Alors qu’il est en proie à des démêlés avec les autorités sportives de son pays sur fond de conflit de compétence, Samuel Etoo fils, l’un des plus grands centre-avants du monde et actuel président de la fédération camerounaise de football vient d’être “suspendu de stade” par la FIFA, au motif qu’il aurait “bousculé” le corps arbitral qui a officié le match de huitièmes de finale des Lionnes U20 lors du récent mondial de leur catégorie en Colombie.

Un geste d’humeur que le patron de l’institution, Gianni Infantino a donc sévèrement sanctionné, lui qui suspecte le “trublion” camerounais de lorgner son fauteuil douillet, après bien sûr avoir conquis celui de la CAF dont on dit qu’il sera bientôt laissé vacant par son actuel propriétaire Patrick Motsepé, pressé selon la rumeur de retourner à ses chères affaires.

En attendant confirmation de toutes ces hypothèses, disons que Samuel Eto’o dit le grand 9 a toujours dérangé par son caractère plein et entier, sa confiance absolue en soi et sa détermination à ne jamais se laisser marcher sur les pieds. Une assurance très tôt affirmée, lui qui a abandonné son cursus scolaire dès ses quatorze ans pour s’adonner à sa passion avec le bonheur que l’on sait. Du Réal Madrid à l’inter-Milan en passant par le Barca, Eto’o fils a tracé son chemin avec talent, gouaille et morgue sans baisser les yeux devant qui que ce soit.

On se souvient de ses joutes verbales avec le jeune coach Pep Guardiola à Barcelone, lequel n’a jamais jouit de l’estime du camerounais qui l’a toujours traité de joueur moyen et d’entraîneur “persifleur” pour rester poli. Et, quand le catalan l’a “expédié” à l’inter-Milan en échange du suédois, Zlatan Ibrahimovic, il lui a répondu de la plus belle des manières en réalisant le triplé (championnat, coupe d’Italie et champions league) avec son nouveau club. C’est dire si l’homme a du caractère, lui qui en équipe nationale parlait haut et fort au nom de ses coéquipiers chaque fois que leurs intérêts étaient en jeu, en restant toutefois poli mais ferme.

Un meneur d’hommes qui a voulu imprimer sa marque dans la gestion du football camerounais, ce qui n’était pas loin de ressembler à une gageure dans un pays où les “micmacs “ sont légion notamment dans la gestion de la fédération. On a vu comment certains l’empêchent de “tourner en rond “, même si la hache de guerre est en passe d’être enterrée sur injonction dit-on du grand manitou. Ce qui est sûr, Eto’o n’était pas prêt à lâcher le morceau, sûr de son fait, et bénéficiant du soutien de certains grands notables du football national comme Roger Milla et Patrick Mboma et jouissant de l’onction populaire pour services éminents rendus à la nation.

Face à cette escarmouche de la FIFA, et intelligent comme il est, on peut parier qu’il fera le dos rond en attendant son heure, tout en lançant de petites piques de temps à autre. Tout cela n’en fera pas pour autant de lui un “impoli », et, les burkinabè sont payés pour le savoir, lui qui ne manque jamais de rendre une visite de courtoisie et de respect à son “grand ami et père “ le Mogho Naba, chaque fois qu’il est en visite chez nous. Le Mogho Naba Baongo, grand amoureux et pratiquant du ballon rond qu’il convient de saluer au passage pour le prix de meilleur gardien du championnat qu’il vient d’instituer à compter de cette année.

Un prix qui va sans doute créer des vocations pour ce poste ingrat mais combien important en football, si l’on convient avec un autre “rebelle” feu Johan Cruyff, qu’un bon gardien est le premier attaquant de son équipe pour autant qu’il soit précis et vif des pieds. Pour en revenir à Eto’o fils, disons qu’il mérite le soutien de tout le continent à commencer par ses premiers dirigeants pour aller à la conquête de cette citadelle imprenable que semble être la FIFA pour l’Afrique. Ce sera un véritable coup diplomatique pour le continent et un coup pour booster son football, dans la mesure où la répartition de la cagnotte sera forcément revue. Plus que Eto’o le camerounais, Samuel l’africain donc pour redonner à la patrie mère du football (ce sport était déjà pratiqué en Egypte antique avec pratiquement les mêmes règles ) toute sa place dans le concert des nations. Force à toi Samuel !

Boubakar SY

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