Bon nombre d’enfants sont occupés dans des camps de football pendant la période des vacances. Ces camps sont de plus en plus organisés un peu partout dans les villes. Bien que le but principal des parents soit de leur permettre de s’épanouir, les camps de foot s’avèrent être des canaux pour la détection de jeunes talents.
Cadre d’occupation et de saine émulation par excellence de jeunes enfants, les camps-vacances football, peuvent aussi être des voies de détection de futurs footballeurs professionnels. Dango Ouattara, Nino Joffrey Bazié, sont entre autres des joueurs qui ont été révélés par le canal des camps-vacances foot qui font florès ces dernières années au Burkina Faso.
En effet, pendant leur passage dans les camps, les apprenants footballeurs sont encadrés le plus souvent par des professionnels du domaine du football. Ce qui leur permet de se familiariser avec le ballon et d’apprendre plus de techniques et de stratégies. C’est dans ce cadre que l’œil du technicien détecte des jeunes talents.
L’ancien international burkinabè Zaïdi Compaoré, après avoir déchaussé les crampons depuis 1999, s’emploie à faire intéresser les jeunes au sport roi, par l’organisation de camps-vacances. Pour lui, c’est une manière de poursuivre mais aussi de partager sa passion du football après sa carrière professionnelle. Les camps vacances pour lui, contribuent à l’éveil des enfants et les éloignent de « l’oisiveté et des périls de la rue ». L’objectif visé par Zaïdi Compaoré est de susciter la vocation de footballeur aux enfants pour une carrière professionnelle.
Mais de prime à bord, c’est de permettre aux enfants d’apprendre à vivre en groupe. « Ils sont au quotidien avec d’autres enfants du même âge. Ils apprennent à s’épanouir tout en étant entourés », explique-t-il. C’est aussi une occasion de leur inculquer, la joie des victoires mais aussi l’acception de la défaite comme une leçon de vie, autrement, leur apprendre à cultiver le fair-play.
Responsable d’un centre de formation, les camps-vacances football, selon Jean-Baptiste Babou Nébié, permettent de canaliser les enfants pendant l’inter-école. « Le plus souvent, les enfants sont occupés par la télévision, des promenades non utiles aux parents », fait-il remarquer. Depuis 2011, il a détecté des jeunes dans un centre improvisé lors des vacances. A l’en croire, plusieurs d’entre eux ont été intégrés dans son centre affilié à la Ligue 3 ou orienté dans des clubs de D1, D2 et D3.
Après plus d’une vingtaine d’années, ces camps-vacances ont été un véritable lieu de détection de talents. Bon nombre d’entre eux ont émergé au niveau du championnat burkinabè, africain et européen sans oublier leur contribution au rayonnement des Etalons cadets, junior et senior. Zaïdi Compaoré retient de ses anciens pensionnaires, les internationaux Dango Ouattara de Bournemouth, Nino Joffrey Bazié de Lille, Mohamed Lamine Ouédraogo de l’ASFB.
Quant à Jean-Baptiste Babou Nébié, c’est avec fierté qu’il cite aujourd’hui, des enfants issus de ses camps vacances foot, comme Benjamin Zongo, Tariq Songné de Al Matar dans le championnat qatari.
Selon Zaïdi Compaoré, bien que les camps-vacances peuvent servir de cadre pour dénicher des pépites, il n’en demeure pas moins des endroits pour animer et égayer les enfants autour du football, souvent dans des cadres informels.
Il serait donc prétentieux, assure-t-il, de parler de formation sérieuse de ces jeunes footballeurs, car le temps imparti de 1 ou 2 mois pendant la période des vacances est très infime.
L’organisateur de camps-vacances recommande que les jeunes ayant les aptitudes s’inscrivent après dans des centres de formation reconnus pour augmenter leur chance de réaliser leur rêve.
Pengdwendé Achille OUEDRAOGO