Les travailleurs des médias publics et du Service d’information du gouvernement (SIG) se sont rassemblés dans la matinée du jeudi 1er septembre 2016 devant le ministère en charge de la communication, pour revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail.
La phase 1 du mouvement de revendication des travailleurs des médias publics est actée avec leur mobilisation, hier jeudi 1er septembre 2016, devant le ministère en charge de la communication. A l’appel du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC), les agents des médias publics et du Service d’information du gouvernement (SIG) ont, en effet, marqué un arrêt de travail ce jour, de 8h à 14h, pour porter haut leurs voix. Par centaines, ils clamaient à l’unisson « trop c’est trop », exprimant leur ras-le-bol de travailler dans des conditions qui frisent la « clochardisation ». Le cri du cœur des travailleurs des organes de presse publics vise principalement un objectif : une rémunération meilleure à même de les mettre à l’abri de la corruption et d’être à même d’assumer leurs conditions particulières de travail avec professionnalisme. Dans la plateforme revendicative que leur syndicat ne cesse de brandir, figurent, entre autres, la revalorisation de leur condition salariale et la reconstitution de carrière des agents bloqués sans avancement depuis 2002.
En ligne de mire de leur plateforme, ils exigent l’érection des médias d’Etat que sont Sidwaya et la RTB en sociétés d’Etat, conformément à la loi sur les médias publics votée par le Conseil national de transition (TNT). « Cette loi arrive à expiration dans quelques jours. Nous ne comprenons pas pourquoi, les nouvelles autorités ne veulent pas la mettre en œuvre », s’est exprimé le Secrétaire général (SG) du SYNATIC, Sidiki Dramé. Pour la première manifestation d’un mouvement que le syndicat envisage dans la durée le cas échéant, il a salué d’emblée la mobilisation qu’il estime à environ 95%. « Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Gaoua, Fada… partout où il y a des démembrements de la RTB et de Sidwaya, les travailleurs des médias publics sont mobilisés pour faire un bloc derrière le bureau national pour arracher des acquis conséquents », se félicite-t-il. A l’écouter, les journalistes sont décidés à défendre leur plateforme revendicative. Ce sit-in est un avertissement, foi de Sidiki Dramé. « Si après ce sit-in, les autorités ne réagissent pas, nous irons en grève le 7 septembre prochain », précise-t-il. A l’entendre, les autorités savent déjà à quoi s’attendre puisqu’elles ont déjà été informées par un préavis de grève.
Un soutien de poids
Gonflés à bloc pour défendre leurs intérêts, les journalistes de la presse publique ont bénéficié du soutien d’une délégation de l’Unité d’action syndicale (UAS) avec en tête son président du mois, Inoussa Nana, qui a apporté un message d’encouragement aux protestataires. « La qualité de la démocratie, de la liberté d’expression, du mode de vie dans un pays s’apprécie à l’aune des conditions de vie et de travail des journalistes. Les préoccupations du SYNATIC sont à résoudre », soutient Bassolma Bazié, porte-parole de l’UAS. Il apprécie les journalistes quant à la justesse de leur cause qui intéresse particulièrement l’ensemble des Burkinabè. Selon lui, si la presse est muselée et mise au pas à travers une clochardisation entretenue, le reste du peuple sera dans la boue. « Et pour ne pas être dans la boue, quand la presse se met debout, on a intérêt à se réveiller », déclare-t-il. Par ailleurs, il souligne que les syndicats n’entendent pas s’accommoder de propositions dilatoires. « Nous voulons des textes signés et immédiatement applicables », conclut-il, annonçant que l’UAS envisage d’interpeller incessamment les autorités sur un certain nombre de points.
Fabé Mamadou OUATTARA
fabeouattara@yahoo.fr
Kafouniba Christien Somé