Classé 5e dans l’épreuve de triple-saut aux 33es Jeux Olympiques, Hugues Fabrice Zango n’a pas atteint son objectif qui était de décrocher la plus belle couleur des médailles : l’or. Il a avoué n’être ni triste, ni content.

 

Dans quel état d’esprit es-tu après avoir raté ton objectif ?

Je suis dans un état de constat des faits. Tout le scénario qu’on avait prévu s’est effectivement déroulé, à savoir anticiper le niveau des concurrents, s’entraîner, monter en puissance. Je constate qu’on a coché toutes les cases minutieusement, sauf la dernière, c’est à dire la médaille d’or. Je ne suis ni triste, ni content. C’est un échec qui se rajoute à ma longue liste d’échec déjà vécu. Comme dit l’adage l’échec n’est pas fatal.

Est-ce ta dernière compétition de JO ?

Absolument ! C’était mes dernières Olympiades. J’ai 31 ans et je ne me vois plus m’entraîner 25 à 30 heures par semaine pendant 4 ans avec des espoirs qui diminuent du fait de ma vieillesse dans le circuit. Il faut être lucide. Je peux encore être compétitif une année ou deux maximums avec les leaders mondiaux du triple saut. En Afrique, je pourrais rester 5 ans invaincus, mais, ça ne m’intéresse pas.

Quelle sera la suite pour Fabrice Zango ?

Beaucoup de choses en ligne de mire. J’essaierai d’assurer la relève en athlétisme pour commencer. Avec mes contacts, placer des jeunes en Amérique ou en Europe n’est plus un problème s’il y a la volonté des décideurs sportifs. S’il n’y a pas de volonté sur les projets que je proposerai, je vais tranquillement prendre ma retraite sportive et j’aiderai certains de mes jeunes frères à la hauteur de mes moyens. Hormis le sport, j’ai une belle aventure à commencer, ou à poursuivre dans le business et avec l’expertise acquise avec mon doctorat en génie électrique. Je profite de vos colonnes pour lancer une adresse au peuple burkinabè. Il a été témoin de mon parcours. Je ne me suis pas caché. J’ai affiché mes ambitions sans crainte et j’ai travaillé sans relâche pour les réaliser. Je n’étais ni le plus doué, ni le plus fort de ma génération. J’étais dans la moyenne mais j’ai pu toucher le sommet en devenant deux fois champions du monde juste en travaillant. Soyez dans l’action. Et même si vous échouez, votre esprit aura été nourri dans le parcours. Pour ma part, je suis content de l’engouement sans précédent qu’on a pu créer autour des JO. C’est grâce à vous tous.

Entretien réalisé par Yves OUEDRAOGO

 

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