Médaillé d’or au meeting de l’Eure en France avec un bond de 17, 15 m, Hugues Fabrice Zango revient sur ce retour à la compétition gagnant et de ses objectifs cette année. Le champion du monde de triple saut a aussi évoqué ce qui fait l’actualité sportive : la Coupe d’Afrique des Nations 2023. Il dit n’avoir pas reconnu les Etalons.

Pour une reprise, comment s’est senti le meilleur triple-sauteur du monde ?

Une première compétition est toujours un bon test. Après plus de
trois mois sans adrénaline, on se redécouvre. J’ai vraiment pris plaisir à sauter, à voir les acquis de mes entraînements et les lacunes qu’il va falloir rapidement corriger dans ma quête de l’or olympique. Cette compétition est spéciale, car, elle lance ma course jusqu’aux Jeux Olympique. J’avais à cœur de gagner et c’est ce que j’ai fait.

Y-avait-il un adversaire que tu redoutais à ce meeting ?

Le seul adversaire redoutable était moi-même. On avait certes le top 3 des sauteurs mondiaux à ce meeting, mais, je n’étais véritablement pas inquiet. J’en ai profité pour encore récolter des données sur mes concurrents.

J’imagine que l’objectif reste le même : l’or aux Jeux Olympiques. Que te faut-il pour y parvenir ?

Cette année est différente des autres parce que je suis le champion en
titre. Mon approche et ma stratégie pour les Jeux Olympiques sera légèrement différente des autres années. Déjà, nous ferons moins de compétitions. Nous allons jouer sur
des leviers psychologiques mais aussi physiques. Je suis arrivé à maturité dans cette discipline et on va uniquement se concentrer sur mes vraies forces physiques comme la vitesse et l’élasticité. J’ai suffisamment limité mes faiblesses que les années antérieures. L’année sera belle.

L’or aux Jeux africains qui se profilent déjà à l’horizon est aussi ton objectif ?

L’Afrique n’est plus vraiment un défi mais un passage. L’or aux Jeux africains viendra embellir encore ma collection de médailles. C’est un passage obligatoire du fait de ma moralité de montrer l’exemple à mes petits frères burkinabè et africains, mais, pas nécessaire stratégiquement pour les Jeux Olympiques.

Question d’actualité, que penses-tu de cette courte aventure des Etalons à la CAN 2023 ?

Être supporter, c’est vraiment être maso. On souffre. Dans des tournois de haut niveau comme la CAN, nous sommes conscients que tout peut arriver quand il s’agit des autres pays, mais pour le Burkina, avec tout ce qui se passe, vaincre est nécessaire. C’est un lourd fardeau. Et même si on trébuche, la victoire sur le plan moral doit être au rendez-vous. Nous devons être les plus combatifs, les plus durs sur les duels. Aujourd’hui, ce n’est pas vraiment ce que j’ai vu lors de notre élimination. C’est inacceptable !
Les sportifs sont des vitrines d’un pays, un échantillon de la population. En tout cas, je n’ai pas reconnu les Etalons.Mais, on est Burkinabè et on est Etalon demain
encore.

Interview réalisée par Yves OUEDRAOGO

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