(Clovis)- Clovis Kambou propose la mise en place d’une politique de repérage des jeunes binationaux.

Le Burkina Faso compte un bon nombre de joueurs ayant une autre nationalité et pouvant porter les couleurs d’une autre Nation. Ils sont appelés communément binationaux. Si certains trainent toujours les pieds pour rejoindre la mère patrie, d’autres qui l’ont fait n’ont pas connu de réussite.

 

Né le 24 décembre 1983 à Adzopé en Côte d’Ivoire, Abdoulaye Cissé, d’ethnie Samo de par son père et d’une mère Dafing a été convaincu par la Fédération burkinabè de football alors dirigé par Seydou Diakité, de porter les couleurs du Burkina Faso, au lieu de la Côte d’Ivoire ou la France. Cet attaquant a fait les beaux jours de Montpellier (2001-2006), mais, n’a pas connu le même succès avec l’équipe nationale du Burkina. Le natif d’Abidjan marque seulement 3 buts, en 13 sélections, puis s’en va.

(Anthony)-Tout comme d’autres, Anthony Koura a fait un passage éclair avec les Etalons.

Anthony Koura, lui aussi attaquant, n’a pas fait mieux. Il a porté les couleurs du Burkina Faso officiellement à deux reprises, en 2017. Pourtant, ce footballeur né le 6 mai 1993 au Mans, en France, a connu toutes les sélections de son pays de naissance, sauf l’équipe première. Il a finalement opté pour le Burkina Faso, sans réussite avant de tomber dans les oubliettes.

(Habib)-« Si c’était à refaire, j’irai directement jouer pour le Burkina Faso », avoue Habib Bamogo.

Habib Bamogo a vu le jour, 8 mai 1982, à Paris. Il pouvait faire mieux n’eut été ses pépins de santé qui ont miné sa carrière. L’attaquant évolue à Montpellier, puis l’Olympique de Marseille et Nantes entre 2001 et 2006. Grand espoir du football français dans les années 2000, il a évolué avec l’équipe nationale espoir de l’Hexagone avant de décider de venir en 2009 donner un coup de pouce à l’équipe nationale du pays de son papa, dont le football est en voie de développement. Il ne comptabilisera pas plus de dix sélections, avec au compteur un seul but. « Je n’ai pas eu une grande carrière avec les Etalons tout simplement parce que mes premières sélections sont intervenues à un moment où j’ai multiplié les blessures », justifie Habib Bamogo. Il se rappelle d’ailleurs que lors de sa dernière sélection, il a contracté une blessure qui l’a handicapé 3 mois.

 

Quel niveau de patriotisme ?


(Clovis)- Clovis Kambou propose la mise en place d’une politique de repérage des jeunes binationaux.

Sur la moins bonne réussite dans l’équipe nationale de la plupart des binationaux, l’ancien international burkinabè, Clovis Kambou, l’analyse autrement. Il vit en France, depuis l’an 2000. Lui, évoque la complaisance de la chaîne de responsabilité de ceux qui les convoquent au détriment de certains joueurs locaux compétitifs qui mériteraient d’être sélectionnés. « Certains ne sont pas des titulaires notoires. Par conséquent, ils ont un manque crucial de compétitivité sportive. Ce qui fait que l’apport sportif espéré quand ils sont convoqués est imperceptible », a laissé entendre l’ex-sociétaire du Santos FC de Ouagadougou. Tout compte fait, certains avancent un manque de patriotisme concernant les joueurs nés au Burkina Faso. « Sans généraliser, je ne pense pas qu’ils soient au même niveau de patriotisme et de combativité.  Car, ils sont placés dans des conditions matérielles différentes. Ils peuvent avoir des comportements et opinions différents », argumente Clovis Kambou. Un argument qui, selon Habib Bamogo, ne tient pas la route. Selon lui, une fois qu’un joueur revêt le maillot de sa Nation, surtout en Afrique, il y a de l’engouement et de la fierté. « Il se bat avec patriotisme comme tout autre sélectionné. Il se donne corps et âme pour être performant », souligne-t-il. C’est le cas de Steeve Yago selon Charles Kaboré. « Un joueur exemplaire, combatif, doté d’un sens de patriotisme », apprécie l’ex-capitaine des Etalons.

 

Si c’était à refaire…

Selon Charles Kaboré, c’est l’incertitude qui pousse certains binationaux à se décider tardivement.

