Feu colonel-major Atiana Francis Liliou 1er médecin sportif burkinabè.

Le médecin colonel-major Atiana Francis Liliou n’est plus. Il a quitté ce bas monde, le dimanche 31 mars dernier, des suites de maladie. Pionnier de la médecine sportive burkinabè, le docteur Atiana Francis Liliou a été conduit à sa dernière demeure le mardi 9 avril au cimetière municipal de Gounghin à Ouagadougou. Promotionnaires et collaborateurs se souviennent de l’homme qui a tout donné pour la nation.

Premier médecin burkinabè à se spécialiser dans le sport, celui que le monde sportif pleure a révolutionné ce secteur au Burkina Faso. Né en 1946, le docteur Atiana Francis Liliou après des études secondaires au lycée Philippe-Zinda-Kaboré a intégré l’armée burkinabè après des études supérieures à l’université de Laval, en France. Après l’obtention de son doctorat, il signe son retour au pays. Il entame une carrière professionnelle bien remplie qui va le conduire à la médecine sportive. Premier médecin sportif burkinabè, il imprime sa marque dans ce secteur.

Médecin des Etalons football, responsable du contrôle anti-dopage du Tour cycliste international du Faso, etc…il intègre plus tard la commission médicale de la Confédération africaine de football (CAF. Personnalité de l’association des journalistes sportifs du Burkina (AJSB) en 2010, docteur Atiana Francis Liliou passe le relais de la responsabilité de la médecine sportive au Burkina Faso à Dr Ibrahim Séré en 2017.

Sportif dans l’âme, le regretté a commencé à tracer les sillons de son amour pour le sport depuis le bas âge. Son promotionnaire du lycée Philippe Zinda-Kaboré, Soumaila Jean Roger Guébré dit Zami se rappelle. « Dans les années 1964, il était tellement fort sur les épreuves d’athlétisme des 800 et 1500 mètres qu’on l’avait surnommé Michel Jazi (NDLR : décédé le 1er février 2024) figure emblématique de l’athlétisme français à l’époque », raconte-t-il.

« Il avait un sens élevé des relations humaines »

Selon Roger Zami, ils étaient les deux qui dominaient cette épreuve à Ouagadougou en ce qui concerne les compétitions interscolaires. Anecdote pour anecdote, Roger Zami se souvient de n’avoir pas pu bien savourer son titre de champion en 1964. Il explique : « Atiana Francis Liliou venait d’être guéri de la méningite qu’il avait développée. Je l’ai battu lors du championnat mais je suis resté sur ma faim, car, j’aurai voulu le battre en pleine possession de toutes ses facultés ».

Aussi, l’acteur principal de la série télé
« Commissariat de Tampy » laisse entendre que le regretté faisait partie de l’équipe des « attaque-plats » ou « viseurs de plats ». « Au réfectoire, lui, Boukary Ouédraogo dit Panier, Dramane Bamba, Firmin Gnoumou lorgnaient toujours les plats des retardataires. Ils ne pardonnaient pas les plats dont les propriétaires étaient absents » informe l’acteur principal de la série « Le commissaire de Tampy ». Président de la Fédération burkinabè de football (FBF) de 1992 à 1996, le colonel Souley Mohamed a connu Atiana Francis Liliou à Alger dans les années 80 lors des championnats militaires, « lui à la tête de l’équipe, moi, l’un des dirigeants qui accompagnait l’équipe ».

« Nous avons beaucoup sympathisé. Je me rappelle de cette expression que nous avons empruntée aux Algériens. Ils avaient au bout des lèvres : « taha ». Nous l’avons pris et on s’appelait « taha », raconte-t-il. Plus tard, les deux officiers supérieurs de l’armée burkinabè se retrouvent. Souley Mohamed, président de la FBF et Atiana Francis Liliou responsable de la médecine. Une collaboration qui a permis de bien connaitre l’homme dont il loue les qualités.

« Il avait un sens élevé des relations humaines et très ouvert. Sur le plan professionnel, il n’y a rien à dire sur lui. Quand je pense à lui, je le revois dans ses 100 mètres plats pour aller au chevet d’un joueur » se remémore le colonel de gendarmerie à la retraite. Le colonel-major Atiana Francis Liliou repose désormais au cimetière municipal de Gounghin où il a été conduit, le mardi 9 avril dernier. Il laisse derrière lui une veuve et quatre filles.

Yves OUEDRAOGO

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