Prochain gouvernement : qui part, qui reste, qui vient ?

Depuis le 5 janvier dernier, les Burkinabè connaissent leur Premier ministre en la personne de Christophe Joseph Marie Dabiré, reconduit à son poste. Finies donc les supputations sur l’homme à qui allait revenir la charge de conduire l’action gouvernementale. Place à celles sur le gouvernement. Qui reste ? Qui quitte ? Qui vient ? Dans notre pays, et sous la IVe République, rares sont ceux qui ont pu et su donner avec exactitude les noms des possibles membres du gouvernement. Bien malin donc qui pourra prévoir la composition du prochain exécutif. La preuve a été donnée avec le choix de Paul Kaba Thiéba en 2016 et de Christophe Dabiré l’année dernière, comme Premiers ministres. Les Burkinabè savent aussi qu’aucun président du Faso n’a procédé à un remaniement à 100% en dehors des régimes d’exception. C’est dire donc, que ceux qui parient sur un remaniement à 180 degrés devront patienter pour la prochaine fois.

Les concitoyens savent aussi que notre pays n’est pas de tradition «premierministrecophage ». En six ans, Roch Kaboré n’est qu’à son deuxième Premier ministre là où ailleurs, en cinq ans des chefs d’Etat en ont usé six.
Il reste maintenant le temps pour dévoiler la composition de l’équipe Dabiré II. Pendant ce temps, les Burkinabè, en bons turfistes, se remettent dans les startings blocks, pour former « leur gouvernement ». En la matière, il y a deux leçons, les présidents de la IVe République se sont montrés « insubmersibles », sinon imperturbables, dans le timing et le choix des Hommes. Ils sont conscients qu’il y a autant de gouvernements possibles que de Burkinabè. Chacun ayant sa petite idée sur l’homme providentiel à tel ou tel poste. D’ailleurs, il est de la composition du gouvernement comme de celle de l’équipe nationale de football. Autant de citoyens que d’équipes. Comme au sport, l’entraîneur à ses hommes, le sélectionneur les siens, le président de la fédération ses hommes aussi. En d’autres termes, un gouvernement c’est la part du Président du Faso, du Premier ministre, du Président de l’Assemblée nationale, des grands courants économiques, des grands leaders religieux et de la société civile. Ailleurs, de la Première dame aussi. En clair, qui sont les membres de l’ancienne équipe que les Burkinabè pourront retrouver dans le premier gouvernement du second mandat du président Roch Marc Christian Kaboré? Tous les ministres ayant été éconduits aux législatives ? Pas forcément. Tous les ministres sans étiquette politique ? Pas nécessairement.

Tous les ministres en poste depuis le premier quinquennat ? Huumm ! Qui vient, l’opposition ? A ce stade, un gouvernement, avec des membres de l’opposition n’aura pas vraiment de raison, et l’opposition, à moins d’avoir renoncé, ne devra pas pour l’instant être dans l’exécutif. Ce qui est indiscutable, et sur quoi le président ne transigera pas, c’est la probabilité d’un militaire dans ce gouvernement, débat clos depuis le premier anniversaire de son arrivée, alors que le pays « pliait sans rompre sous le feu des terroristes ». Alors qui ? Une inconnue, mais ce qui est sûr, il y aura des départs, des permutations et des arrivées. Le Président du Faso, lors d’une rencontre avec les femmes, leur avait promis un dosage en leur faveur dans un gouvernement. Est-ce celui-là ? La question reste posée. Maintenant se pose la question du timing, à quand ce gouvernement ? Les Burkinabè, qui aiment les comparaisons, avaient déjà sorti leur « VAR » et notaient que Paul Kaba Thiéba avait été nommé le 6 janvier 2016. Longtemps après l’investiture du président du Faso, le 29 décembre 2015. En tous les cas, les Burkinabè comptent le temps et vont devoir patienter.

Jean Philippe TOUGOUMA

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