Adama Guira, Ibrahim Blati Touré de Pyramids d’Egypte et Hillel Konaté de Valenciennes en France confirment effectivement être muni de programme d’entrainement du club pendant les vacances. « Le plus souvent, le programme consiste à faire des courses avec des fréquences différentes. Cela dépend de chaque club. Il n y’a pas un programme fixe établi pour tous », relate l’ex-sociétaire du RCB.

Des matches de gala pour maintenir la forme

Hillel Konaté enfourche la même trompette et va plus loin. « Sur le plan physique, pendant les cinq semaines de vacances, les deux premières sont réservées à un repos total sans sport, juste de petits footings légers. Ensuite, à la troisième semaine, nous reprenons les footings normaux avec des abdominaux et du gainage.

Adama Guira a laissé entendre qu’en partant en vacances, il y’a un programme d’entraînement de maintien

Et à la quatrième semaine, nous commençons les footings à haute intensité avec gainage et abdominaux. C’est aussi pareil pour la cinquième semaine », détaille-t-il. Blati Touré a été soumis à peu près aux mêmes exigences, « ce sont des exercices de course du genre footing sur une période donnée, des sprints, de gainage et des étirements. Après, cela peut varier ». Outre cela, ces « pros » participent généralement à des matches de gala, des entrainements collectifs avec les équipes locales ou de quartier souffle Adama Guira.

Il insiste qu’il n’y a pas de repos total « sans rien faire pendant les vacances ». Car généralement à la reprise, « il y a des tests physiques pour voir à quel niveau physique vous en êtes ». Côté alimentation, les trois étalons affirment que c’est à eux de gérer ce volet. « L’alimentation n’est pas contrôlée. Nous faisons juste la pesée avant de partir en vacances et de même au retour des vacances pour contrôler le poids et la masse-grasse », laisse entendre le portier de Valenciennes.

Le médian de la formation égyptienne Pyramids, lui, souligne qu’en étant professionnel, « tu sais que tu ne peux pas revenir en surpoids. Donc, il faut toi-même contrôler ce que tu manges et ton poids pendant les vacances ». Tout compte fait, comme pendant la saison, il y a aussi des exigences pendant la période creuse. Toute chose qui se fait autour d’une grande organisation.

Yves OUEDRAOGO

Pengdwendé Achille OUEDRAOGO

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