Reconduction du Premier ministre Christophe Dabiré : « On ne change pas une équipe qui gagne »

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reconduit, le mardi 5 janvier 2021, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, dans ses fonctions. Des citoyens de Ouahigouya, de Koudougou et de Fada N’Gourma apprécient.

Abdoulaye Konaté, agent à la direction régionale de la Culture du Nord : «c’est l’homme de la situation »
« C’est bien d’avoir reconduit Christophe Joseph Marie Dabiré au poste de Premier ministre parce que c’est l’homme de la situation car depuis qu’il est à la Primature en janvier 2019, je sens qu’il y a eu beaucoup d’amélioration surtout en matière de lutte contre l’insécurité. Le terrorisme a beaucoup reculé. On a besoin de la stabilité »

Abdoul Rahim Ouédraogo, chauffeur : « Il est le mieux placé »
« Vu son expérience, c’est un bon choix de le reconduire à son poste. Il est le mieux placé pour défendre la cause des Burkinabè. Son arrivée à la tête du gouvernement en janvier 2019 a beaucoup amélioré les choses, surtout le dialogue social»

Laurent Traoré, sociologue : « Je m’attendais à un Premier ministre plus autoritaire»
« C’est une mauvaise chose de l’avoir reconduit. Je m’attendais à une autre personne qui a plus d’autorité pour revoir la situation sécuritaire. Certes, ce n’est pas simple mais si on nommait un Premier ministre plus autoritaire cela pouvait changer la situation sécuritaire parce que celle-ci est due quelque part à un manque d’autorité. Il existe beaucoup de failles. Certes les forces de défense et de sécurité font leur travail, mais c’est le sommet du gouvernement qui n’est pas à la hauteur. Personnellement, je m’attendais à quelqu’un d’autre vu ce qui s’est passé. Pour ce nouveau mandat du président Kaboré, Christophe Joseph Marie Dabiré doit donner le meilleur de lui-même »

Valentin Liliou, agent de la fonction publique : « On ne s’attendait pas à le revoir »
« C’est bien d’avoir reconduit Christophe Dabiré parce qu’il n’est pas un novice vu les dossiers du pays qu’il a gérés près de deux ans. Mais vu le temps mis pour le reconduire, on ne s’attendait pas à le revoir. S’il a été rappelé c’est certainement pour terminer un travail déjà entamé et faciliter l’arrivée peut être d’un futur nouveau Premier ministre. Je ne peux que lui souhaiter d’avoir les coudées franches et surtout une bonne compréhension de la population pour mener à terme la mission à lui confier. »

Fidèle Bonkoungou, enseignant : « On sait de quoi il est capable »
« La population l’a déjà vu à l’œuvre. On sait de quoi il est capable. Mais si c’était un nouveau Premier ministre, il reprendra tout à zéro. Il vaut mieux continuer avec lui que de changer »

Julie Ouédraogo, commerçante : « On lui souhaite bonne continuation »
« C’est son bon travail pendant ces deux ans qui lui a valu cette reconduction. On ne peut que lui souhaiter bonne continuation »

Toukolo Sanou, chef du centre régional de formation professionnelle du Nord : « Il ne faut pas changer pour changer »
« Il ne faut pas changer pour changer. Le président du Faso est une personne mûre. Il ne va pas porter son choix sur une personne dont il doute de ces compétences. Ce Premier ministre connaît bien les problèmes des Burkinabè. Mon souhait est qu’il se penche sur leur résolution ».

Laurent Kaboré, agent à la direction régionale des ressources animales et halieutiques du Centre-Ouest. : « Il incarne aujourd’hui une certaine sagesse »
« La reconduction du Premier ministre ne m’a pas surpris. En faisant une prospection des « grosses légumes » du pays, j’étais arrivé à la conclusion que Christophe Dabiré restait l’homme de la situation dans le contexte actuel du Burkina Faso. En effet, il est arrivé à la tête du gouvernement au moment où la fronde sociale était en ébullition et le pays en proie à des attaques terroristes aggravées par la crise sanitaire du coronavirus. Malgré tout son gouvernement a réussi à conduire le pays vers des élections démocratiques et sans heurts. Il fallait donc s’attendre à ce que le chef de l’Etat lui renouvelle sa confiance. Hormis cela, il incarne aujourd’hui une certaine sagesse qui lui permet de conduire les chantiers de la réconciliation nationale promise par le président Roch Marc Christian Kaboré lors de la campagne électorale ».

Wendyidé Yaméogo, gestionnaire d’un centre de formation : « son âge est un atout »
« L’âge du Premier ministre peut être un atout pour lui. Dans les discussions avec les autres acteurs, il peut user de son expérience pour faire fléchir certaines personnes dans leur position. En outre, comme il a déjà dirigé le gouvernement, il est bien imprégné des dossiers et cela peut accélérer leur traitement ».

Daouda Ouédraogo, agent de santé : « il a prouvé ses capacités à conduire le gouvernement »
« La nomination du Premier ministre est une prérogative du chef de l’Etat. De ce point de vue, je ne peux pas dire que la reconduction de Christophe Dabiré a été une surprise. Sans oublier que l’homme a une grande expérience de l’administration publique burkinabé. A sa première nomination, on ne vendait pas cher sa peau, mais au fil du temps il a prouvé ses capacités à conduire le gouvernement dans l’exécution du programme du président Roch Marc Christian Kaboré ».

