L’AS Douanes domine ces dernières années le sport national. Du football en passant par le volleyball ou encore le handball, cette association sportive, reconnue en 2001, a le vent en poupe. Le président du comité central de l’AS Douanes, Nir-Yang Armand Georges Meda, par ailleurs membre fondateur de ladite association sportive, revient sur les origines de l’AS Douanes, son organisation, sa politique et les innovations en perspectives.

Comment a été créé l’AS Douanes ?

La création de l’AS Douanes est partie d’une équipe de service dans les années 1999-2000. Les débuts ont été timides. Nous avons été les premiers à jouer dans cette équipe pour ne pas dire que c’est nous qui l’avions fondée. Le match fondateur de l’AS Douanes a été disputé lors d’un tournoi organisé par le génie militaire. A cette époque, le Général Pingrenoma Zagré était capitaine. Après le premier match que nous avons remporté, nous nous sommes dit pourquoi ne pas rester ensemble et constituer une équipe. Il n’a pas été facile au début de trouver les finances. C’est aller crescendo. Nous faisions tout, seul au début. Nous conduisions certains joueurs au terrain. Il nous arrivait d’attacher de l’eau pour avoir de la glace. En 2001, nous avons essayé de formaliser pour avoir un récépissé. Ainsi, nous avons quitté le cadre du football de service. En 2014, nous avons intégré la FBF. Cette intégration n’a pas été aussi facile. De nombreux clubs s’y étaient opposés. Il a fallu insister. Et là nous sommes en train de faire notre petit bonhomme de chemin. Vous voyez que ce n’est pas tomber du ciel. C’est l’avantage d’avoir au-devant des personnes qui aiment et connaissent les valeurs du sport. Ceux qui jouent aujourd’hui ne savent rien de tout cela. S’ils sont dans de meilleures conditions, c’est grâce aux fruits d’efforts de plus de deux décennies.

Comment est organisée l’AS Douanes ?

L’AS Douanes est organisée selon une structure qui prévoit un comité central. Celui-ci est composé de 6 sections. Dans le comité central, nous avons les représentants des sections. A côté de ses représentants qui sont évidemment les premiers responsables, nous avons le président du comité central, qui est élu, le secrétaire général et son adjoint. Dans le bureau, nous avons également l’officier des sports. Il est chargé de la coordination des activités au niveau de l’administration. Il est le relais entre les activités sportives purement de l’administration des Douanes et l’AS Douanes. Nous sommes arrivés à faire ce distinguo. Toujours dans le comité central, nous avons des représentants de la mutuelle, du syndicat et tout récemment nous avons intégré le comité des supporters. Mais celui-ci n’est pas partie prenante du comité central.

Quelles sont les sections de l’AS Douanes ?

Nous avons commencé avec la section football. Ensuite nous avons créé les sections de volleyball, de handball, du judo, de l’athlétisme et de basket-ball. Toutes ces sections sont dirigées par les anciens pratiquants de ces disciplines même si aujourd’hui ils sont douaniers.

Quelles sont les disciplines qui vous donnent satisfaction ?

Nous sommes satisfaits de toutes les disciplines. Chacune à son niveau essaie de se transcender. En termes de trophées, c’est le volleyball qui a été la première discipline à offrir un titre de champion national à l’AS Douanes. Il faut rappeler que les disciplines n’ont pas les mêmes audiences si je peux m’exprimer ainsi. Même si chaque discipline essaie de tirer son épingle du jeu, il faut reconnaitre que le football est aujourd’hui la locomotive. Cette discipline est en train de ravir la vedette aux autres avec tous les résultats qu’on lui connait. Aussi, le football est le sport roi.

Quelle la politique de l’AS Douanes ?

Au niveau des Douanes, il fallait donner une autre image de notre administration au public à travers le sport. L’administration des Douanes est dans la répression et les gens n’ont toujours pas compris le travail qui est fait en Douanes. Et du coup, nous avons pensé qu’en se rapprochant de la jeunesse en leur permettant de pratiquer sainement leur passion, c’est une manière pour nous de soigner l’image du douanier. C’est donc un moyen de communication et également un cadre d’épanouissement de la jeunesse. A travers l’AS Douanes, nous avons voulu aussi démontrer que le sport s’organise. Le sport a besoin des hommes capables de s’occuper uniquement des activités sportives sans déperdition. Une fois que nous sommes bien organisés et avec un peu de ressources, nous devons pouvoir parvenir à des résultats. Enfin, à l’AS Douanes, nous essayons de hisser le niveau. Cela amène les autres clubs à monter d’un cran.

