Après Idrissa Traoré dit Saboteur (AC Djoliba-2001), Sidiki Diarra (AC Djoliba-2003) et Lassina Sawadogo (Debo club de Mopti-2007), Firmin Sanou est le 4e entraineur Burkinabè dans le championnat malien. Engagé avec l’Association sportive (AS) Réal de Bamako depuis le 1er mai 2024 pour un contrat de deux mois, le professionnalisme de l’ex-entraineur adjoint des Etalons fait l’unanimité chez les Scorpions.
L’expertise burkinabè s’exporte de nouveau dans le championnat malien. Après Idrissa Traoré dit Saboteur et Sikiki Diarra avec le Djoliba Athletic club respectivement en 2001 et 2003 et Lassina Sawadogo avec Debo club de Mopti en 2007, Firmin Sanou est le nouvel entraineur de l’Association sportive (AS) Réal de Bamako. Depuis le 1er mai 2024, le diplômé de la licence A UEFA a signé un bail de 2 mois avec le 3e club le plus titré du Mali. Avec 7 titres de champion dont le dernier remonte à 2023 et 10 coupes nationales, l’AS Réal de Bamako, créée le 19 septembre 1960, a vu évoluer en son sein des légendes dont le 1er vainqueur du ballon d’or africain, Salif Keita alias Domingo.
Et c’est dans ce club mythique de Bamako que l’ex-entraineur adjoint des Etalons a été sollicité pour apporter son expertise et son expérience. L’intérêt des Scorpions de Bamako pour l’ancien joueur du Racing club de Bobo (RCB) ne date pas d’aujourd’hui. En effet, les dirigeants du club malien sont en contact avec Firmin Sanou depuis la fin de la CAN 2021 au Cameroun. Malheureusement, cette requête ne connaitra pas de suite favorable. Le bail de Firmin Sanou est reconduit pour seconder Hubert Velud avec les Etalons. A la fin de la CAN en Côte d’Ivoire, les dirigeants du Réal de Bamako reviennent à la charge parce qu’il y a urgence. Les noir et blanc de Bamako n’ont plus d’entraineur après la démission de Nouhoun Diané à la fin de la phase aller du championnat.
L’agent de l’ex-international Burkinabè entre alors en discussion avec le club malien parce que le contrat de Firmin Sanou avec la Fédération burkinabè de football (FBF) ne sera pas renouvelé. Il prenait fin le 30 avril 2024. C’est ainsi qu’un accord de deux mois de contrat est trouvé entre le technicien burkinabè et l’AS Réal de Bamako. « Au départ, ils voulaient me donner deux ans et deux mois de contrat. J’ai trouvé que c’était un peu trop. Je voulais d’abord visiter les infrastructures et m’imprégner de l’ambiance qui tourne autour du club. C’est ainsi que de commun accord, j’ai signé pour deux mois, c’est-à-dire mai-juin en attendant de juger l’environnement », justifie le coach Firmin Sanou sur la durée de son contrat.
L’AS Réal, un choix particulier
Exporter son expertise hors du Burkina Faso était l’un des objectifs du technicien burkinabè. Et l’AS Réal de Bamako est un choix particulier. « Le Mali a une histoire dans le football », rappelle-t-il. Avant de justifier : « Cette nation a formé de grands joueurs qui évoluent dans les grands championnats en Europe. Aussi, le 1er ballon d’or africain vient du Mali et de l’AS Réal de Bamako. Ça pouvait être le Djoliba AC ou un autre club. Mais j’ai choisi ce club parce que je veux connaître le football malien, son fonctionnement et sa politique ». Le technicien burkinabè de 51 ans débarque dans la capitale malienne à 6 journées de la fin de la saison.
Et la mission assignée est de terminer la saison dans le haut du tableau. « A mon arrivée sur le banc, le club occupait le 3e rang au classement. La course au titre n’est pas encore entérinée même si les chances sont minimes. L’écart avec le leader est grand. Pour espérer, il faudra compter sur les faux pas du Djoliba AC. Mais nous y croyons fermement. C’est à nous de faire le job en gagnant tous nos matchs. Après, on verra ce qui va nous arriver », confie-t-il. Mais après quatre sorties avec Firmin Sanou, l’AS Réal de Bamako enregistre une victoire, deux matchs nuls et une défaite concédée face au deuxième du classement, le Stade malien. Des résultats attribués au professionnalisme du technicien burkinabè. Les joueurs, le staff et les dirigeants sont pour le moment satisfaits du travail qu’abat l’ex-défenseur des Etalons.