Léandre Dabiré, étudiant en master II suivi-évaluation des politiques agricoles et alimentaires : « iI a réussi à calmer le pays »
« Je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne. En succédant à Paul Kaba Thiéba, il a joué les pompiers et a réussi à calmer, un tant soit peu, la situation trouble dans laquelle se trouvait le pays. Cette reconduction est donc une récompense de l’ensemble de ses efforts fournis pour consolider les actions de paix et de développement du Burkina Faso. Sans tapage, il a toujours travaillé dans la discrétion mais de façon efficace ».

Salamata Savadogo, étudiante en Lettres modernes : « C’est une grande surprise »
« Cette nomination a été une grande surprise pour moi. J’attendais qu’on désigne un Premier ministre qui soit en phase avec les réalités du moment. J’ai comme l’impression que Christophe Joseph Marie Dabiré semble fatigué alors que le pays fait face à de nombreux défis, à savoir l’insécurité, la problématique de la réforme du système éducatif et bien d’autres ».

François Xavier Sondo, trésorier de la section MBDHP de Koudougou :
« Il n’y a eu aucune surprise »
« Il n’y a eu aucune surprise parce qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Christophe Dabiré qui n’a jamais voulu discuter avec les partenaires sociaux a eu une position radicale. Il faut donc le maintenir si on veut continuer à maîtriser les travailleurs. C’est la preuve que le gouvernement à venir compte poursuivre la répression des travailleurs plutôt que de dialoguer avec les syndicats. Le gouvernement passé, au lieu de lutter contre la corruption au haut sommet, a préféré s’attaquer aux travailleurs qui revendiquaient de meilleures conditions de vie et de travail. Mais le Premier ministre doit savoir que dans une société, il faut toujours collaborer parce que nul n’est éternel et le pouvoir a aussi une fin. Des travailleurs ont vu leurs salaires coupés pendant des mois les mettant ainsi en difficultés avec leurs familles. Tirant leçon de l’histoire politique du Burkina Faso où les régimes se sont succédé avec parfois des fins tristes, le chef du gouvernement gagnerait à créer les conditions de la paix ».

Imam Talouta Dioni, de la communauté musulmane de Fada N’Gourma : « le Président du Faso a fait le bon choix »
« Sans être dans les secrets des dieux, c’est une reconduction qui ne m’a pas surpris. Nous avons l’impression que le Président du Faso, à travers son programme, prévoit une continuité. Mais comme l’humain aime le neuf ou le changement, beaucoup de Burkinabè s’attendaient à de la nouveauté, surtout que le processus de nomination du Premier ministre a pris du temps. A mon avis, le chef de l’Etat a fait le bon choix, même si c’est trop tôt pour apprécier. Cela permettra de faire une bonne transition entre ses deux mandats. En ce qui concerne l’Est, le Premier ministre connaît bien les dossiers dormants. J’ose croire qu’enfin nos problèmes trouveront des solutions. Je lui souhaite, en ce début de nouvel an, la santé, la bonne inspiration, le courage et la détermination. Puisse Dieu l’inspirer afin qu’il compose une équipe dynamique ».

Alidou Maïga, président du Réseau des jeunes pour le développement économique et la gouvernance au Burkina Faso : « Pour la réconciliation, il est la personne idéale ».
« A écouter le discours du Président du Faso lors de son investiture ou celui qu’il a prononcé à la faveur du nouvel an, le thème de la réconciliation nationale revenait régulièrement. Pour réussir ce chantier, nous avons besoin d’une personne sage quand bien même nous souhaitons une promotion de la jeunesse. Comme on le dit, la chevelure blanche est synonyme de sagesse. Outre le chapitre de la réconciliation nationale, la reconduction du Premier ministre Christophe Dabiré a été motivée, certainement, par son bilan qui, à mon sens, est positif. Mais nous espérons que la jeunesse sera bien représentée dans le nouveau gouvernement afin de la préparer pour les échéances de 2025.

Car nous pensons que ce sera le dernier quinquennat du Président du Faso avec toute sa génération. Ainsi, si les jeunes entrent, dès maintenant, dans un processus d’apprentissage, nous pourrons rêver d’une alternance générationnelle en 2025. Sans pour autant entrer dans un débat régionaliste, nous pensons que pour l’Est, la région la plus vaste du Burkina Faso, il doit y avoir un regard particulier en termes de répartition du budget. Nous souhaitons également que la question des infrastructures routières soit une priorité pour le Premier ministre. Nous attendons de lui qu’il renforce la lutte contre l’insécurité sur toute l’étendue du territoire régional de l’Est. Il faut motiver les Volontaires pour la défense de la patrie parce qu’ils font un travail exceptionnel. En plus, il faut un programme d’urgence pour l’Est. Nous comptons sur le PM pour qu’aucune commune de l’Est ne soit absente des élections municipales du fait de l’insécurité ».

Propos recueillis par
Beyon Romain NEBIE
Joanny SOW &
Augustin Sanou
(Collaborateur)

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