Une initiative salutaire

Le Burkina Faso s’est résolument engagé dans la promotion et la préservation de ses valeurs culturelles. C’est, du moins, ce que l’on peut dire, au regard des initiatives engagées par le département en charge de la culture, depuis quelques années. Au nombre de celles-ci figure, en pole position, le Mois du patrimoine burkinabè qui a été institué en 2023. Le lancement de la troisième édition a eu lieu, jeudi 17 avril 2025, à Bobo-Dioulasso, sous le thème : « Patrimoine culturel et développement économique ».

Les activités qui s’inscrivent dans le cadre de cette initiative se déroulent actuellement jusqu’au 18 mai prochain, sur toute l’étendue du territoire national. Faut-il le rappeler, le Mois du patrimoine burkinabè vise à valoriser les richesses culturelles nationales et à sensibiliser les citoyens à leur préservation, car menacées par de nombreux facteurs. C’est en cela que cette « politique de sauvegarde des valeurs culturelles » a été bien pensée.

Il fallait y arriver un jour, au regard de l’évolution du monde et de la manière dont les brassages culturels intergénérationnels se déroulent. Ce n’est un secret pour personne, nos cultures, nos croyances et mêmes nos convictions personnelles se sont ébranlées par la force de certaines cultures étrangères. On le sait, au rythme du brassage avec les cultures étrangères, les cultures et traditions locales risquent de disparaitre, si toutefois des politiques nouvelles de valorisation ne sont pas adoptées du fait de la marginalisation et même de l’abandon de certaines de nos valeurs intrinsèques au profit de la culture occidentale.

L’une des raisons est que l’exposition de nos citoyens aux programmes audiovisuels étrangers a fini, en effet, par créer une véritable dépendance culturelle avec un risque d’acculturation de nos peuples devenus de grands consommateurs de ce qui est importé. C’est pourquoi, il convient de déployer toutes les énergies et initiatives pérennes à même de sauvegarder nos valeurs ancestrales pour la postérité.

Et, c’est dans ce sens, que le Mois du patrimoine burkinabè, initiative salutaire, vaut son pesant d’or, d’autant plus qu’il va plus loin en offrant un cadre reconnu aux us, coutumes et traditions à travers la journée du 15 mai qui vise à réaffirmer la laïcité de l’Etat en permettant à la religion traditionnelle de retrouver sa place dans la société. Et ce Mois, crée les conditions idoines pour une réappropriation, par les populations, toutes catégories confondues, de leur propre histoire.

Il offre également l’occasion à chacun de faire une introspection, de mener des réflexions profondes sur ce que nous posons au quotidien comme actions en ayant à l’esprit la protection et la sauvegarde de nos valeurs culturelles. Toutefois, il ne s’agit pas là de se replier sur soi-même, mais de consommer de manière raisonnée ce qui vient de l’extérieur si on veut rester nous-mêmes.

De ce point de vue, les parents devront prendre la mesure de la question, notamment, en ce qui concerne leur progéniture et veiller au grain, pour mieux valoriser nos traditions qui, du reste, se révèlent comme des facteurs véritables de développement endogène. Cela pourrait se traduire par la multiplication des rencontres, des foras culturels, etc. Espérons que le Mois du patrimoine burkinabè, au fil des années, puisse être un levier susceptible de faire de chaque Burkinabè, un maillon essentiel de la sauvegarde de nos cultures et les hisser au firmament.

Soumaïla BONKOUNGOU

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