Quand je pense à l’avenir de tous ces mômes de cinq ou six ans dans notre jungle, je me demande ce qu’on leur laissera demain, dans dix ou vingt ans. On ne lègue pas à sa progéniture une case sans toiture, une cour sans clôture. On ne confie pas ses brebis aux fauves au pelage mauve. Quand je vois cette ribambelle de mioches s’ébattre en chantant sans souci, dans la poussière de l’enfance éphémère, je pleure en silence pour leur naïveté ; pour tout ce qui leur échappe ; je me morfonds et fonds en larmes pour tout ce qu’ils ne savent pas aujourd’hui ; pour tout ce qu’ils ne doivent pas savoir pour le moment. Ils ne savent pas ce que c’est qu’une escarmouche, de surcroît une guerre ; ils ne savent pas que le semblable n’est pas une copie de soi, mais un perpétuel inconnu au faciès ondoyant ; ils ne savent pas que l’être humain est un long chemin sans issue. Ils ne savent pas faire de mal à une mouche. Leur innocence ne sait pas qu’entre le loup et l’homme il y a seulement une queue de trop. Le reste n’est que similitudes et turpitudes. Soyons des miroirs de contemplation pour nos enfants. Soyons de bons exemples.
Quand j’observe cette jeunesse insouciante dont l’âge est un prétexte, une excuse qui accuse…
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