Depuis le temps que l’on en parle, Hubert Velud a fini par se convaincre que les Etalons, dans leur configuration de ces six derniers mois, ne pouvait qu’aller au petit trot avec des joueurs en manque de rythme et un milieu déficient en termes d’impact physique (pour ne pas dire “passoire “) et a, conséquemment revu son équipe face aux mourabitounes avec le résultat que l’on sait.

Des Etalons, principalement les attaquants en manque de rythme, le constat est évident avec le capitaine Bertrand Traoré, autrefois valeur refuge et cadre supérieur du onze national, devenu un simple agent de maîtrise avec ses blessures à répétition et son “flirt” trop prolongé avec le banc de touche de l’équipe où il évolue actuellement.

Si on ne peut en dire autant pour Dango Ouattara, force est de souligner que son passage à Bournemouth l’a quelque peu perturbé et l’on tarde à retrouver le flamboyant attaquant de la dernière CAN, qui a marqué l’un des plus beaux but du tournoi face à la Tunisie. Quant à Faycal Tapsoba à qui le sélectionneur fait régulièrement confiance, il est loin du calibre des grands attaquants comme Vincent Aboubacar, Sébastien Haller ou Victor Oshimen, indispensables pour aller au bout d’un tournoi comme la CAN.

Franck Lassina Traoré qui pouvait prétendre à ce statut au regard de ses premières sorties sous la tunique nationale, a vu ses “ailes” brisées par une longue absence des terrains consécutivement à sa grave blessure face à l’inter de Milan en compétition européenne. Et, comme son remplaçant naturel, Mohamed Konaté était snobé par coach Velud, la disette en matière de buts ne pouvait être qu’évidente.

Ce d’autant que le milieu des Etalons, n’ayons pas peur des mots, devenait transparent voire faible au fil des rencontres avec un Blati Touré évanescent et un Gustavo Sangaré loin de ses standards passés. Seul le besogneux Adama Guira arrivait à tirer péniblement son épingle du jeu, ce qui est un peu court pour une équipe dont le jeu est basé sur les transitions rapides.

Une parenthèse pour dire que les équipes qui ont remporté la CAN lors de ces vingt dernières années, avaient des gladiateurs au milieu du terrain, sur lesquels reposaient l’équilibre de l’équipe. L’Exemple le plus emblématique, l’ivoirien Yaya Touré en 2015 qui a porté à bout de bras, une équipe moyenne de la Côte d’Ivoire pour la conduire vers un sacre a priori improbable.

Par ailleurs, et même si les Etalons n’ont pas remporté le tournoi en 2013, l’abattage de Djakaridia Koné a été pour beaucoup dans leur parcours honorable, lui qui, avec Charles Kaboré ont permis à Alain Traoré de se dégager des tâches défensives pour apporter vitesse et précision au jeu de l’équipe avec le virtuose Jonathan Pitroipa et le bûcheron Aristide Bancé.

Pour en revenir à notre sujet, il faut dire qu’outre les manques sus indiqués, le cru actuel des Etalons offre aussi des frayeurs sur le plan défensif avec une charnière certes talentueuse, mais qui semble fonctionner en mode courant alternatif , ainsi que la défaite face au Cap-Vert nous l’a montrée. Avec une assurance qui frise le dilettantisme, Dayo et Tapsoba donnent parfois des sueurs froides aux supporters.

Seule satisfaction, le poste de gardien de but où Hervé Koffi a des suppléants plus ou moins valeureux qui ont fait le job lors des dernières sorties de l’équipe. Le match face à la Mauritanie ayant servi de révélateur de toutes ces carences, il revient au coach d’en tirer toutes les conséquences et d’approfondir les changements tactiques et techniques lors des sorties de novembre prochain en éliminatoires du mondial.

Le costume de titulaire ne devrait plus être taillé sur mesure, et, il y a au sein du bureau fédéral actuel des personnes qui par leur connaissance du football et leur maîtrise des différents schémas de jeu et de l’utilisation des joueurs qui vont avec, doivent l’inciter à cette révolution “prolétarienne “.La matière existe pour ce faire, et, un éventuel échec en Côte d’Ivoire (surtout à Bouaké) serait rédhibitoire pour un éventuel deuxième mandat. A bon entendeur…

Boubakar SY

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