Pour son premier adjoint, Firmin Sanou a apporté le professionnalisme au club. « Il est très dynamique. Sa manière de diriger les entrainements, son implication et sa gestion des matchs, franchement c’est ce qu’il fallait à l’AS Réal de Bamako. A ses côtés, nous apprenons beaucoup et il est toujours à l’écoute d’où une très bonne collaboration. Nous espérons qu’il restera avec nous la saison prochaine pour le grand bonheur du club et du football malien », souhaite Adama Traoré dit boxeur. Cette touche qu’apporte l’ex-entraineur des Etalons est également appréciée du côté des joueurs. Pour le capitaine, Ibrahim Sidibé, l’information de la signature de Firmin Sanou sur le banc du club a été accueilli positivement au sein des joueurs.
« Dès que nous avons appris qu’il allait être notre nouvel coach, c’était la joie. On savait que son expertise allait apporter un plus au club. Et nous ne nous sommes pas trompés. Pendant les trois semaines que nous avons travaillé sous ses ordres, les choses ont véritablement changé. Le travail à l’entrainement et la préparation des matchs sont vraiment un travail professionnel », apprécie-t-il. Avant d’ajouter : « Nous avons une parfaite collaboration avec le coach. Il est très impliqué lors des entrainements. Si l’on ne vous dit pas que c’est le coach, vous allez le confondre aux joueurs. Il n’hésite pas à donner l’exemple quand il le faut. Aussi, le fait de parler le bambara est un grand atout pour faire passer les messages ». Abordant dans le même sens, le latéral gauche de l’AS Réal de Bamako, Fousseni Koné, reconnait que le technicien burkinabè fait un travail remarquable « Depuis son arrivée, tout est basé sur le ballon. Cela a amélioré considérablement notre manière de jouer », avoue le défenseur.
« Un travail exceptionnel »
Si ses proches collaborateurs et les joueurs reconnaissent son professionnalisme, c’est également l’homme des supporters dont le nombre ne fait qu’accroitre sur le terrain d’entrainement du 3e club le plus titré du Mali. Et c’est toujours un plaisir pour Massamba Keita de ménager son emploi du temps pour toujours assister aux entrainements de son club de cœur depuis l’arrivée du technicien burkinabè. « C’est un entraineur qui a plusieurs qualités. On trouve toujours du plaisir à suivre ses entrainements surtout avec ses dispositions tactiques. Il nous sera bénéfique si toutefois il accepte prolonger son contrat », appelle-t-il de tous ses vœux.
S’il y a un maillon de la chaine du club qui n’a jamais douté des qualités de l’ex-international burkinabè, c’est bien celui des dirigeants et plus précisément le président. Me Famakan Dembélé n’a jamais douté de l’expertise de l’ancien coach adjoint des Etalons. « Il a les bagages et l’expérience qu’il faut pour diriger l’AS Réal de Bamako. C’est vrai qu’il n’y avait pas de contact direct entre nous, mais je le suivais depuis qu’il était sur le banc des Etalons. Une fois sur notre banc, il fait un travail exceptionnel. Il vit ses entrainements. il s’implique beaucoup, on ne sent pas le temps passé.
Sa venue fera du bien aux Scorpions », reconnait-il. Après des débuts bien appréciés, ses dirigeants souhaitent l’avoir sur le banc la saison prochaine. « C’est bientôt la fin de la saison. Nous souhaitons une prolongation afin de mieux préparer la saison à venir », désire le président de l’AS Réal de Bamako. Pour l’instant, Firmin Sanou ne pense pas à son avenir. Il veut terminer la saison dans les meilleures conditions. « Je veux d’abord remplir ma part de contrat avant de penser à une probable prolongation.
J’ai bénéficié d’un chaleureux accueil. Je pense qu’ils sont contents du boulot que je fais. Pour mon renouvellement, beaucoup de choses entreront en compte. Il me faut aussi une bonne qualité de travail et voir si oui ou non je peux exporter des membres du staff », laisse-t-il entendre. En attendant, à deux journées de la fin de la saison, l’AS Réal de Bamako, est 3e au classement à 12 longueurs du leader, le Djoliba AC.
Ollo Aimé Césaire HIEN
(De retour de Bamako)
