Il a fait les beaux jours du football burkinabè dans les années 2000. Membre de la génération classée 4e à la CAN 98, Alassane Ouédraogo a aussi connu une carrière professionnelle pleine, mais gâchée par des blessures à répétition. Géniteur de Forzan Assan Ouédraogo qui porte les couleurs de l’équipe nationale U17 de l’Allemagne, l’ex-sociétaire du SANTOS FC du Burkina se remémore de sa carrière et évoque la situation de son fils.

Que devient Alassane Ouédraogo ?

Je suis dans le domaine du football. Je ne suis pas un entraineur mais plutôt dans le management de joueurs. Je travaille beaucoup avec de grands managers européens. As-tu déjà ciblé où faire venir des footballeurs burkinabè en Europe ? Nous sommes là-dessus. C’est d’ailleurs Ousmane Derra qui a attiré mon attention sur la qualité de mes compatriotes. Nous sommes en contact avec pas mal d’entraineurs burkinabè. Nous avons déjà des demandes de profils de footballeurs burkinabè par des managers sous la main.

Pourquoi as-tu préféré rester en Allemagne ?

Tout simplement qu’après avoir mis fin à ma carrière dans ce pays, je m’y sentais mieux qu’au pays.

Que peut-on retenir de ta carrière en club ?

J’ai eu une carrière assez riche même si les blessures sont venues l’estomper. Je me rappelle par exemple du Sporting Charleroi de la Belgique, mon premier club professionnel. J’y suis passé 3 bonnes saisons. J’avais même des offres ailleurs mais je ne voulais pas partir. J’ai commencé très jeune dans le monde professionnel. Charleroi m’a donné la chance d’être professionnel. Forcément, j’avoue que j’ai aimé cette première expérience à Charleroi. Après, je suis allé en Allemagne où après de 10 ans d’activité, j’ai porté les couleurs de 5 clubs.

Et avec les Etalons, quel bilan tires-tu ?

Avec les Etalons, nous avons fait ce que nous pouvons. Je retiens cette belle expérience avec notamment la Coupe d’Afrique des Nations 98 où nous avons terminé au pied du podium avec un match de classement mémorable. Malgré vos qualités, vous n’avez pas réussi à votre temps à vous imposer sur le continent.

Pourquoi ?

A l’époque, ce n’était pas facile de vous imposer sur le continent. Aussi, on n’avait assez de footballeurs qui évoluaient dans de grands clubs européens comme maintenant.

Quelle appréciation fais-tu du niveau actuel du football burkinabè ?

Le niveau actuel est bon. Nous avons beaucoup de talents. La preuve est que le Burkina est compté dans ce qui est de meilleur sur le continent. Nous sommes réguliers en phases finales de CAN. Mieux, nous jouons le plus souvent les premiers rôles.

Qu’est- ce qu’il faut au football burkinabè pour qu’il se perfectionne davantage ?

Il n’y a rien d’autre que le travail. Il faut persévérer dans le travail.

Quel est selon toi, le meilleur joueur du Burkina à l’heure actuelle ?

(Rires), Il y a tellement de talents au Burkina que je ne saurais donner un nom.

As-tu gardé des contacts avec les footballeurs burkinabè de ton époque ?

Oui, je suis en contact régulier avec plus de la moitié de ceux de ma génération. L’on sait que ton fils Forzan porte les couleurs des U17 de l’équipe nationale allemande.

Peut-on s’attendre à le voir jouer avec les Etalons A les années à venir ?

Je ne sais pas pour le moment. Ce qui est sûr, le dernier mot lui revient.

Et si la décision doit venir de toi, que diras-tu ?

(Rires), je ne saurai vous le dire. Comme nous ne sommes pas pour le moment à ce stade, je ne sais pas comment vous répondre. Comprenez aussi qu’à son âge, il est difficile de faire un choix. Mais, ça viendra avec le temps. Je me rappelle quand j’étais en Belgique, ils voulaient que j’opte pour leur équipe nationale. Je n’ai pas donné une suite favorable. Je reconnais qu’à l’époque, ça n’a pas été facile pour ma carrière. Avec le recul, je pense avoir fait le bon choix de porter les couleurs de mon pays et je suis fier. Pour revenir à Forzan, j’allais le conseiller de poursuivre sa carrière avec les jeunes et nous verrons quelle décision finale prendre dans l’avenir.

Quelles sont les qualités de Forzan ?

Il a une bonne intelligence de jeu et une façon calme de jouer.

Connait-il le Burkina ?

Affirmatif, il connait bien le Burkina. Il vient régulièrement avec sa maman. Dans mon quartier au pays, il est bien connu. Même s’il est vrai que ça fait 4-5 ans qu’il n’est plus revenu.

Entretien réalisé par Yves OUEDRAOGO

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