Le football burkinabè le connait très bien pour avoir été la tête pensante de clubs, et non des moindres, comme l’EFO, l’ASFA-Y, l’USO, l’USFA, le RCK etc., et de l’équipe nationale locale qu’il a conduite au Championnat d’Afrique des Nations en 2020 au Cameroun. Hors des frontières du Burkina Faso, Seydou Zerbo dit Krol a dirigé une saison la mythique et emblématique formation ghanéenne de l’Asante Kotoko de Kumasi. C’est donc un homme pétri d’expérience dans le coaching qui se confie.

Quel bilan sportif dressez-vous de votre passage à Asante? Je qualifierai d’enrichissant sur tous les plans mon bilan à l’Asante Kotoko. Je le dis dans la mesure où je suis allé découvrir un autre football. J’ai pu rencontrer d’autres personnes dans le milieu du football de ce pays. Je veux par exemples parler des arbitres, des joueurs, des dirigeants et des supporters. Malheureusement, je suis arrivé trouver une infirmerie garnie. Pire, pleins de joueurs cadres de l’équipe avaient été transférés. En plus de cela, mes adjoints ne m’ont pas facilité la tâche.

Comment s’est noué le contact avec le club de Kumasi ? J’étais en contact depuis très longtemps avec les dirigeants de l’Asante Kotoko. Depuis que j’étais entraineur du CFO, la ville de Ouagadougou est jumelée à la ville de Kumasi. Le CFO a été invité à Kumasi pour disputer un match amical contre le kotoko. En ce moment, paix à son âme, Abdoulaye Soulama était sociétaire de la formation ghanéenne. Depuis ce temps, j’étais en contact avec des dirigeants de kotoko. Les matchs aller et retour des éliminatoires du CHAN Total Cameroun 2020 et les matchs UFOA B au Sénégal en 2020 sont venus consolider mes contacts avec le club. Lors de son bilan de la saison écoulée, le président Nana Yao, président du comité exécutif de l’Asante a expliqué en long et en large comment et pourquoi ils m’ont recruté en tant qu’entraineur en chef de l’équipe. Il a trouvé que mon bilan était positif. Le président Nana Yao est venu dire toute la vérité sur mon recrutement. Il est venu mettre fin à tout esprit d’imposture. En son temps, dans un esprit de nuisance ou je ne sais quoi, des individus avaient publié qu’il y a certains entraineurs qui ont été contactés par le Kotoko et se demandaient pourquoi le choix s’est porté sur ma personne. Malheureusement pour ces gens, la vérité a toujours triomphé. Le président est sorti donner tout ce qu’il y a comme éclaircissements. J’ai été marqué par l’enthousiasme des supporters et le professionnalisme des dirigeants.

Une fierté tout de même que vos qualités soient reconnues à l’international ? Tout à fait ! La grande fierté qui m’anime lorsque j’ai été contacté par les dirigeants de Kotoko pour entrainer ce club emblématique du Ghana et de l’Afrique. Très fier qu’après le CHAN 2020, après avoir entrainé l’équipe nationale locale, avec laquelle je pense avoir réalisé le meilleur résultat pour le moment des Etalons locaux à un CHAN. Et qu’on fasse confiance à ma modeste personne pour entrainer l’Asante kotoko est une fierté. J’ai passé un très bon séjour sur le sol ghanéen. J’ai trouvé un public chaleureux, très social et très humain. Le fait d’être sollicité à l’international est une grande fierté pour ma personne et pour le Burkina Faso. Ça faisait très longtemps qu’un technicien burkinabè n’avait pas été sollicité pour entrainer une équipe emblématique comme Kotoko de Kumasi. Généralement, ce sont les entraineurs ghanéens qui viennent chez nous et non le contraire.

Des rumeurs évoquent ces derniers temps des impayés. Est-ce vrai ? Affirmatif, j’ai des salaires impayés à Kotoko de Kumasi. Permettez-moi de ne pas en faire de commentaire là-dessus pour le moment. Je cherche à régler le problème à l’amiable. En tous les cas, si à l’amiable ce n’est réglé, je pense que les institutions sont là pour nous départager.

Y a-t-il un grand écart entre le championnat ghanéen et burkinabè ? Il y a un grand écart sur le plan organisationnel et professionnel, mais aussi sur le plan technique. Techniquement, les Ghanéens sont plus doués. Leur football est basé sur la technicité, contrairement à la nôtre qui est basé sur le physique et le mental, et bien sûr sur la tactique de jeu.

Quelles sont les chances de l’EFO et de l’As Douanes selon vous en campagne africaine interclubs ? Ils gardent intactes leurs chances de qualification pour le second tour dans la campagne africaine interclubs. Même si pour le moment, leur adversaire à ce niveau de la compétition ne sont pas connus.

Quels sont les projets à court terme de Krol ? Je vous les communiquerai en temps opportun. Vous avez connu une aventure malheureuse avec la FBF qui s’est terminée devant les juridictions. Regrettez-vous cela ? Dans les relations, ce n’est pas bon de terminer toujours devant la justice. Nous sommes dans le football et beaucoup de choses se sont passées. Je pense que l’objectifs qu’on nous a assignés qui était de parvenir au deuxième tour n’a pas été atteint. C’était donc le droit de la Fédération burkinabè de football et à son président de ne pas nous reconduire. Ce qui est normal. De retour du CHAN, mon staff et moi avions voulu tenir une conférence de presse. Malheureusement pour moi et heureusement pour la FBF, il y a des personnes ressources que je respecte beaucoup dans le domaine du football qui m’ont dit de surseoir à la conférence de presse où j’allais tout déballer. Malheureusement je n’ai pas pu faire après le CHAN. Je le répète, ce qui est arrivé à son temps est regrettable. Lorsque vous êtes employé et employeur et que vous terminez devant les tribunaux. Moi aujourd’hui, on a fait respecter la loi, nous sommes dans un Etat de droit. Lorsque vous limogez quelqu’un alors qu’il lui reste 3 mois de contrat, cela veut dire que vous avez pris toutes vos dispositions pour cela. Nous n’avons pas trop discuté là-dessus. Lorsque nous avons pris connaissance de notre limogeage, nous avons fait recours à la justice. La justice a tranché et nous avons obtenus tous nos droits. La manière dont nous avons été limogés ressemble à un montage préparé de toutes pièces. En tous les cas, ceux qui étaient impliqués de près ou de loin à notre limogeage ont pris chacun pour leur compte. Ça été payé cash à tous les niveaux. Présentement, l’entraîneur national est contesté.

En tant que technicien, un commentaire ? Je suis un Coach. Je n’ai pas d’observations sur lui. Je n’ai pas d’avis à donner. C’est un technicien. Jugeons-le aux résultats. Que pensez-vous de ce qui est arrivé tout dernièrement à Abidjan avec la perte du poste de membre exécutif de la CAF par le Burkina ? Nous avons perdu une place importante. Au vu des péripéties qui ont entouré cette élection, ce sont des choses qui ne devraient pas se passer dans notre pays. Pour moi, l’intérêt national doit être au-dessus de toute autre considération.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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