Editorial : l’élevage des porcs, un domaine porteur

Le Burkina Faso est réputé pays d’élevage. Volaille, petits ruminants, gros ruminants, porcs sont, entre autres animaux élevés dans toutes les contrées du pays. Si bien que la contribution de l’élevage à l’économie nationale et au développement est estimée à 18% du Produit intérieur brut (PIB) et à 26% des exportations, en valeur.

L’élevage de porcs, notamment, est une des activités rentables, en plein essor depuis quelques années. Il a connu une progression remarquable ces dernières décennies. Face à l’inexistence de données récentes, nous allons utiliser celles de 2014 pour illustrer un peu la situation. Selon le ministère en charge des ressources animales, le nombre de têtes de porc au Burkina Faso est passé de 1 million 963 mille en 2005 à 2 millions 346 mille en 2014. Soit une croissance de 19,5% en dix ans.

Toujours selon les mêmes sources, en 2014, 196 mille porcs ont été abattus pour 4 458 tonnes de viande écoulées sur le marché national. Cela ne prend pas en compte les abatages clandestins qui sont plus importants en nombre que ceux suivis par les structures habilitées. Depuis lors, nombre de Burkinabè se sont intéressés à l’élevage des porcs et la donne a certainement changé. Mais, malgré tout, il est toujours à parier que la demande actuelle dépasse de loin l’offre et les éleveurs ont du mal à satisfaire leurs clients. Ce d’autant plus que le porc burkinabè est désormais demandé et exporté dans des pays voisins tels que le Bénin, le Togo et le Niger.

Selon des spécialistes du domaine, l’élevage des porcs présente beaucoup d’avantages et de facilités qui donnent de bonnes raisons d’y investir. Ils en citent cinq principalement. Le premier avantage est que le porc croit plus rapidement que nombreux autres animaux, donc il garantit un rapide retour sur investissement. L’écoulement peut se faire deux fois dans l’année. Le deuxième facteur intéressant est que c’est un animal qui se reproduit rapidement. La truie met bas en moyenne deux fois par an, avec des portées pouvant atteindre douze porcelets à la fois.

Le troisième atout évoqué est que la demande reste insatisfaite par l’offre. On n’a pas besoin de campagne de marketing pour l’écoulement des animaux. Les clients viennent d’eux-mêmes vers les éleveurs. Quatrièmement, le Burkina Faso étant un pays à vocation pastorale, l’alimentation est disponible à coût raisonnable. Le cinquième avantage est qu’on peut démarrer l’élevage du porc avec un budget modeste. L’élevage porcin a de beaux jours devant lui au Burkina Faso. Seulement, comme dans tout autre domaine, le préalable demeure la formation.

Avant de s’y engager, il faut s’imprégner des bonnes méthodes de travail pour espérer faire un investissement utile. Aussi, pour ces nombreux sans emploi qui voudraient en faire un métier, sans fonds de démarrage, c’est sûr que beaucoup n’y arriveront pas. De ce fait, des facilités pourraient leur être accordées en matière d’accès aux crédits. Et cela est un des rôles régaliens de l’Etat qui doit se faire l’obligation de soutenir ceux qui veulent entreprendre avec sérieux et détermination. Dans ce même élan, l’Etat devrait poursuivre la formation des agents encadreurs dans ce domaine porteur, en plein essor au Burkina Faso.

Daniel ZONGO

danielzong62@yahoo.fr