Suspension des salaires des agents publics: Des syndicats dénoncent une violation des textes

Selon le porte-parole de la coalition, Bassolma Bazié (milieu), les syndicats vont se donner les moyens pour faire annuler les mesures répressives.

La coalition des syndicats, engagée dans la lutte contre la baisse du pouvoir d’achat des travailleurs, a, au cours d’une conférence de presse, le mardi 31 mars 2020 à Ouagadougou, dénoncé les retenues et suspensions de salaires d’agents en violation des textes en la matière au Burkina.

A la suite de la grève du 16 au 20 mars 2020, décidée par une coalition de syndicats contre l’application de l’Impôt unique sur les traitements et salaires (IUTS) sur les primes et indemnités, le gouvernement a opéré des retenues et des suspensions de salaires d’agents publics.

A la date du mardi 31 mars 2020, 675 agents dont 90% du ministère en charge de l’éducation nationale ont été privés de salaires. Lors d’une conférence de presse, tenue hier mardi à Ouagadougou, les responsables des organisations syndicales ont dénoncé une violation grave des textes. Car, selon le porte-parole de la coalition, Bassolma Bazié, les listes transmises en vue de la suspension ont été établies sur des bases subjectives.

Pour preuve, a-t-il indiqué, des travailleuses en congé de maternité et des agents en stage dans les écoles de formation en ont fait les frais. Il a invité les travailleurs à la sérénité et à rester à l’écoute de leurs responsables. Car, pour lui, toutes les actions nécessaires seront mises en œuvre pour l’annulation de ces « mesures répressives » et également pour faire aboutir la plateforme contenue dans le préavis.

« La lutte va se poursuivre et va s’intensifier. Nous allons poser des actes précis. La responsabilité individuelle et collective de ces coupures sera située », a-t-il promis. Il a dit sa reconnaissance aux travailleurs qui ont apporté leurs contributions pour soutenir les agents victimes de ces suspensions. « A la date de ce jour, la somme totale des contributions envoyées sur les deux numéros s’élève à plus de 15 millions de FCFA », a dit Mohamed Sawadogo du Syndicat national des finances.

S’agissant de la levée d’un mot d’ordre décidée par 14 syndicats de l’éducation à la date du 30 mars 2020, la coalition a été claire. «Ces syndicats n’étaient pas de notre coalition. Ils n’ont jamais fait partie de notre coalition », a précisé Souleymane Badiel du F-SYNTER.

Des insuffisances dans la gestion du coronavirus

La coalition a exigé du gouvernement des mesures d’accompagnement en faveur des populations en détresse ainsi que des mesures de protection des travailleurs dans les formations sanitaires dans le contexte actuel du COVID-19. Car, pour Bassolma Bazié, les mesures prises présentent des insuffisances notoires, liées à l’absence de concertation entre les acteurs et les populations.

La fermeture des marchés et la mise en quarantaine de certaines villes plongent une partie de la population dans l’incertitude. Egalement, a-t-il poursuivi, de nombreux malades dans la détresse peinent à obtenir une prise en charge contrairement aux annonces faites par le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). «Certaines formations sanitaires sont démunies et les agents de santé, sans protection digne de ce nom, se démènent pour venir en aide aux populations avec un sentiment d’impuissance », a-t-il regretté.

Adama SEDGO

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