Ceci est une déclaration conjointe de la ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire et de la représentante-résidente de l’UNICEF au Burkina Faso, à l’occasion de la Journée de l’enfant africain, célébrée le 16 juin de chaque année.
Le Burkina Faso commémore le 16 juin de chaque année la Journée de l’Enfant africain instituée en 1991 à la mémoire du soulèvement estudiantin du 16 juin 1976, à Soweto, en Afrique du Sud. La commémoration de cette journée, au-delà du devoir de mémoire, permet aux États africains d’exalter cette lutte des enfants pour défendre leurs droits. Elle permet aussi de marquer une pause pour faire le point sur la mise en œuvre des droits de l’enfant au niveau africain et d’envisager des mesures appropriées en faveur de leur mieux-être. Cette année, la Journée de l’Enfant Africain est célébrée sous le thème « 30 ans après l’adoption de la Charte : accélérons la mise en œuvre de l’agenda 2040 pour une Afrique Digne des Enfants ».
A travers ce thème, l’Union Africaine souhaite attirer l’attention des États africains sur l’importance de l’accès à une protection spéciale et des soins spéciaux aux enfants. En effet, depuis 2016, le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être de l’enfant a adopté « L’agenda 2040 : pour une Afrique Digne des Enfants ».
Cet agenda met l’accent sur la protection des enfants à travers dix (10) aspirations et, tire son fondement de l’agenda 2063 de l’Union Africaine qui envisage une Afrique intégrée, prospère et pacifique, dirigée par ses citoyens, représentant une force dynamique sur la scène internationale. Dans cette optique, le Comité Africain des Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant invite tous les États Membres de l’Union Africaine à commémorer la Journée de l’Enfant Africain, cette année, en faisant le bilan de la mise en œuvre de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant au cours des 30 dernières années en passant en revue les réalisations, les défis rencontrés et la voie à suivre avec comme points de référence les dix (10) aspirations de l’Agenda 2040 pour une Afrique digne des enfants.
Conformément à cette recommandation du Comité et fidèle à ses engagements aux niveaux international et africain, le Burkina Faso a décidé de commémorer cette XXXe Journée de l’Enfant Africain sous le thème
« 30 ans de mise en œuvre de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant au Burkina Faso : défis et perspectives ».
Il s’agit pour notre pays à travers cette commémoration de réaffirmer son attachement aux droits fondamentaux de l’Enfant. En effet, en 30 ans de mise en œuvre de la Charte, le Burkina Faso a fait des progrès dans la protection et la promotion des droits de l’enfant en dépit des défis économiques, socioculturels, politiques, sanitaires et sécuritaires auxquels il demeure confronté.
Au nombre de ces défis, des défis particuliers méritent d’être soulignés. Il s’agit notamment de l’insuffisance des ressources allouées à la protection de l’Enfant, la persistance des violences faites aux enfants, la prévalence élevée du mariage des enfants et des mutilations génitales féminines, le faible niveau de l’enregistrement des enfants à l’état civil, la faible participation des enfants à la mise en œuvre de leurs droits et le nombre important des enfants en situation d’urgence du fait de la crise sécuritaire. Ces enfants et adolescents sont les plus à risques d’abandonner leur scolarité, d’être exposés aux violences et à l’exploitation économique voire d’être enrôlés dans les groupes armés non étatiques.
Toutes ces situations viennent nous rappeler si besoin en était qu’il est plus que jamais nécessaire de mettre l’accent sur la mutualisation des moyens des acteurs, le plaidoyer auprès des décideurs et des leaders d’opinions et la sensibilisation des populations afin de les amener à plus d’égard à l’endroit des enfants étant donné que ceux-ci représentent l’avenir de la Nation.
Dans cette dynamique, il est important que les enfants eux-mêmes jouent un rôle primordial dans la mise en œuvre de leurs droits. Il est également essentiel que les adolescents et les jeunes bénéficient d’une écoute et que nous leurs donnions l’opportunité de s’engager dans l’action sociale et civique afin qu’ils deviennent des agents de changements dans leurs communautés. A ce titre, différents mécanismes sont mis en place et doivent être examinés en vue d’une meilleure organisation et pour un rôle constructif des enfants au bénéfice de la Nation.
En tout état de cause, notre pays, en célébrant cette année, la Journée de l’Enfant Africain, réaffirme une fois de plus son engagement à mettre en œuvre la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant en veillant à ce que ces droits subsistent même pendant les crises humanitaires et constituent une priorité.
Nous tenons à saluer, en cette journée de commémoration officielle, l’action de tous les partenaires techniques et financiers ainsi que tous les acteurs de la protection de l’enfant qui, en dépit des situations difficiles que traverse le Burkina Faso, œuvrent inlassablement à l’amélioration des conditions de vie des enfants. Nous sommes unis en ce jour pour accélérer les actions avec les partenaires, la société civile, les leaders communautaires et religieux, les parents afin que chaque enfant ait accès à une éducation de qualité, à des soins de santé et puisse vivre dans un environnement protecteur où il a l’opportunité de participer et de s’engager à la réalisation de ses aspirations.
Ensemble œuvrons pour une enfance digne et épanouie à travers la mise en œuvre de la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant.
La ministre de la Femme, de la Solidarité nationale, de la Famille et de l’Action humanitaire.