L’AS Douanes pense-t-elle à d’autres disciplines dans les années à venir ?

Si. A la Douanes tout le monde n’est pas football, volleyball, handball … etc. Du coup, nous sommes approchés par certains pour la création d’autres disciplines. Au niveau du comité central, nous essayons de ne pas trop nous disperser. Le socle qui est déjà là ne doit pas être ébranlé. 6 sections, c’est déjà une machine.

Quelles sont les sources de revenus de l’AS Douanes ?

C’est une question qui revient régulièrement. Les sources de revenus de l’AS Douanes, ce sont les cotisations du personnel de l’administration des Douanes et des sympathisants. Il y a ceux même qui vont à la retraite et qui continuent de cotiser.

A combien peut-on estimer le budget annuel de l’AS Douanes ?

Comme les sources de revenus, la question sur le budget de l’AS Douanes revient régulièrement. Nous préférons ne pas divulguer cette information. Celle-ci appartient aux agents et nous n’avons pas mandat pour cela.

Est-ce vrai que l’AS Douanes s’est dotée d’une équipe féminine qui est celle du coach Pascal Ouédraogo des Etincelles ?

Depuis l’année dernière, nous essayons de mettre en place une équipe féminine. Nous avons pensé qu’à côté des hommes, il nous faut une équipe des dames. Elle évolue en D3. Sur l’échiquier national voire international, le football féminin est en train de prendre de l’essor. On se devait aussi d’être dans cette dynamique. Donc c’est pour démontrer que nous n’avons pas récupérer l’équipe féminine du coach Pascal Ouédraogo des Etincelles. Nous essayons de bâtir une équipe. Dans cette construction, nous pouvons être amenés à prendre des joueuses un peu partout.

Y-a-t-il des innovations en perspective ?

Si. Nous avons de grands projets. C’est d’ailleurs cela notre préoccupation. Nous voulons construire nos propres installations. Nous avons le terrain situé dans le quartier Karpala. Il a été clôturé et nous avons mis en place un plan d’aménagement. Nous avons construit une adduction d’eau et des forages à haut débit. Maintenant il nous reste le fondamental à savoir l’aménagement. Ce sont des projets que nous ne devons pas rater. Nous prenons le temps pour qu’une grande entreprise puisse le faire parce que c’est capital.

Quels sont les problèmes que peut rencontrer le président du comité central de l’AS Douanes ?

Le premier problème, ce sont les résultats. Dieu merci, nous n’avons pas de problème à ce niveau. Le problème majeur, c’est le management des sections. Chaque section essaie de tirer la couverture sur elle. Le président du comité central est chargé d’arbitrer. Les sections se regardent alors qu’elles n’ont pas les mêmes besoins. Quand vous regardez comment fonctionne le football, il dépasse de très loin les autres disciplines. Donc il nous revient d’arbitrer afin de permettre à chacune des sections d’exister.

Quels sont vos objectifs ?

Ce sont d’abord des objectifs de résultats. Nous voulons toujours être en tête dans les différents championnats. Aussi, nous voulons avoir nos propres infrastructures comme je l’avais souligné un peu plus haut afin d’être indépendant. Les sections doivent fonctionner afin qu’elles puissent occuper les meilleures places dans les différents championnats. Votre club de football est à deux matches d’intégrer la phase de groupes de la Ligue des clubs champions.

Croyez-vous à vos chances ?

Bien sûr que nous y croyons. Nous avons effectué un recrutement en conséquence. Au vu de ce recrutement, le président de la section football nous a rassurés. Il est vrai que nous n’avons pas pu disputer le tour préliminaire suite au désistement du club nigérien, mais je crois que nous avons toutes nos chances pour passer ce cap.

Entretien réalisé par Ollo Aimé Césaire HIEN

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