Centre national d’entraînement commando: une soixantaine de « mono-commandos » qualifiés

60 commandos, tous spécialisés aux techniques d’instructeurs, moniteurs et aides-moniteurs, opérationnels.

Le Centre national d’entraînement commando (CNEC) a organisé une cérémonie de fin de stage de qualification aux techniques commandos des instructeurs, moniteurs et aides-moniteurs, le jeudi 21 mars 2024 dans la garnison de Pô, région du Centre-Sud.

La filière commando s’enrichit au fil des ans. Avec la renaissance du Centre national d’entraînement commando (CNEC), la famille des commandos a de beaux jours devant elle. En effet, le jeudi 21 mars dernier, le CNEC a qualifié une soixantaine de stagiaires tous spécialisés aux techniques commandos des instructeurs, moniteurs et aides-moniteurs.

Selon le capitaine Patrick Bado, commandant du CNEC, sur 70 inscrits au départ, ils sont 60 stagiaires à terminer le parcours, soit un taux de succès de 85,71%. « C’est avec humilité et assurance que nous déclarons que ces commandos sont qualifiés, bien outillés en connaissances nécessaires pour assumer et assurer les tâches attendues des instructeurs », a fait savoir le patron du CNEC.

Selon lui, le stage de qualification répond au besoin d’avoir un personnel d’élite, compétent et qualifié pour instruire les techniques commandos aux autres entités des forces de défense et de sécurité d’une part, et d’autre part de disposer d’un réservoir de personnel aguerri et apte pour les actions audacieuses. S’adressant aux stagiaires sortants, le capitaine commandant du CNEC d’insister que : « désormais pour vous, tout ce qui doit être fait, doit l’être avec vigueur, énergie, avec entrain et conviction».

La formation comme l’a expliqué le commandement du CNEC a duré deux mois. Et le stage s’est effectué en deux phases dont la première, très intense physiquement et moralement, fait appel aux nerfs, muscles et au moral qui sont mis à rude épreuve. En réalité, cette phase visait à approfondir l’aguerrissement des futurs commandos pour faire face à toutes les difficultés potentielles du champ de bataille, selon les explications du capitaine Bado.

La deuxième phase, quant à elle, a consisté à repartir les stagiaires en trois groupes. Les stagiaires suivant les besoins du centre dans les disciplines commandos dans le but d’affiner leurs connaissances et leurs capacités suivant des méthodes pédagogiques. Pour le Chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT), le colonel Théophile Nikièma qui a présidé la cérémonie, le mérite du CNEC est à saluer. Selon lui, la relève est désormais assurée au grand bonheur des armées et de la lutte anti-terroriste. « Les aides-moniteurs qui ont été formés sont des piliers de la chaîne de formation des unités d’élite de cette armée. Mais aussi ceux qui participent à l’aguerrissement de nos hommes sur le terrain », a indiqué le CEMAT. 

Honneur aux anciens commandos

Pour le CEMAT, le colonel Théophile Nikiéma, en portant l’insigne à l’un
des impétrants, a indiqué que le CNEC est stratégique dans le dispositif martial national

Tout comme les autorités militaires qui attachent du prix au CNEC, la gouverneure de la région du Centre-Sud, Yvette Nacoulma, a insisté sur le rôle important que joue ce centre d’excellence militaire dont la participation à la lutte contre le terrorisme au Burkina n’est plus à démontrer. « Nous sommes dans une coordination pour la sécurisation de notre région et le CNEC participe à tout ce qu’il y a comme action déroulée dans ce sens », a-t-elle affirmé. A cette cérémonie de fin de stage, les invités spéciaux étaient les anciens du CNEC. Ils ont manifesté leur satisfecit et leur soutien aux initiatives du « CNEC ressuscité ». En leur honneur, une statue du buste du capitaine-président, Thomas Sankara, premier commandant du CNEC,  a été réalisée à l’entrée du centre.

Aussi, une salle des traditions du CNEC a été inaugurée et porte le nom de l’adjudant-chef major, Sansan Albert Kevin Kambou, ancien commando du CNEC. Le capitaine Thomas Sankara est le premier chef de corps du CNEC. C’est lui qui a donné le nom CNEC. Pour les anciens du CNEC, le centre renaît enfin de ses cendres. « C’est d’abord une fierté pour nous et c’est un hommage mérité au capitaine Thomas Sankara qui s’est beaucoup investi pour rendre l’armée plus opérationnelle, à travers son combat dans le cadre de la formation des hommes particulièrement », a confié l’adjudant-chef à la retraite, Abdrahamane Zeytenga, ancien élément du CNEC sous le capitaine Thomas Sankara. Selon le lieutenant Mahamadou Sow, ancien pensionnaire du CNEC et aujourd’hui instructeur à l’Académie militaire Georges-Namoano de Pô, la place du commando est impérative dans le dispositif militaire. 

Wanlé Gérard COULIBALY


Reconnaissance aux anciens commandos

Les anciens militaires du CNEC ont été conviés à cette cérémonie. Il s’agit des tout premiers commandos du Burkina. Tous à la retraite actuellement, certains ont travaillé avec le capitaine Thomas Sankara, premier chef de corps du CNEC. Ainsi, les anciens pensionnaires du CNEC de Pô ont assisté à la découverte du buste du capitaine Thomas Sankara dans l’enceinte de ladite caserne. Toujours en marge de cette activité, la salle des traditions du CNEC a été inaugurée. Elle porte le nom de l’adjudant-chef Sansan Albert Kevin Kambou.

Désormais à l’entrée du camp Thomas-Sankara, c’est le buste du capitaine-président Thomas Sankara qui accueille toute personne qui y mettra les pieds. Ce monument du père de la Révolution d’août 1983 a été inauguré par le CEMAT, le colonel Théophile Nikièma, accompagné de la gouverneure de la région du Centre-Sud, Yvette Nacoulma, en marge de la cérémonie de fin de qualification aux techniques commandos des instructeurs, moniteurs et aides-moniteurs. La statue relate l’histoire de Thomas
Sankara et fait 8,3 mètres (à la base) comme 83 dans 1983 (son arrivée au pouvoir), de 8,7 mètres de haut comme 87 dans 1987 (départ du pouvoir) et 4 mètres de haut du buste en lui-même, comme sa durée au pouvoir.

W.G.C

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