Depuis le temps qu’on en parle, toute la footosphère burkinabè a fini par se convaincre que Bertrand Traoré est bien la valeur-refuge des Etalons, à l’occasion des deux premières journées des éliminatoires de la prochaine Coupe du monde, au cours desquelles il a sauvé l’équipe nationale d’une élimination précoce avec ses arabesques et son sens du collectif à nulle autre pareil. Avec Mamadou Zongo Bebeto, autre orfèvre du ballon rond, le petit prince de Bobo-Dioulasso est bien en haut de la pyramide footballistique du Faso de ces dernières décennies, nonobstant d’autres virtuoses comme Jonathan Pitroipa, Moumouni Dagano et son frère ainé Alain Traoré à côté desquels on doit citer les baroudeurs comme Charles Kaboré, Aristide Bancé et le général Bako qui ont écrit jusque-là, la plus belle page de notre football.

Oui, Bertrand est unique, et, si les dieux du football sont avec nous en lui permettant de retrouver la plénitude de ses moyens, le onze national pourrait surprendre plus d’un sur les terres ivoiriennes, avec un coach dont peu de Burkinabè ont perçu la science jusque-là, perdus qu’ils sont dans les querelles de clocher qui minent le Faso foot où la moindre peccadille est transformée en “affaire d’Etat “. A ce niveau, il convient d’indiquer que le choix controversé des Emirats arabes unis pour la préparation des Etalons obéit pourtant à une logique cartésienne, si tant que l’ingénierie dont dispose ce pays peut permettre de requinquer rapidement les joueurs en manque de puissance athlétique afin de les rendre plus efficaces en Côte d’Ivoire.

Plus que des considérations mercantiles, c’est ce souci d’efficacité qui a dicté le choix des Emirats. Bertrand, Dango et dans une moindre mesure Djibril Ouattara sans oublier Feycal Tapsoba sont à court de forme, alors qu’ils seront les principaux atouts offensifs de l’équipe lors du tournoi. C’est dire qu’un travail foncier intensif ne leur ferait guère de mal, et, aucun pays de la sous-région ne dispose d’équipements à la hauteur de ceux de Dubaï. La variable climatique n’est donc pas la seule à prendre en compte dans le choix des pays de préparation des équipes, d’autres critères plus scientifiques rentrant en ligne de compte.

Avec une défense constituée de “vieux routiers “ durs sur l’homme et aux automatismes bien huilés et un milieu rassurant avec Ismaila Ouédraogo qui prend de la bouteille et le petit nouveau Sacha Bancé qui pourrait être le facteur X, Velud peut et doit tenir la route face à tous nos adversaires. Dans cette quête du Graal, le Burkina Faso part donc à armes égales avec les autres écuries.

Seul bémol, cette crise créée de toutes pièces qui pourrit l’atmosphère et désespère tous les mordus du sport roi. Etant entendu que sa résolution semble ne pas être pour demain, il appartient à Velud et à son équipe de s’enfermer dans leur bulle, loin de ces querelles de cour de récréation puériles et ridicules pour effacer les larmes de tristesse de tout un peuple devant ce vaudeville. Et, si Bertrand Traoré redevient le joyau de la couronne, l’espoir peut être de mise.

Boubakar SY

Laisser un commentaire