Selon Dr Ibrahim Séré, le sportif doit éviter l’alcool et le tabac.

Le reconditionnement athlétique d’un sportif blessé ou encore la réathlétisation chez le sportif est le sujet abordé par Dr Ibrahim Séré dans le présent numéro d’Allo Doc.

Comment définissez-vous la réathlétisation ?

On définit la réathlétisation comme le reconditionnement athlétique d’un sportif blessé. Les blessures chez le sportif entrainent un arrêt de l’activité sportive. En général, au-delà de 8 à 10 jours d’arrêt d’activité, on constate déjà une baisse de la condition physique. Plus cet arrêt est long, plus le retentissement sur les capacités physiques à produire un effort est important. On parle de réathlétisation lorsqu’il y a baisse du niveau athlétique.

Il s’agit de l’entretien des capacités physiques permettant de retrouver un certain niveau d’effort. Elle est née du constat qu’après une blessure, et malgré un traitement médical optimal, une majorité de patients ne recouvre pas ses capacités physiques initiales. Il est donc indispensable que devant toute blessure nécessitant un arrêt de 7 jours, de penser à un programme de réathlétisation adapté.

Quels sont les acteurs intervenant dans la réathlétisation ?

La réathlétisation se base sur une réflexion collégiale. Le kinésithérapeute et le préparateur physique en lien avec le chirurgien et le médecin, ont un rôle de coordinateur. Ils sont chargés de guider le sportif, de lui donner des consignes, en établissant un programme adapté, que ce soit pour des sportifs de haut niveau ou amateurs.

Pouvez-vous donnez des exemples de programmes pour la réathlétisation ?

Les programmes pour la réathlétisation sont immenses et sont déterminés au cas par cas. Par exemple, si une personne souffre à l’épaule, on peut lui conseiller le vélo pour travailler les jambes notamment. Alors que pour une personne blessée au genou, nous favorisons plutôt l’entretien du tronc, des bras… L’idée, c’est de faire travailler d’autres parties du corps. En ce qui concerne les moyens, on peut utiliser la marche athlétique, la natation, les exercices de musculation… Toutes ces activités peuvent être modulées en différents exercices que l’on peut combiner de plusieurs façons. Aussi la réathlétisation a une composante psychologique. En ce sens que chez une personne passionnée de sport, l’arrêt peut avoir un retentissement sur l’état général. Le fait de pouvoir s’entretenir et d’avoir un objectif, d’être encadré, est important pour l’équilibre du sportif.

Quel est le cas le plus fréquent associant rééducation et réathlétisation ?

La blessure la plus typique est la rupture du ligament croisé antérieur, car, généralement, la reprise se fait au bout de six mois. Ce qui nous laisse le temps de travailler. La réathlétisation démarre au bout d’un mois et les différentes activités sont progressivement mises en place : marche, musculation générale, vélo, course…En fait, la durée d’arrêt détermine le niveau de réathlétisation.

Yves OUEDRAOGO

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