Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salif Ouédraogo a fait, le bilan de la campagne agricole, lors d’un point de presse, le 25 septembre 2020, à Ouagadougou.
La campagne agricole est jugée bonne dans les régions de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Est, du Plateau central, du Centre-Sud, du Sahel et des Hauts-Bassins. Dans les Cascades, l’Est, le Centre-Ouest, le Centre-Nord et le Sud-Ouest, elle est passable, selon le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salif Ouédraogo. Ses diverses sorties sur le terrain à l’occasion de la présente campagne agricole lui ont permis de noter que la montaison pour les céréales est estimée entre 75 et 100%, l’épiaison/floraison pour le maïs, le sorgho, le cotonnier et l’arachide est de 50 et 75%.
Quant à la maturation pour le maïs, l’arachide et l’igname, elle se situe entre zéro et 25%. Le ministre a également révélé, lors du point de presse bilan de son quinquennat à la tête dudit ministère qu’il a animé, le vendredi 25 septembre 2020 à Ouagadougou que la situation phytosanitaire de la campagne agricole est marquée par la présence de nuisibles de culture en l’occurrence, la chenille légionnaire. Pour débarrasser ces derniers des champs, a-t-il indiqué, 35 mille litres de pesticides, 2 688 appareils de traitements et 1 570 équipements de protection individuelle pour traiter la quasi-totalité des superficies infestées ont été mis à la disposition des producteurs.
Pour cette campagne agricole, 5 670 000 tonnes de céréales sont attendues. Pour l’atteinte de cet objectif, le ministère a mis en œuvre l’agri Voucher, un mécanisme de distribution des intrants et équipements agricoles. « Les appuis mis à la disposition des producteurs à prix subventionné sont composés de 39 mille tonnes d’engrais minéraux (NPK, urée, DAP), 12 300 tonnes de semences améliorées, 109 tracteurs équipés, 114 motoculteurs avec accessoires, 5 165 équipements à traction animale et 10 20 animaux de trait », a confirmé le ministre. A ces dotations, s’ajoutent la conduite de 4 813 outils de vulgarisation de
bonnes pratiques agricoles, l’aménagement de 6 mille ha de bas-fonds, 4 mille ha de périmètres irrigués et 739 ha de périmètres maraîchers au profit des producteurs. Quelles sont les mesures prises pour atténuer les effets de la crise sécuritaire chez les déplacés internes ?
Le ministre a indiqué que les mesures de mitigation des effets de la situation sécuritaire sur la campagne agricole ont consisté à aménager en faveur des personnes déplacées 5 mille ha de terres cultivables et à mettre à leur disposition 100 tonnes de semences améliorées et 1250 tonnes d’engrais. Qu’en est-il des mesures pour atténuer les effets de la COVID-19 ? Sur instruction du président du Faso, 25 000 tonnes de vivres pour un coût de 8 milliards 735 millions de F CFA environ ont été mises à la disposition des personnes vulnérables à un prix subventionné de 6 mille F CFA le sac de 50 kg, a précisé le ministre.
De nombreuses réalisations
Faisant le bilan de son quinquennat, le ministre Ouédraogo a déclaré dans le programme présidentiel, le Plan national de développement économique et social (PNDES) a prévu la réalisation de 35 mille ha de bas-fonds, en matière d’aménagement hydro-agricole. A la date du 30 juin 2020, près de 24 mille ha de nouveaux bas-fonds ont été aménagés, soit un taux d’environ 70% de la cible, 16 mille ha nouveaux périmètres irrigués ont été aménagés et 45 mille ha de périmètres irrigués réhabilités.
«Relativement au programme présidentiel qui ambitionnait d’aménager 25 mille ha de nouveaux bas-fonds, le taux d’exécution est actuellement de 96%. S’agissant des périmètres avec maîtrise totale d’eau, 16 mille ha ont été aménagés pour une cible de 5 mille ha dans le programme présidentiel », a confirmé M. Ouédraogo. L’élaboration d’une Stratégie nationale de restauration, de conservation et de récupération des sols (SNRCRS) assortie de son plan d’action, qui a permis d’augmenter le nombre d’ouvrages de conservation et de récupération des eaux et des sols tels que les cordons pierreux, les bassins de collecte d’eau de ruissellement, les zaï et les demi-lunes, le changement de statut de l’autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou qui devient une société d’économie mixte avec pour objectif de valoriser les potentialités de la vallée pour améliorer les revenus des producteurs, renforcer la sécurité alimentaire et accélérer la croissance économique…sont des points positifs, selon lui, à mettre à l’actif de son bilan.
Faisant toujours son bilan, il a dit que de 2016-2020, 20 unités de transformation de produits agricoles dans les zones à forte production sur une cible de 31 unités ont été réalisées. Pour la conservation des produits agricoles, 268 magasins et aires de séchages, 97 unités de conservation de produits maraîchers et 4 comptoirs d’achats ont été construits de 2016-2020. L’installation de 191 services fonciers ruraux, la délivrance de 7 622 attestations de possession foncière rurale soit 19 mille ha de terres protégées, 7 231 coopératives ont été immatriculées dans le registre des sociétés coopératives…., a-t-il précisé, sont à mettre au compte de son bilan.
L’agri Voucher est-il adapté à tous les producteurs ? Le ministre a répondu : « il est innovant et permet la distribution dans la transparence des intrants. Ce n’est pas parfait, mais des mécanismes seront mis en place pour satisfaire les producteurs ». Pensez-vous que l’initiative présidentielle de produire en quantité le riz pady est en bonne marche ? Le chef du département en charge de l’agriculture a expliqué que chaque année, le Burkina dépense plus de 40 milliards F CFA pour l’achat de riz. Donc, la production d’un million de tonnes de riz pady peut couvrir les besoins du pays. Ne craignez-vous pas une insécurité alimentaire comme l’a annoncé la FAO? Des dispositions ont été prises, notamment un stock de sécurité alimentaire de 80 mille tonnes pour parer à toutes situations.
Abdel Aziz NABALOUM
emirathe@yahoo.fr