Lazare Banssé est sur le qui-vive.

L’affaire sur les retenues de 25% sur les subventions des clubs reversées auTrésor public a pris une autre tournure ces derniers jours. Désormais, une trentaine de clubs demandent le départ du président de la Fédération burkinabè de football, Lazare Banssé. Ce qui a poussé le président du Comité national olympique et des sports burkinabè, Singapinda Jean Yaméogo, à reprendre sa casquette de médiateur.

Assemblée générale de la Fédération burkinabè de football (FBF), le 18 août 2023 à Ouagadougou. Des clubs réclament la restitution des 25℅ de la bourse destinée à l’organisation des championnats jeunes. L’année tire vers sa fin. Les clubs ne voient rien venir. Comme un mot d’ordre, ils envoient simultanément, certains à travers leur Ligue, des correspondances de menaces à la faitière du football.

Avec des ultimatums, ils informent la FBF de la suspension de leur participation aux différentes compétitions organisées par la FBF jusqu’à nouvel ordre. Leur menace est mise à exécution à travers des conférences de presse à Bobo-Dioulasso et à Ouagadougou. Les journées 10 et 11 du championnat D1 sont boycottées. Pas de championnat non plus pour la 2e division. Du côté du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL), l’on est stoïque. Il réclame les justificatifs de la 1re et 2e tranche de la subvention.

N’en disposant pas puisque le championnat de petites catégories n’a pas pu être organisé, la FBF décide autrement. Comme un signe de frustration, elle libelle un chèque de 84 millions de FCFA au FNPSL représentant la retenue des 25% des tranches 1 et 2 de la subvention de la saison 2022-2023. 72 heures après, 11 clubs de D1 et 17 de D2 piquent une colère noire. Ils décident de passer à l’offensive. Un autre rendez-vous pour le 28 novembre prochain A travers une pétition, ils demandent la démission du président de la FBF, Lazare Banssé.

Jean Yaméogo et son staff prônent la sérénité, à quelques semaines
de la CAN.

La crise est née. Mais, pour d’autres partenaires du sport roi burkinabè, le timing ne sied pas. La Coupe d’Afrique des nations se profile à l’horizon. Il n’y a pas lieu d’aller en terre d’Eburnie désuni. Le président du Comité national olympique et des sports burkinabè (CNOSB) Singapinda Jean Yaméogo joue à la médiation. Il convoque clubs et FBF dans ce cadre, le lundi 20 novembre dernier. A cette rencontre, la requête de la trentaine de clubs est irrévocable. Ils veulent la tête de Lazare Banssé. La mauvaise gestion de la bourse est mise au-devant pour motiver leur décision.

Ils campent sur leur position et maintiennent leur demande de démission du président de la Fédération pour non-respect de la parole donnée. Côté Fédération, l’on se plie en excuses pour le manquement de la gestion de l’affaire. Le médiateur, lui, demande de la sérénité avant d’aborder la CAN dans moins de deux mois. Il demande aux frondeurs de laisser passer la CAN pour l’intérêt supérieur de la nation. Les discussions sont houleuses et les positions très tranchées. Aucun camp ne veut faire de concessions à l’autre. Finalement, cette rencontre s’est terminée en queue de poisson puisqu’elle n’a pas permis d’accorder les violons. Rendez- vous a été donné à nouveau pour, le mardi 28 novembre prochain avec un espoir de trouver un dénouement heureux.

Yves OUEDRAOGO

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