Le Partenariat de Ouagadougou (PO), un mouvement regroupant neuf pays africains, a tenu sa 7e réunion annuelle à Dakar du 12 au 14 décembre 2018 sur le thème « Les voies du succès du PO pour 2020 » afin d’évaluer les progrès engrangés et identifier des approches à haut impact à mettre à l’échelle dans les pays. En matière de progrès, le Burkina se place en tête.
Plus de 350 participants dont des bailleurs de fonds, des parlementaires, des organisations de la société civile, des jeunes, des chefs coutumiers et religieux ont évalué les progrès engrangés et identifié des approches à haut impact à mettre à l’échelle dans les pays, afin d’atteindre l’objectif de 2,2 millions de femmes additionnelles utilisatrices de méthodes de contraception d’ici 2020. Les pays membres du PO sont le Bénin, le Burkina, la Côte d’ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo.
Pour la période 2016- 2020 dénommée la phase d’accélération, des avancées significatives ont été obtenues par le PO. « Nous avons réalisé 63% de nos objectifs après trois ans de mise en œuvre de la phase d’accélération », s’est réjouie la directrice de l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), Fatimata Sy.
Chaque année, l’ensemble des 9 pays se donne pour mission d’enrôler 443 000 nouvelles femmes utilisatrices de méthodes de contraception. « Cette année, nous sommes à 448 000 nouvelles utilisatrices, nous avons dépassé les résultats attendus. Entre 2016 et 2018, 1 330 000 femmes ont eu accès à la contraception dans les 9 pays francophones d’Afrique de l’Ouest. Si le rythme est maintenu, il est fort possible que nous atteignons l’objectif de 2,2 millions en 2020 », a- t-elle soutenu.

Les actions du PO, a en croire Mme Sy, a permis d’éviter 2 040 000 grossesses non désirées, 727 000 avortements à risque et 6 810 décès maternels.
Trois pays à savoir le Burkina, la Côte d’Ivoire et le Sénégal ont des bonnes performances. De 2015 à 2018, le Burkina est devant avec une progression de 2.2 suivi de la Côte d’Ivoire 1.5 et du Sénégal 1.1. Cependant, les autres pays doivent encore faire des efforts pour mieux satisfaire les besoins en planification familiale des femmes.
Selon la secrétaire technique chargée de l’accélération de la transition démographique au Burkina, Dr Ida Salou, le Burkina Faso est passé d’une prévalence contraceptive de 15% à 22,5% en 2015. « C’est une fierté de pouvoir le dire. Nous avons comme objectif d’atteindre un taux de prévalence contraceptive de 32% d’ici 2020, et déjà en fin 2017 on est à 30% ; cela veut dire que les choses bougent. Aujourd’hui, nous sommes fier de parler de 30% de prévalence contraceptive », a signifié Dr Ida Salou. Elle pense que ces performances sont l’œuvre de l’engagement de tous : les acteurs, les organisations de la société civile, les partenaires et le gouvernement. Ces résultats s’explique aussi du fait qu’au plus haut niveau du sommet de l’Etat, la PF est considérée comme une intervention majeure pour le développement.
« Nous avons un ministre visionnaire qui sait que la réduction de la mortalité maternelle passe par la maîtrise de la fécondité et la prise en charge des urgences obstétricales », a-t-elle ajouté.
Les 350 participants ont aussi réfléchi aux thèmes comme « Briser les barrières pour assurer l’inclusion des jeunes » ; « Surmonter les obstacles à la mise à l’échelle des pratiques à haut impact » ; « Promouvoir la planification familiale au-delà du domaine de la santé».
Pour le directeur de l’UNFPA région Afrique de l’ouest et du centre, Mabingue Ngom les statistiques les plus récentes sont révélatrices d’une population particulièrement jeune dans cette partie de l’Afrique. En effet 318 millions de personnes sont âgées de moins de 35 ans et 148 millions ont entre 15 et 35 ans et cette tendance se maintiendra jusqu’en 2050 selon le scénario moyen des Nations Unies.
Cette importante population jeune, poursuit Mabingue Ngom, peut constituer un énorme potentiel, si les investissements nécessaires sont réalisés en sa faveur notamment dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la gouvernance en lui donnant une formation appropriée et en mettant en place des reformes qui favorisent la création d’emplois décents.

Dernière réunion de Fatimata Sy en tant que directrice de l’unité de coordination du PO, elle prend sa retraite, un vibrant hommage lui a été rendu tout au long de la rencontre. La secrétaire technique chargée de l’accélération de la transition démographique au Burkina, Dr Ida Salou, au nom du Burkina Faso et au nom du ministre de la Santé, a remis un cadeau à Fatimata Sy pour lui témoigner la reconnaissance du Burkina aux efforts qu’elle a menés pendant les six ans passés à la tête du mouvement.
Boureima SANGA
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