Une offensive payante

Dans cette lutte implacable contre le terrorisme, les forces combattantes sont bien sûr en première ligne. En toutes circonstances et dans toutes les conditions climatiques, dans le silence de leur engagement patriotique, elles mènent la noble bataille de la résistance pour la survie du Burkina et la quiétude d’une population résiliente et digne en cette période difficile.

Aujourd’hui, les forces combattantes sont dans une dynamique de reconquête. Elles constituent ce modèle d’hommes et de femmes conscients de leur rôle historique dans ce combat. Elles ont repris leur place dans le concert des armées qui ne se laissent pas dicter, même s’il y a eu des périodes de doute, de lassitude, des moments où la fierté du soldat burkinabè était mise à mal.

Moments de douleur et d’incompréhension des Burkinabè regardant, impuissants, des « sans-grades, sans formation réelle dans l’art militaire » donner du fil à retordre à une armée dont les actes de bravoure sont reconnus sur plusieurs fronts dans le maintien de la paix ailleurs en Afrique et même dans les centres de formation.

Depuis toujours, l’élite de l’armée et des forces de défense et de sécurité a toujours été majoritairement formée en France dans les meilleures écoles. D’où ces interrogations : est-ce la formation qui était au rabais ou alors est-ce les formateurs qui n’étaient pas doués pour la transmission de l’art de la guerre ?

Est-ce simplement le déficit d’équipement pour nos FDS ou un problème logistique comme on le dit ? La motivation ferait-elle défaut ? Le patriotisme a-t-il une consistance ? Questions de profanes certes, qui ont néanmoins alimenté les débats pendant longtemps et qui méritaient quand même d’être posées.

Car faut-il le rappeler, le Burkina Faso était classé septième puissance militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et ne pouvait pas en principe subir à ce point les assauts de ces bandes armées. Les échos du front qui nous parviennent ces derniers temps montrent que les évènements prennent une tournure en notre faveur.

Le 1er avril, loin de la blague qui accompagne le quatrième mois de l’année, avait une senteur de victoires tous azimuts sur l’ensemble du territoire dans un espace de temps qui réconforte. Les forces combattantes n’attendent plus, et sont à l’offensive avec des résultats qui donnent un contenu au terme « l’armée monte en puissance ».

Désormais, c’est une phraséologie toute nouvelle construite autour du groupe de mots « vecteur aérien » qui a permis, ci, de neutraliser des terroristes et là de réduire en cendres leurs repaires. Si les populations parlent d’une « arme » miracle qui crache du feu, les autres, les terroristes en ont si peur qu’ils l’ont désignée comme « avion sans bruit » qui écrase toutes les vermines qui se mettent sur le chemin des forces combattantes du Burkina.

Alors la guerre a-t-elle commencé ? En réalité oui, mais pas encore tel que souhaité par les plus hautes autorités dont le but final est bien de libérer le territoire national de l’intrusion terroriste. A l’expression « le combat ne sera pas que militaire », chaque Burkinabè doit admettre qu’il demeure ce combattant en réserve qui apporte le souffle vivifiant aux soldats en première ligne.

Et qu’au besoin, il doit pouvoir répondre à cette mobilisation parce que de sa posture et dans son domaine, il reste aussi ce soldat en première ligne. En plus donc des forces combattantes armées, il y a aussi les forces « combattantes » des médias, des communautés, des organisations de la société civile, des partis politiques, etc.

N’est-il pas opportun que nous puissions regarder enfin dans la même direction, ne serait-ce que le temps de réduire les terroristes et le terrorisme ? Dans cet autre combat, personne ne demande à personne d’adouber un leader, mais d’aimer ce pays et ensemble le ramener dans le droit chemin.

Nous devons joindre à la force militaire, l’argument qui vaille pour dire aux terroristes que leur chemin est sans issue. L’armée burkinabè qui aspire à prendre sa vraie place et à jouer sa partition pour la paix dans notre pays, en Afrique et partout ailleurs fait déjà sa part.

Assetou BADOH

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