Ce qui est sûr, beaucoup trainent les pieds avant d’opter pour le Burkina Faso, qui reste un plan B. Sur ce point, Charles Kaboré a une explication. « C’est l’incertitude qui pousse certains binationaux à se décider tardivement. Certains ne connaissant pas la culture de leur pays d’origine et se posent beaucoup de questions. Aussi certains fondent l’espoir d’être sélectionnés dans l’équipe nationale de leur pays adoptif », a laissé entendre Charles Kaboré. Habib Bamogo abonde dans le même sens. La seule condition qu’il a posée avant d’opter pour le Burkina est de « pouvoir représenter fièrement mon pays ». En ce qui concerne sa décision tardive de rejoindre les Etalons, Habib indique qu’il n’est pas simple pour un jeune né en France, qui y a grandi, qui a connu des sélections depuis les moins de 15 et des présélections en équipe de France A de se décider hâtivement. « Il faut tout un cheminement, un vécu et beaucoup de maturité pour comprendre les enjeux de jouer pour sa Nation mère, mais le plus tôt est le mieux », déclare-t-il. L’ex-sociétaire de Montpellier, de Nice et de l’Olympique de Marseille « assume toutes mes décisions que les gens comprennent ou pas ». « Et si c’était à refaire, j’irai directement jouer pour le Burkina Faso », avoue-t-il.


(Sacha)- Sacha Bansé sent plus de fierté à côté du peuple burkinabè.

Une décision qu’a prise rapidement le milieu défensif actuel des Etalons, Sacha Bansé. « Je sentais plus de fierté à côté du peuple burkinabè. Je ne sais pas comment l’expliquer exactement parce que c’est plus ce sentiment que j’ai », se plait à le dire Sacha. Ce qui a été le contraire du joueur X (que nous ne souhaitons pas nommer). Lui, a reçu des centaines de millions F CFA plus un terrain dans le quartier huppé de Ouaga 2000 avant d’intégrer les Etalons. Qu’à cela ne tienne, l’équipe nationale du Burkina a besoin aujourd’hui de renfort pour être plus performante. Et plusieurs voix s’élèvent depuis un bout de temps pour suggérer l’exploration de la piste des binationaux dispersés en Afrique et surtout en Europe. Alors que faire pour éviter les échecs Habib Bamogo, Abdoulaye Cissé, Anthony Koura et maximiser des réussites à l’image de Steeve Yago ? Clovis Kambou propose la mise en place d’une politique de repérage des jeunes binationaux talentueux, leur suivi et leurs convocations régulières dans les différentes catégories des Etalons. Cela, a-t-il poursuivi, pour leur permettre de développer naturellement la fibre patriotique. « Car, notre équipe nationale a un déficit de rayonnement. Du coup, les binationaux ne se bousculent pas pour être appelés. Surtout avec cette politique fédérale attentiste », analyse-t-il.

Yves OUEDRAOGO


Liste non exhaustive de quelques binationaux

 

Gardien

Alban Lafont (25 ans, FC Nantes / France)

 

Défenseurs

Arthur Zagre (22 ans, Excelsior / Hollande)

Malick Sawadogo (20ans, Servette /Suisse)

Brahim Traoré (21ans, SM Caen / France)

Souleymane Sagnan (18ans, RC Lens U19 / France)

Ismaïlou Ganiou (18ans, RC Lens U19 / France)

Assan Souleymane Ouedraogo (18 ans, Crown Legacy / USA)

Léon Hien (22ans, Odd / Norvège)

Wahid Bance (20ans, Fortuna Küln / Allemagne)

Abdoul Kader Yameogo (18 ans, club Brugges / Belgique)

Boukary Sawadogo (22 ans, Stade malien / Mali)

 

Milieux de terrain

Elohim Kaboré (18 ans, ASEC mimosas / Côte d’Ivoire)

Mohamed Zoungrana (22 ans, MC Alger / Alégrie)

Lohann Doucet 🇧🇫🇫🇷 (21 ans, Paris FC / France)

Ayman Aiki (18 ans, AS Saint-Étienne / France)

Assane Ouedraogo (18 ans,RB Leipzig / Allemagne)

Rachid Kouda  (21ans, Spezia / Italie)

Aboubacar Bassinga (18 ans, Las Palmas U19 / Espagne)

 

Attaquants

Ali Zoma (20 ans, Albinoleffe / Italie)

Jayden Da (22 ans, Colombus crew II / USA)

 

Y.O

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