Sacha Bancé est un jeune joueur burkinabè qui évolue en Belgique et qui honore sa première sélection en équipe nationale. Défenseur pouvant évoluer dans l’entrejeu, il a un profil intéressant pour les Etalons et promet de mouiller le maillot pour plus haut hisser le drapeau national.

Présente-toi au public sportif burkinabè.

Je m’appelle Sacha Bancé. J’ai 22 ans. Je joue au Standard de Liège en Belgique. Je suis un milieu défensif (numéro 6), mais je peux évoluer en numéro 8.

Quel bilan dresses-tu de ta saison avec le Standard de Liège ?

Cette saison était ma première dans un championnat professionnel parce que nous sommes une équipe U23 du Standard. Avant j’étais à Gan et nous avons joué en espoirs. Le Standard était 4e et nous, 5e à 1 point derrière le Standard. En juin, le Standard m’avait demandé de venir. J’y suis allé parce qu’on jouait dans un championnat pro. Au début, je me suis adapté avec la langue parce que ma langue maternelle c’est le néerlandais. Ça se passe bien avec mon coach. On s’entend très bien. En début de saison, on a joué des matchs amicaux qu’on a presque tout perdus. Mais une fois que la saison a débuté, on a commencé à prendre des points. J’ai beaucoup appris dans ce championnat car il y a de nombreux duels. Ça va plus vite et il faut être tactiquement fort aussi. Maintenant j’essaie de fournir des efforts pour aller en équipe première.

Es-tu satisfait de ta saison avec le Standard ?

J’ai presque joué tous les matchs. Sur 32 matchs disputés, j’ai joué 30. Les 2 matchs que j’ai manqué, j’avais une petite blessure. Mais pour le reste, je suis vraiment satisfait. On s’est maintenu et c’est vraiment très important pour une équipe U23. Dans ce championnat, si une équipe est dernière, elle descend dans le championnat amateur.

Quelles sont tes ambitions pour la saison prochaine ?

Mes ambitions pour la saison prochaine c’est avoir beaucoup de temps de jeu en équipe première et être un joueur important dans l’équipe. Je veux devenir un joueur clé dans cette équipe et après on verra bien.

Comment as-tu accueilli ta première convocation chez les Etalons?

J’ai très bien accueilli cette convocation. Je savais que Kylian qui vient des Pays-Bas était dans la sélection des Etalons (on parle néerlandais entre nous) et c’est plus facile. Il m’a expliqué comment ça se passe en sélection. Et j’ai rencontré un manager deux semaines avant qui m’a aidé avec mon passeport. Je me suis bien senti. Au début, je ne parlais pas beaucoup mais après je me suis senti à l’aise avec tout le monde. Les gens sont gentils.

Est-ce que tu connaissais Kylian avant d’être convoqué en équipe nationale ?

Je l’ai connu une semaine avant ma convocation. Mais j’avais déjà entendu parler de lui parce qu’il jouait à Ado Den Haag aux Pays-Bas que je connais bien. Quand vous parlez la même langue, c’est plus facile.

Comment les contacts se sont noués pour aboutir à ta convocation en équipe nationale ?

Il y a 4 ou 5 ans de cela que j’ai eu des contacts avec un Burkinabè (Judicaël). C’est un monsieur qui détecte des talents en Europe pour le Burkina Faso. C’est lui qui m’a mis en contact avec le coach. Il m’a demandé des vidéos que j’ai envoyées. Lui à son tour les a envoyées au coach Firmin Sanou. Il m’a dit que c’était intéressant. Il les a aussi montrées au coach Velud. Ils ont reconnu qu’ils n’avaient n’a pas encore des milieux de terrain avec ce profil-là. C’est ainsi qu’ils m’ont convoqué.

Quel est l’accueil qui t’a été réservé au sein des Etalons?

Bien. Au début ce n’était pas facile parce que je ne parlais pas beaucoup et c’est normal. Mais après deux, trois jours, tu commences à parler un peu avec les gens. Les anciens sont vraiment gentils avec moi. On rigole et je me sens bien.

C’est la première fois que tu viens au Burkina ?

Non, la deuxième fois.

La première fois c’était quand ?

Il y a deux, trois semaines de cela lorsque j’étais venu faire mon passeport.

Connais-tu ton village ?

Oui, je viens de Zabré. Mais je n’y suis jamais allé à cause de l’insécurité. J’ai envie d’y aller parce qu’il y a de la famille là-bas. Je veux bien les rencontrer et pourquoi pas avoir une maison là-bas.

Tes coéquipiers en équipe nationale ne t’ont pas obligé à chanter pour te souhaiter la bienvenue ?

(Rire) Si ! Hier ils m’ont fait chanter (l’interview a été réalisée le 17 juin à Praia : ndlr). Mais c’était une catastrophe.

C’est quelle chanson ?

C’est une chanson d’un groupe franco-algérien (rire).

Comment trouves-tu le groupe Etalons que tu viens d’intégrer ?

Tout le monde dans l’équipe est très fort individuellement. C’est une équipe compétitive. On a tout : on a de bons gardiens de but, une bonne défense, un milieu solide et une attaque de haute qualité. Bref, on a tout pour faire une bonne CAN. Est-ce qu’avant que tu n’intègres l’équipe, tu suivais les Etalons? Bien sûr ! Je me rappelle bien que quand j’étais petit en 2013, je suivis un match du Burkina où Bancé a marqué un penalty par une « panenka ». J’étais devant la télévision avec mon père et on était vraiment contents. On est ainsi plus content pour le Burkina que lorsque c’est la Belgique (rire). J’ai également suivi la dernière CAN sur les réseaux sociaux parce que je ne pouvais pas l’avoir sur la télé. Bref, j’ai toujours suivi les Etalons.

Est-ce qu’en suivant ces images tu imaginais un jour être dans la sélection ?

Oui, bien sûr ! C’est normal lorsqu’on est un compétiteur. Depuis cette saison, je me suis dit que c’est possible. Mais je ne pouvais pas penser que cela allait être une réalité. Peut-être les U23 mais pas l’équipe-fanion.

Quels sont tes objectifs avec les Etalons ?

Je suis encore jeune car j’ai 22 ans. Si je continue de travailler dur, je pense qu’on peut faire de belles choses.

Interview réalisée à Praia par Adama SALAMBERE

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