Hubert Velud n’a jusque-là pas réussi à imprimer sa marque.

Pour conserver sa place de leader de la poule B des éliminatoires de la CAN 2023, le Burkina Faso, tenu en échec par une modeste formation de l’Eswatini, n’avait plus son destin main. Il a fallu un coup de pouce du Togo, vainqueur du Cap-Vert pour remettre les Etalons en selle. Une première place qui met fin à une longue et pénible phase des éliminatoires de la CAN 2023 pour les Etalons. Que retenir ?

Fini les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations Côte d’Ivoire 2023. Débutées en juin 2021, les phases de groupes ont livré leur verdict à l’issue de la dernière journée disputée, du 04 au 12 septembre 2023 à la faveur de la fenêtre FIFA. Premiers de leur poule, grâce en partie aux Eperviers du Togo, vainqueurs du Cap-Vert 3-2, les Etalons ont connu une entame tonitruante avant de lâcher prise. Suspension du stade du 4-Août oblige, le Burkina a entamé fort les éliminatoires, le vendredi 3 juin 2022 en dominant le Cap-Vert 2-0.

Boureima Hassan Bandé (58e) et Aboubacar Dango Ouattara (88e) ont été les buteurs. Ils enchainent trois jours plus tard (le 7 juin 2022) avec une victoire 1-3 en déplacement en Afrique du Sud face à l’Eswatini grâce encore à Aboubacar Dango Ouattara (Dango 69e et 75e) et Aziz Stéphane Ki (85e). Tout marche ainsi comme sur des roulettes pour Bertrand Traoré et ses coéquipiers.

En faisant le plein de points en deux journées, ils se sont fait un moral. Le match le plus attendu pour l’équipe nationale du Burkina a été programmé pour la 3e journée, le 24 mars 2023. Il s’agit de la réception des Eperviers du Togo amenés par l’entraineur Paulo Duarte qui est passé par deux reprises à la tête du Onze national burkinabè.

Un match difficile que les poulains d’Hubert Velud ont fini par remporter 1-0 (but de Edmond Tapsoba 87e). Zaksoba (surnom d’Edmond Tapsoba) et ses partenaires vont être tenus en échec (1-1) par cette même formation togolaise 3 jours plus tard. Un nul qui suffit tout de même pour qualifier le Burkina pour la fête biennale du football continental, Côte d’Ivoire 2023. Après cette performance, les Etalons tombent dans la facilité.

Ils vont se faire marcher dessus par le Cap-Vert vainqueur 3-1 (Issoufou Dayo a sauvé l’honneur 45e+3), avant de concéder un frustrant nul (0-0) devant l’Eswatini. Menacés pour la première place et n’ayant plus leur destin en mains, les Etalons seront sauvés par les Eperviers qui, menés d’entrée 0-2, ont sorti le grand jeu pour une victoire 3-2 devant les Requins bleus du Cap-Vert.

Les satisfactions

Aux termes de ces six matchs, la grande satisfaction a été Aboubacar Dango Ouattara. Après une CAN camerounaise aboutie, l’ex-pensionnaire de SC Majestic a fait étalage de son talent au cours des éliminatoires. C’est en toute logique qu’avec ses quatre réalisations, il est le meilleur buteur burkinabè de ces éliminatoires. Auréolé de ses bonnes prestations en club, Cédric Badolo a pris du galon en sélection. Le sociétaire de Sheriff Tiraspol, le couteau suisse, a été une fois positionné dans le couloir droit de la défense. Des satisfactions, il y a ces « anciens » qui ont répondu présent. Ils ont tenu leur rang à l’image de Bertrand Traoré, Edmond Tapsoba, Issoufou Dayo, Hervé Kouakou Koffi, Ibrahim Blati Touré, Steeve Yago, Issa Kaboré et surtout Adama Guira. Ce dernier a souvent essuyé les critiques pour son jeu penché vers l’arrière. Mais, l’ex-capitaine du RCB a été le poumon de l’équipe. N’hésitant pas à aller au charbon, il a abattu un grand travail dans la récupération.

Les déceptions

Avant la CAN et pendant, Gustavo Fabrice Sangaré était l’un des fers de lance des Etalons. Une qualité qu’il a perdue au fil de ces éliminatoires, malgré la confiance chaque fois renouvelée d’Hubert Velud à son égard. Le leader technique, sociétaire de Quevilly Rouen, est devenu l’ombre de lui-même. A côté, il y a Cyrille Bayala qui fait du surplace. Le jeune Mamady Bangré, toujours sélectionné reste encore hésitant. Il affiche tout de même une marge de progression intéressante. Enfin, il y a le sélectionneur national. Les résultats acceptables qu’il a engrangés depuis qu’il est la tête pensante de l’équipe, contrastent avec ses compositions d’équipes souvent peu satisfaisantes. Très frileux à effectuer des changements même si les choses ne tournent pas rond sur la pelouse, Hubert Velud n’a jusque-là pas réussi à imprimer sa marque tant attendu dans l’écurie des Etalons. Le public attend que le technicien français se transcende avec son groupe. En vérité l’équipe n’a plus son niveau de la dernière CAN camerounaise où elle a terminé au pied du podium.

Yves OUEDRAOGO Depuis Lens


Issoufou Dayo

« Chacun va faire son autocritique… »

« Le bilan est positif même s’il y a eu des faux pas. Mais, le plus important était la qualification pour la CAN. Nous sommes conscients qu’il nous reste beaucoup de choses à faire. Nous allons travailler pour y remédier. Chacun de son côté va faire son autocritique pour qu’ensemble nous relevions le défi en Côte d’Ivoire. Ce qui m’a le plus plu durant ces éliminatoires c’est de s’être qualifié après seulement 4 journées. Ce qui n’était plus arrivé au Burkina depuis plusieurs années. Même si cela n’a pas été difficile avec le plus souvent des blessés. Mais, je constate que nous avons un bon groupe et c’est le plus important».


Hubert Velud, sélectionneur national

« Nous avons une équipe de base qui existe »

« Je retiens que nous avions obtenu 3 victoires, 2 matchs nul contre une seule défaite. Nous avons voulu avoir la 4e victoire face à l’Eswatini. Malheureusement nous avons péché offensivement. Un bilan globalement positif, car, nous nous sommes qualifiés avant mais je reconnais que nous avons du chemin à faire offensivement. Dans le jeu, nous arrivons à trouver des solutions même face aux absences de certains cadres. Ce qui n’est pas le cas dans l’efficacité. Nous avons une équipe de base qui existe. Il nous faut trouver des solutions de rechange. Il y a eu satisfaction de la part des joueurs qui ne jouent pas le plus souvent ».

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