An II du MPSR2 : Adama Compaoré, président de la Coordination nationale de la veille citoyenne, « Ce n’est pas l’effort de paix qui finance les ronds-points »

Ils se présentent comme les gardiens de la Transition, plus connus sous le nom de Wayignans. La nuit tombée, ils se mobilisent autour des ronds-points pour veiller sur le capitaine Ibrahim Traoré. Découvrez à travers cette interview avec le président de la Coordination nationale de la veille citoyenne, Adama Compaoré, l’origine de ce mouvement, son mode de fonctionnement, le bilan des actions menées, etc. Adama Compaoré apporte aussi un démenti aux accusations de financement par la Transition.

Sidwaya (S.) : Comment s’est opérée la mise en place de la veille citoyenne au Burkina ?
Adama Compaoré (A.C.) : C’est à l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré que nous avons eu l’idée de mettre en place la veille citoyenne pour accompagner la Transition. Il fallait la création d’une structure pour accompagner la Révolution. Lors de la première tentative de coup d’Etat annoncée, nous avons appelé à la mobilisation à travers le slogan « Wayignan ». Nous avons donc décidé de faire en sorte que même à une heure tardive, l’on puisse s’organiser pour encadrer le capitaine Ibrahim Traoré. C’est de là qu’est partie l’idée de mettre en place la veille citoyenne dans les ronds-points pour veiller et donner l’alerte lorsque les ennemis vont se présenter afin que le peuple se mobilise pour couvrir le capitaine Ibrahim Traoré.

S. : Comment protégez-vous concrètement le capitaine Traoré, vu que vous êtes des civils ?
A.C. : Au Burkina, comme dans les autres pays, c’est le peuple qui tient toutes les armes. Quelque soit l’armement dont disposerait un ennemi, il ne pourrait pas tirer sur tout le peuple mobilisé. Notre arme, c’est notre mobilisation.

S. : Quelles sont les actions menées par la Coordination nationale de la veille citoyenne (CNAVC) ?
A.C. : Nous avons mené de nombreuses actions dans le domaine de la cohésion sociale. La coordination a organisé de nombreuses séances de sensibilisation pour rassembler les Burkinabè. Nous avons même rencontré des chefs coutumiers et religieux afin de leur expliquer la nécessité d’accompagner le capitaine Ibrahim Traoré, de faire la révolution et de travailler à récupérer notre territoire.

S. : Comment les Wayignans sont-ils organisés vu le nombre élevé de ronds-points ?
A.C. : Nous sommes bien organisés. Au niveau de la coordination, nous avons des Chargés de missions (CM) qui coordonnent les actions au niveau régional et encadrent les points focaux des provinces de sa région. Pour chaque arrondissement et secteur, il y a un point focal qui supervise tous les ronds-points. Lorsque nous voulons faire une action, on appelle d’abord les CM pour avoir la situation exacte. A leur tour, ils vont saisir les points focaux.

S. : Quel est le profil des membres de la coordination des comités de veille ?
A.C. : Tout Burkinabè peut être membre de la coordination de la veille citoyenne. En fait, il s’agit d’un regroupement de structures. Pour chaque structure membre, les relais au niveau de la coordination sont le président, le secrétaire général et le communicateur. A ce jour, nous comptons 260 structures membres de la coordination qui sont disséminés dans les 13 régions.

S. : Régulièrement certaines personnes se réclamant de la veille citoyenne font des appels à s’en prendre physiquement à d’autres Burkinabè considérés comme des critiques de la Transition. Est-ce que vous vous reconnaissez dans ces menaces ?
A.C. : Nous les Wayignans, nous sommes pour la cohésion sociale. La coordination se démarque clairement de ce type de propos. Nous sommes là pour mobiliser tous les citoyens à travailler pour le développement du Burkina. Notre objectif est d’accompagner le capitaine Traoré.

S. : Comment financez-vous le fonctionnement de la CNAVC ?
A.C. : Il n’y a aucun financement. Nous nous organisons tout simplement. Nous entendons des gens dire qu’au niveau des ronds-points, il y a des financements. Si vous vous présentez devant un rond-point pour donner de l’argent, ceux qui y veillent vont demander à savoir pourquoi, parce qu’ils sont sortis au nom de la Nation et non pour réclamer des sous. Si le gouvernement devait payer ne serait ce que tous les ronds-points de Ouagadougou, il ne pourrait pas travailler. Ce n’est pas l’effort de paix que l’on va mobiliser pour les ronds-points, car nous voyons les efforts déployés par le capitaine Ibrahim Traoré pour récupérer notre territoire. Nous sommes au rond-point pour l’accompagner.

S. : Quelle a été votre réaction suite à l’attaque de Barsalogho ?
A.C. : Nous avons initié une cotisation qui nous a permis de récolter 4 840 000 F CFA. Nous avons effectué le déplacement à l’hôpital de Barsalogho pour soutenir les familles des personnes qui ont perdu la vie et les malades à l’hôpital. Les grandes douleurs sont muettes et nous n’avons pas fait de déclaration. Après cela, nous avons demandé de faire la lumière sur ce qui s’est passé à Barsalogho. Nous attendons.

S. : Qu’est ce qui maintient votre mobilisation intacte depuis 2 ans ?
A.C. : Le résultat est clair. Le capitaine Ibrahim Traoré a rehaussé le moral des troupes. Le Burkina Faso avait besoin d’un président qui a le courage de dire qu’il va récupérer notre Nation contre l’impérialisme. Il y a beaucoup de résultats sur le terrain. Malgré la guerre, on est en train de faire des usines. En brousse, il y a aussi des résultats. Ce qui est arrivé à Barsalogho est triste, mais on peut toujours tuer les ennemis sans qu’ils ne réagissent. Nous faisons confiance au capitaine pour nous conduire à la victoire.

S. : Au regard des tentatives répétées de coup d’Etat, quelles sont les perspectives de la Coordination nationale de la veille citoyenne ?
A.C. : Bientôt, nous allons faire une déclaration pour remercier le capitaine Ibrahim Traoré et tout le gouvernement pour le travail d’enquête et de renseignement qui a été mené pour découvrir les personnes impliquées. On veut les encourager à poursuivre le travail entrepris, car l’ennemi n’est pas loin.

S. : Quel est votre appel aux Burkinabè ?
A.C. : Nous voulons dire au Burkinabè d’être sincères dans leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré pour la reconquête du territoire national. Au Mali, le geste posé par le taximan qui a conduit un terroriste qui voulait le corrompre dans une brigade de gendarmerie devrait nous inspirer tous. Nous appelons tous les taximen et tous ceux qui sont dans le transport, tous les Burkinabè à être vigilants. Il ne faut pas se rendre complice des terroristes. Il faut plutôt dénoncer tout cas suspect. Nous félicitions les FDS qui se battent nuit et jour au front au prix de leur vie pour l’amour de notre Nation.

 Interview réalisée par
Nadège YE

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