Plusieurs membres du gouvernement de la Transition ont entamé, le samedi 6 janvier 2024, la récolte de leurs champs de riz, emblavés sur le site de l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche, à Bagré, dans la province du Boulgou.
C’est le temps de la moisson pour une dizaine de ministres de la Transition, engagés dans la valorisa-tion des résultats de la recherche nationale. Le samedi 6 janvier 2024, ils ont fait le déplacement de Bagré, dans la région du Centre-Est, munis de faucilles, pour entamer, chacun, la récolte de son champ de riz, produit sur plusieurs hectares. Le ministre de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assai-nissement, Roger Baro, est l’un d’eux. Il a choisi la variété REMAR 13. Emblavé sur 1 hectare, il a dit attendre entre 2, 5 et 3,5 tonnes de riz paddy. « La physionomie est très bonne et la tendance très appréciable.
La question de la souveraineté alimentaire est politique car le chef de l’Etat a donné le ton afin que tout le monde mange à sa faim », a-t-il indiqué. Pour lui, cet objectif ne peut être atteint qu’à travers des initiatives qui prouvent que le Burkina Faso a des technologies qui fonctionnent. Cela va permettre aux chercheurs burkinabè, selon le ministre Baro, d’améliorer la qualité du riz et d’autres spéculations afin que le pays des Hommes intègres devienne un exportateur de plusieurs types de céréales. Au regard de la moisson, il s’est dit engagé avec le binôme d’étudiants ayant travaillé dans son champ à poursuivre l’aventure. La ministre de la Transition digitale, des Postes et des Communications électro-niques, Aminata Sabané, a salué l’initiative portée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI). Elle a expliqué que son champ a été bien entretenu grâce aux étudiants en agronomie et aux PDI qui y ont travaillé d’arrache-pied, lui donnant l’occasion de toucher du doigt les réalités et potentialités de l’agriculture. « C’est une très belle initiative qui va contribuer à développer la recherche en matière de production du riz et du maïs et va offrir un cadre d’expérimentation aux chercheurs et aux incubés, pour qu’ils mettent en pratique tout ce qu’ils ont appris, mais aussi occuper les PDI », a-t-elle déclaré.
Une souveraineté dans les champs
La moisson est également bonne pour le ministre d’Etat, ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo. Le porte-parole du gouvernement a dit avoir bonne foi quant à l’atteinte des objectifs de rendement au terme de la récolte. Il a vu en cette initiative un engagement pour montrer l’exemple parce que, à l’entendre, le combat pour la souveraineté se mène au front de la lutte contre l’insécurité par les forces combattantes mais se joue également dans les champs. « La souveraineté alimentaire fait partie des priorités du gouvernement de la Transition afin que les Burkinabè arrivent, par eux-mêmes, à se nourrir et à pouvoir exporter », a insisté M. Ouédraogo. Il a saisi l’occasion pour inviter tous les Burkinabè, au-delà de leurs fonctions, à s’engager sur le terrain de l’agriculture. « Il faut que tous les Burkinabè prennent conscience de l’importance de la produc-tion agricole pour que nous ne soyons plus dépendants de l’extérieur comme lors de la crise ukrainienne », a fait remarquer le ministre d’Etat. Il a promis de faire le plaidoyer pour plus d’équipements de base comme la batteuse multifonctionnelle, la seule machine capable de vanner et de séparer les graines de riz de la paille afin de diminuer la pénibilité du travail des producteurs.
Le chef du département de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Adjima Thiombiano, a rappelé que l’objectif recherché par ces champs des membres du gouvernement est de venir en appui aux activités de recherche parce que, d’après lui, les chercheurs font un travail formidable de mise au point de nombreuses variétés agricoles dont certaines doivent être homologuées. Mais avant cette homo-logation, a-t-il informé, les données doivent être consolidées pour garantir la quantité et la qualité en termes de rendement. Un travail qui nécessite des moyens, d’où des initiatives endogènes pour accompagner la recherche. C’est dans ce sens, a expliqué Pr Thiombiano, que des ministres ont bien voulu s’engager en injectant des fonds pour accompagner la recherche. « Aujourd’hui, nous sommes capables de sortir des données fiables concernant les nouvelles variétés mises au point et voir celles qu’il faut modifier », s’est-il réjoui. Le ministre chargé de la recherche a par ailleurs précisé que l’autre objectif recherché est de montrer à la jeune génération que le travail de la terre est noble et nourrit son homme.
Kossaomanè Anselme KAMBIRE