Après sa prestation approximative face une Guinée en infériorité numérique, le Cameroun a littéralement sombré lors de son deuxième match contre le Sénégal où il a été proprement battu par le score sans rémission de trois buts à un. Un Cameroun dont le jeu est décrié par le président de la Fédération lui-même qui a “regretté” que beaucoup de joueurs soient nés hors du pays si fait qu’ils n’ont pas “l’âme camerounaise” et se comporte en conséquence sur le terrain.

Samuel Eto’o a peut-être raison, même s’il fait un peu dans l’exagération, le principal problème de l’équipe résident dans la qualité très moyenne de ses joueurs. Une équipe qui brille par son jeu brouillon, loin de celui très attractif que la génération Eto’o et celles antérieures nous donnait à voir. Dès les indépendances formelles acquises, le Cameroun a commencé à s’imposer sur le continent, notamment lors des coupes des clubs avec l’Oryx de Douala, le Tonnerre ainsi que le Canon venant tous deux de Yaoundé.

C’était l’époque bénie du mémorable maréchal Mbappé Leppé que le vieux lion Roger Milla a qualifié de plus grand joueur que le pays ait connu jusqu’à nos jours. C’est dire la classe de ce joueur mythique et “mystique” lui dont on prétendait que les tirs étaient “inarretables”. Après lui, Roger Mila, Jean Manga Onguené et le “docteur” Théophile Abega ont assuré brillamment la relève avec comme points d’orgue le premier trophée obtenu en Côte d’Ivoire en 1984 et la fantastique épopée du mondial italien en 1990.

Plus tard, la génération Eto’o fera durer le plaisir en remportant coup sur coup la CAN en 2000 et 2002. S’en suivra une relative traversée du désert avant le couronnement de 2017, que les ultras camerounais avaient qualifier de “renaissance”. Las, se sera plus un feu de paille, car, depuis les camerounais sont décevant avec leurs prestations faites de brics et de brocs, peu imaginatif et créateur. Mais, ce déclin du Cameroun devenu “l’hôtel continental”, selon le trublion sénégalais, El hadj Diouf, trouve sa source dans le manque de vision et de travail dont le pays est adepte depuis de longues années.

Si l’équipe s’imposait jadis en comptant sur son physique et son mental de fer, les autres pays ont pu le rattraper en mettant l’accent sur la formation des jeunes et le développement des infrastructures. Le Sénégal, le Mali et l’expert en la matière, le Maroc, sont devenus où sont en passe de devenir les locomotives continentales avec les burkinabè dont le football se professionnalise par petites.

A contrario les pays qui pêchent dans ce domaine redescendent de leur piédestal faisant dire à d’aucuns qu’il n’y a plus de petites équipes. Sans aller jusqu’à cautionner ce postulat si tant que le cercle des gagnants de la CAN reste toujours restreint (seul le Sénégal a pu l’agrandir après une longue quête) on peut affirmer que le nivellement des valeurs s’opère progressivement, ouvrant la porte à toutes les éventualités comme le sacre des Etalons que nous espérons dans un futur proche pour ne pas dire hic et nunc.

Velud et ses garçons au jeu posé et réfléchi sont aujourd’hui craints et respectés par tous, et, les commentateurs tournent la langue sept fois dans la bouche, avant de parler d’eux. Qu’il est loin le temps où on parlait de nos équidés avec de la condescendance voire du mépris. L’épopée de Saboteur à la tête de l’équipe puis l’organisation de la CAN 98 et enfin le travail entamé depuis deux décennies portent progressivement fruit. Le temps de la récolte est bel et bien là pour le grand bonheur des fans. Pour le Cameroun c’est plutôt celui des vaches maigres, avec des lions sans crinière et sans crocs.

Samuel Eto’o et toute la photosphère du pays, devraient donc se retrousser les manches pour lustrer l’image d’une équipe qui ne fait plus peur au lieu de tenir des propos surréalistes ou de se “spécialiser “ dans le domaine des dictons et des proverbes car,il ya danger et, s’ils ne le savent pas c’est qu’ils sont véritablement en danger. Paroles du “prophète” Song dont le chant s’apparente de plus en plus à celui du cygne.

Boubakar SY

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