Le Burkina Faso a participé, du 13 au 22 juillet 2023, au 51e Championnat du monde de scrabble francophone avec à la clé, le titre de vice-champion du monde de scrabble classique individuel échu à Ousmane Lengané. Le président de la Fédération burkinabè de scrabble, Tibrédo Sawadogo, membre de la délégation et joueur, revient sur cette participation honorable.

En termes de bilan, que peut-on retenir de la participation du Burkina Faso au 51e Championnat du monde ?

Nous avons effectivement pu prendre part au Championnat du monde de scrabble francophone à Bulle en Suisse du 13 au 22 juillet 2023. Le bilan est positif en ce sens que nous avons pu décrocher un titre de vice-champion du monde en scrabble classique individuel, devant de grandes Nations comme la France. La compétition a été d’un niveau très relevé. Il y avait en tout 240 scrabbleurs de 13 pays francophones d’Europe, d’Afrique et du Québec.

Quelles ont été les épreuves dans ce championnat ?

Au championnat du monde, il y a d’abord le duplicate individuel ou élite. Ce tournoi se déroule en sept manches depuis et décerne le titre de champion du monde de . Il y a des quotas par pays, notamment pour les plus importants dans la discipline. Je peux citer par exemples la , la , le , le et la . Mais, plusieurs places sont réservées à chaque fédération membre de la .

Deux places sont disponibles pour des ressortissants de pays non membres. Le champion du monde est celui qui marque le plus de points sur les sept manches. Ensuite, il y a le duplicate en paire. Ce tournoi est open et se déroule en quatre manches de deux minutes par coup, suivies de deux manches en une minute par coup pour les vingt paires les mieux classées à l’issue des quatre premières manches, accompagnées des cinq meilleures paires jeunes et des cinq meilleures paires vermeil. Il y a aussi le duplicate en blitz. Cette épreuve est open et se déroule en quatre manches en une minute par coup, depuis 2001. Il y a enfin le classique.

Le championnat du monde de se déroule en dix-sept parties, à l’issue desquelles les deux premiers du classement se rencontrent en une finale en deux manches gagnantes. Il y a des quotas par pays fixés annuellement. Les joueurs sont classés selon leur nombre de victoires et le cas échéant départagés par leurs matchs particuliers, puis par leur écart de points. C’est-à-dire le total des scores du joueur moins le total des scores de ses adversaires. Cette année, il a été ajouté la coupe inter-Nations. A côté des Championnats du monde, il y a des opens où ceux qui ne sont pas qualifiés pour la compétition mondiale peuvent participer sur la même base que le Championnat du monde.

Dans quelles compétitions, les Burkinabè ont plus été performants ?

Le Burkina Faso a participé avec sept joueurs. Nous avons participé au scrabble classique, à l’élite duplicate, au blitz à la coupe inter-Nations et aux paires. Nous avons participé également à trois compétitions parallèles. Le scrabble classique est un peu notre domaine de prédilection. Nous sommes les plus actifs après la France. Nous sommes arrivés vice-champions du monde dans cette épreuve. Les deux années passées, nous avons raté cette épreuve parce que nous sommes arrivés un peu tard. Cette année, le ministère en charge des sports nous a permis d’arriver à temps. Le duplicate est le domaine des Européens. Mais, au niveau de l’open TH3, nous avons réussi à placer deux personnes dans le top 5 dont le premier Yves Somé et moi-même Tibrédo Sawadogo 4e quand bien même c’est du duplicate. Cela a été une performance remarquable.

Qu’est-ce qui manque au Burkina pour ramener un titre au pays ?

Il n’y a pas de hasard dans le sport. Nous avons travaillé depuis plusieurs années au niveau du scrabble classique et les résultats en témoignent. Nous aurions pu faire mieux si nous avons l’accompagnement qu’il faut. A titre d’exemple, les Camerounais ont bénéficié d’une mise au vert pendant deux semaines, pendant que la semaine de préparation que nous avons demandée ne nous a pas été accordé. Cela ne nous a pas permis de faire les derniers réglages avant d’y participer.

En tant que président, je rêve un jour d’une finale du Championnat du monde entre deux Burkinabè. Même à l’absence d’une mise au vert, que les autorités sportives nous permettent de savoir au moins deux semaines à l’avance, que nous allons pouvoir participer et dans quelles conditions. Cela permet de libérer la tête des joueurs pour qu’ils puissent se concentrer. Pour cette compétition, c’est le jour J à 16 heures que nous avons su dans quelles conditions nous allions partir. Je reste convaincu que si nous avons un accompagnement conséquent, nous pouvons faire mieux.

Comment la sélection des représentants burkinabè a été faite ?

Nous avons des critères de sélection très clairs. L’objectif étant justement qu’au moment de faire des sélections, qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. Aujourd’hui, lorsqu’il y a une sélection à faire, chaque scrabbleur en fonction de ses performances sait s’il est sélectionnable ou pas. En première position des critères, vient le champion national duplicate, après le champion national classique, ensuite le vice-champion duplicate, le vice-champion classique et le joueur le mieux classé sur le plan international actuellement qui est Ousmane Lengané.

En fonction des performances, ce classement varie. Nos critères nous permettent d’aller chaque fois en compétition avec les joueurs en forme du moment. Qui étaient les joueurs burkinabè à ce mondial ? Il y a moi Tibrédo Sawadogo, le président de la fédération. Ensuite, il y a Abdoul Karim Ouandaogo, champion en titre duplicate, Issoufou Lougué, champion en titre classique, Frank Simporé, vice-champion duplicate, Yves Somé, deuxième national en classique, Ousmane Lengané, joueur le mieux classé et Mahamadou Sanou. Je tiens à remercier Sidwaya Sport pour ce qu’il fait depuis quelques années pour nous accompagner au niveau du scrabble.

Sidwaya est toujours à nos côtés pour contribuer à vulgariser la discipline et à motiver les joueurs pour qu’ils obtiennent des meilleures performances. Je vais profiter également de vos colonnes pour dire merci aux autorités du ministère en charge des sports pour tout ce qu’elles font pour accompagner notre discipline. Elles sont convaincues de ce que nous faisons. Je voulais également exprimer une pensée à l’endroit de tous les déplacés internes, les forces de défense et de sécurité, les volontaires pour la défense de la patrie qui combattent chaque jour. Je souhaite que la paix revienne au plus vite au Burkina Faso. Lorsqu’il y a la paix, nous avons le cœur libre pour aller chercher des lauriers.

Réalisé par Pengdwendé Achille OUEDRAOGO .

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