Le Burkina Faso a été éliminé de la 34e CAN, le mardi 30 janvier dernier, après sa défaite (1-2) face au Mali, en match comptant pour les 8es de finale de la compétition. Le score est trompeur parce que les Etalons ont été surclassés par les Aigles du Mali, surtout en première période.

Le rêve de trophée des Etalons à la CAN 2023 s’est envolé hier 30 janvier au stade Amadou-Gon-Coulibaly de Korhogo où les Etalons ont été stoppés dès les 8es de finale par les Aigles du Mali. Le choc des voisins outsiders et des outsiders de cette CAN ivoirienne qui promettait sur le papier n’a pas été à la hauteur des attentes sur la pelouse, la faute en grande partie, à des Burkinabè qui n’ont pas réussi à hausser le niveau. Pourtant, le sélectionneur Hubert Velud s’est présenté à ce 8e de finale avec son système et son équipe classique. Le milieu de terrain constitué de Ismahila Ouédraogo, Gustavo Sangaré et Blati Touré avait pour tâche de contrôler l’entrejeu malien, le point fort de cette équipe avec des joueurs comme Amadou Haidara, Lassana Coulibaly et Mohamed Camara.

Le moins que l’on puisse dire est que ce trio des Aigles a surclassé les Etalons, surtout en première période, au cours de laquelle il a offert une master class au public du stade de Korhogo. D’entrée, sur une bonne combinaison sur le côté droit de la défense burkinabè, la défense cafouille avant que Edmond Tapsoba, sous pression, ne marque contre son camp (3e). Le capitaine Bertrand Traoré et ses coéquipiers font un début de match catastrophique, accentué par de nombreuses pertes de balles. Son bastion défensif, d’habitude solide et serein, s’illustre par des pertes de ballons en tentant d’effectuer des relances courtes. Le manque de justesse de Issoufou Dayo et de Bertrand Traoré ont failli profiter aux maliens (9e et 24e , 35e ) qui, heureusement ont péché dans le dernier geste où leurs actions dangereuses sont enrayées par Hervé Koffi. Aussi, l’entre-jeu burkinabè a été submergé par l’activité d’Amadou Haidara et Mohamed Camara et la qualité technique de la jeune pépite Brestoise, Kamori Doumbia et les appels tranchants entre les lignes de l’attaquant de Lassiné Sinayoko.

Une équipe désorganisée

Environ 19000 spectateurs ont poussé les Etalons, mais en vain

La supériorité technique et physique des maliennes est nettement supérieure aux Burkinabè sur toute la première période. Les Etalons font jusque-là un match cauchemardesque qui ne s’arrange pas en début de seconde période. Malgré un changement tactique de Velud à la reprise, du 4-3-3 à un 3-5-2 avec les entrées de Adamo Nagalo et Cédric Badolo, en lieu et place respectivement de Steeve Yago et Fessal Tapsoba, les Etalons sont encore cueillis matinalement par un second but des Aigles. Sur un mauvais alignement de la défense, Lassiné Sinayoko punit (47e ) les poulains de Hubert Velud d’un plat du pied entre les jambes de Hervé Koffi. Les Etalons encaissent un second but, exactement comme en début de match, sur un manque de concentration qui ne pardonne pas à ce niveau de la compétition. Il a fallu un pénalty provoqué par Mohamed Konaté après consultation de la vidéo et transformé par Bertrand Traoré (57e ) pour les remettre dans le match. Le Burkina Faso pousse pour refaire son retard mais reste brouillon dans ses actions offensives et toujours aussi fébrile au milieu de terrain, de même qu’en défense. Ses joueurs peinent à se créer de franches situations d’égalisation jusqu’aux rentrées successives de Dango Ouattara et Aziz Stéphane Ki.

Les Etalons sont mieux en fin de rencontre et les 19.000 spectateurs du stade Amadou-Gon-Coulibaly, en grande partie acquis à leur cause, ont tous cru à l’égalisation lorsque Issoufou Dayo a catapulté le ballon de la tête (88e) au fonds des filets du portier malien Djigui Diarra. Joie de courte durée puisque le but est annulé pour une position hors-jeu. Les Etalons ne réussissent pas à revenir au score et sont logiquement boutés hors de la CAN 2023 dès les 8es de finale par les Aigles du Mali avec son sélectionneur Eric Chelle. Le Mali a mérité sa qualification pour avoir effectué un match sérieux qu’il a maitrisé, dans son ensemble, de bout en bout. Au contraire du Burkina Faso, quoi que volontaire, a été inexistant dans tous les secteurs de jeu jusqu’à l’égalisation de Bertrand Traoré. Le Mali est décidément sa bête noire et il a été difficile en ces 8es de finale de vaincre le signe indien avec un niveau de jeu qui frisait parfois le néant pendant certaine période du match. Les Etalons quittent la CAN 2023 avec des regrets et beaucoup d’insuffisances, mais l’on espère que des enseignements seront tirés pour la suite. Quant aux Aigles du Mali, ils filent en quart de finale et rencontreront les Eléphants de la Côte d’Ivoire samedi prochain dans un autre choc entre voisin.

Sié Simplice HIEN

Laisser un commentaire